10-2014 Namaste India - Ni Hao Hong Kong

10-2014 Namaste India - Ni Hao Hong Kong
11/2015 - Retour aux Indes - De la joie à la Porte.

Légende

Marche
Avion
Train
Voiture
Jeep miteuse
Dromadaire
Bus

Nantes, France ‐ 17 nov. 2014
Paris ‐ 15 nov. 2014

Me voici à Paris, chez ma tante qui m'avait adorablement accueillit à mon départ. Voilà, la boucle est bouclée. Mon dernier récit et mon dernier article viennent d'être publiés. Ces fils rouges qui nourrissent ma mémoire, je reviendrais dessus, je pense les étayer, les complexifier et ajouter quantité d'informations, de détail, car tout ces récits ont été rédigé dans la hâte, pour ne pas oublier, pour partager, au jour le jour, autant que faire se peut. Mais maintenant, sans r [...]
ien modifier à ce qui a déjà été écris (sauf des horribles fautes d'orthographe que je corrigerais avec grand plaisir), je suis prêt à conter beaucoup plus précisément tous ces jours qui ont rendu ce voyage si beau et touchant. Je vais aussi pouvoir déposer ici mes photos afin de vous montrer sans intermédiaire et de mettre une image à tous ces récits, ces personnes, ces lieux. Autant dire qu'il me reste du boulot, mais que je le ferais, avec grand grand plaisir. En tout cas je vous remercie encore, j'ai été souvent informé, je sais que vous êtes nombreux(es) à me suivre, et c'est très touchant et inattendu pour moi. Si vous souhaitez entrer en contact avec moi pour que je vous envoi la recette du Chaï, pour des infos spéciales, en prévision d'un futur voyage en Inde du Nord, pour toute question, me demander une photo en Impression, ou tout simplement me passer le coucou, vous pourrez me joindre via mon adresse mail : rogerhome.photographe@gmail.com Pour la dernière fois, avec beaucoup d'émotion. Namaste. Sat Sri Akaal. Portez-vous bien, et à bientôt pour de nouvelles aventures héhé !
Abou Dabi, Émirats arabes unis
Hong-Kong, Hong Kong ‐ 13 nov. 2014

Hong Kong aura eu le mérite de me remettre dans le chemin de la vie occidentale ; le flux de costumes-cravates, les cheminement en solitaire au travers du métro, s'allier aux aléas des circulations, attendre que le petit bonhomme passe au vert, manger au fast-food, être ultra-connectés et se retrouver seul parmi des millions, et vraiment seul pour le coup. Ce dernier récit de voyage, avant l'article de clôture me permet de conter ce qu'il me reste de motivation ici. Autant dire qu'une [...]
étape chinoise, brillante idée il y a quelque mois était une erreur, pourquoi ? Parceque je ne suis plus prêt à être seul, de cette façon, c'est à dire sans aucun réconfort social, d'une famille, d'amis ou de collègues. La mentalité chinoise, qu'il faut apprivoiser avec patience (et beaucoup, pas une semaine et pas non plus un mois) ne m'aura fait aucun cadeau. Passer du tout au rien social était affreux, comme quelqu'un qui n'a pas sa dose, je n'avais pas la mienne, chaque jours, je errais, en quête de rencontre qui n'arrivaient pas, provoquer le destin m'était impossible; la barrière de la langue un vrai problème, ni cantonnais, ni chinois, l'anglais ne m'aidait absolument pas dans ce qui était pourtant une terre britannique il y a moins de vingt ans. (Assez étrange alors que j'ai rencontré des dizaines d'Indiens analphabètes, dans des coins reculés qui maniaient mieux que moi la langue de Shakespeare mais j'y reviendrais) . Il faut s'habituer au refus de communiquer, même de sourire, ou d'échanger. Il faut s'habituer à affronter ce qui ressemble à de la non-assistance mais qui est en fait une barrière de communication. J'ai l'impression qu'on me dit "non je ne veux pas t'aider", qu'il s'agisse du vendeur de journaux, du chauffeur de taxi, ou du citadin lambda ; en réalité il s'agissait d'un "non je ne pourrais pas, je le sais (et même si ton adresse est en cantonais)", avec un rictus fermé et sévère. J'ai pourtant parfois eu l'agréable surprise de me retrouver aidé, comme quoi, il est important de ne jamais faire de généralités. Parfois je sortais ma carte de la ville, en pleine rue, au croisement des avenue de Central, à la recherche désespérée d'un chemin pour me rendre à tel ou tel temple/lieu , ne réussissant pas à me retrouver, les rues chinoises semblaient porter toute le même nom. Et c'est dans ces moments qu'un mec débarque de derrière moi et me propose de m'aider. Habitué à de longues heures de refus, dans l'égarement, cette aide impromptue sonnait comme un don des dieux, un pur bonheur, et autant j'acceptais volontier l'aide de mes "sauveurs", autant je ne souhaitais qu'une chose : Aller à un café, papoter, discuter, en connaître plus sur ces gens, leur culture, leur famille, leur vie, leur langue. Mais ces gens bien qu'attentionnés quand à ma situation "d'Indien dans la ville" était hyperactifs de la cité, ils m'aidaient et repartaient aussi vite qu'ils m'avaient rencontrés. J'allais donc, zigzaguant parmi les grattes-ciel, me faufilant dans les ruelles ou il pleuvait (les centaines de clim' d'un autre temps fuyaient, de grosses gouttes d'eau sale, se faisant un plaisir d'embrasser mes cheveux ou ma figure), les rues tortueuses de la mégalopole ou tout se ressemblait parfois m'ouvraient leurs bras sur mes objectifs. Ces objectifs j'en aurai eu peu, finalement, je me complaisais dans mon immeuble, blindés d'Indiens qui me reconnaissaient, à la chasse au touriste pour vendre leur carte Sim, leur costume sur mesure ou leur hotel, ils me laissaient en paix, eux me souriaient, eux me demandaient comment j'allais, eux me réconfortaient. Il était donc naturel que je n'avais en réalité pas vraiment envie de bouger. Je ne voulais pas partir en vadrouille pour difficilement trouver une pauvre bâtisse, je n'étais pas motivé à découvrir un tas de cailloux sculptés par seul principe qu'il était beau. Je me fou de l'architecture si je n'arrive pas à en comprendre l'envers du décors, et la culture c'est l'homme. Aller découvrir Hong-Kong, sans en découvrir sa culture, c'était comme contempler un marteau, à longueur de journées, sans connaître son propriétaire ou même à quoi il servait. Evidemment il y a quantité de guides, de livres ; Il y a internet, les offices de tourisme. Mais à quoi bon ? Je ne voulais juste pas utiliser cette méthode et me rassasier de monument seulement pour avoir l'impression de ne pas avoir perdu mon temps. Je ne suis pas resté cloîtré pour autant dans la rue principale de Kowloon, face à Central et l'Ile de Hong-Kong, non je me promenais dans Mongkok, j'allais observer les manifestant, je découvrais le marché de nuit ou quantité de contrefaçon au prix dérisoire m'empêchaient pourtant de consommer, quand bien même j'étais en Chine, du Made in China bidon c'était pas mon dada. Mais je regardais, j'observais, je rigolais devant ces marchandeurs qui souhaitaient désespérément me vendre leurs baguettes de plastique. Le matin je me promenais dans le petit parc feng-shui dans les alentours de ma rue. Je me délectais de ces gens qui se dégourdissaient, pratiquaient leur gym et leurs katas du matin, avec ou sans éventail, en groupe ou seul entre les bosquets, de tous âges, dans une concentration qui me frappaient. Là j'aimais bien les chinois. Je ne pouvais m'empêcher de rire doucement devant certains, c'était tellement aux antipodes de ce que je connaissais. Et ça me réconciliait avec mes (in)activités du reste la journée. J'ai croisé les manifestants dont le monde parle, je les ai regardé, leurs campements parlaient pour eux ; Les sculptures de parapluies éphémères devant le building gouvernemental , les toiles de tente symbole d'une confrontation pacifiste arborant quantité de messages scotchés sur leurs flancs qui étaient autant de preuves d'une lutte acharnée pour la liberté, les grilles disposés comme tout autant de barrières qu'ils franchissaient à l'aide d'échelles bricolées et liées entre elles formant des labyrinthes d'escaliers. Il y avait même une zone "trie écologique". L'ambiance était chaleureuse, dans les coulisses de la protestation. Les policiers étaient prêts à entrer en action, lourdement armés, une étincelle suffisait, je sentais une tension, un combat de regard, une lutte d'usure, ou le perdant serait forcément le peuple; ils devaient donc tenir, et calmer la colère grandissante des plus combatifs d'entrer eux. Ces étudiants, dans ces barricades de parapluies, entre les franches rigolades et leur impertinente contestation ne lâcheraient pas. Je me demande vraiment quelle sera l'issu car le gouvernement ne me semble pas prêt à lâcher non plus, et l'ombre des mafias infiltrés parmi la foule tentent de plus en plus de semer discorde et conflits, en quel nom ? Je vous le donne dans le mille. C'était ce que je découvrais, des suppositions, des constats, je voulais en savoir plus, mais je réussissais pas à trouver le contact, alors je me contentais de cela, c'était mieux que rien. Beaucoup mieux qu'un rien. J'avais aussi un projet photographique ici. Ce 13 Novembre, je réalise mon premier shooting international. Ma modèle me donnais rendez-vous à Central à 11h00. Sur place, je la rencontrais, timide et parfaite pour le rôle, débordant de charisme. J'avais vu les choses en grand, coiffeur, robes, parures et beaucoup de motivation. Je savait que je ne partirais pas de Hong Kong bredouille photographiquement parlant, non j'aurais eu beaucoup d'immeuble, et un beau shooting. Je la photographiais d'abord dans le quartier des affaires, avant de nous rendre dans un magnifique jardin chinois ou mon inspiration s'en trouvait décuplée, en harmonie avec sa grande maîtrise de la pose, avec talent et beaucoup de subtilité. Je n'avais rien besoin de dire, juste de maîtriser mes plans et ma technique, elle s'occupais du reste, enchainant les postures, multipliant d'autant les possibles perles que je capturais. C'était la veille de mon départ. C'était un dernier coup de collier. Photographiquement aussi j'aurais presque tout eu. J'étais heureux de clôturer se voyage sur cette note. Je rejoignais l'aéroport le lendemain midi, le 14 Novembre. Aéroport ultra-moderne. Ou, assis autour d'un café glacé, je rencontrais un professeur Tchèque, amusée de mon profond soupir de soulagement d'enfin trouver un siège après une lutte acharnée pour rejoindre l'aéroport bardé comme une mule entre les métros bondés et les affluences d'hommes et femmes pressées dans les rues. Ma dernière discussion faisait office de conclusion parfaite à ce voyage. Le karma dans un dernier élan de générosité m'apportait ma dernière compagne de vol, nous prenions en effet le même avion et nous rendions malgré l'escale aux Émirats-Arabes au même endroit. Ce qui découlais de cette discussion qui me rapprochais de ce que j'avais connu aux Indes était un échange sur la Chine et ses habitants. Le constat était fidèle à celui que je m'était formulé à moi-même au réveil : Cette ville c'est la personnification de l'Empire du Milieu, et tout ce qui est central ne se préoccupe pas des satellites. Nous occidentaux de passage étions les satellites. Entrer dans les coutumes exigeaient du temps, la maîtrise de la langue et beaucoup de patience. Mais il y avait un enseignement à tirer : Face au soleil, on garde le sourire, car il brûle tout comme il nous réchauffe. 16 heure de dépressurisation, de souvenirs, pris en sandwich entre deux personnes, je ne dormais que peu. Je ne regardais nulle part, je ne faisais que prendre conscience d'où je revenais, de qui j'avais laissé, de ce que j'avais vécu. J'avais rencontré le soleil, maintenant je ne le lâcherais plus, il me brûlera, mais je lui sourirais toujours.
Hong Kong ‐ 12 nov. 2014

Je vais vous parler de mes différentes activités de ces derniers jours. Je vais tâcher d'être exhaustif. Ce sera simple, rien à voir avec mes précédents récits. Durant ces trois derniers jours je pourrais résumer simplement par : marcher, marcher, marcher, prendre des photos d'immeubles, marcher, prendre le métro, me faire envoyer bouler par cinquante chinois, me faire ignorer par cinquante autres et obtenir une demi-douzaine de sourire et (j'ai compté) trois conversations intéres [...]
santes. Je m'y suis fait, c'est comme ça ici. Les gens tracent leur route sur d'immenses trottoirs, attendant patiemment que le petit bonhomme passe au vert et le petit tambourinement digital du haut parleur au moment de traverser, dans l'ordre, sur des rails invisible ; et si vous êtes sur un des rails, c'est la collision assurée. Hong Kong est tellement grand, tellement compliqué. Peu de personnes parlent anglais ,et parcequ'elles ne parlent pas anglais évitent soigneusement de répondre aux faciès étranger, j'avais pourtant parfois avec moi des adresses en Mandarin, même s'ils aiment pas ils savaient le lire, mais non, on faisait comme si on ne me voyait pas, me faisant signe de dégager. Je rebroussais alors chemin trois fois sur cinq avec un grand sourire et un merci, et souvent le soir venu c'était plutôt des grossièretés qui me venaient à la bouche ; c'était épuisant de passer deux voir trois heures pour trouver un lieu. Alors par contre le métro c'est le top et très facile à comprendre, guidé partout au travers des boyaux propres et aseptisés, tout va bien, difficile de s'y perdre. Mais à la sortie, tout se ressemble et en même temps tout est différents ; les immeubles sont immenses mais ce ne sont pas les mêmes, les panneaux de publicité sont là, mais ce ne sont pas les mêmes écrits. Les "SASA" (sorte de Nocibé à la chinoise) , les "Bonjour" (sorte de Sephora qui fait aussi parfois la bouffe), les MacDo et Starbucks sont partout, partout, partout. Les Bijouteries et magasins d'horlogers suisse aussi, les centres commerciaux il y en a des dizaines au kilomètre carré, et les chinois, il y en a partout aussi ahah Tout est si différent d'une ville géante comme Delhi, pourtant Delhi est plus grand qu'Hong Kong, mais le joyeux bordel (tu traverse comme tu peux, ou tu veux, quand tu veux) et la simplicité des usages (tu veux aller quelque part ? Demande à un Tuk Tuk, 100 roupies et c'est parti) rendaient beaucoup plus simple le moindre repérage. Ici pas de Tuk-Tuk, des centaines de taxi, qui évidemment ne veulent pas vous prendre (pourquoi ? je ne sais pas) et des dizaines de personnes à attendre aux stations de taxi. Traverser deux halls d'immeuble prend cinq minutes, je vous laisse imaginer quand vous devez atteindre le bout de la rue. Alors, comme dis plus haut, je marchais, marchais, marchais. J'avais toujours mal à la jambe mais ce n'était pas grave, je prenais l'air. Tout était si ordonné, si stricte, j'avais peur au début d'allumer une cigarette si je n'étais pas aux abords d'une "poubelle-cendrier". Mais finalement, je décidais de n'en faire qu'à ma tête, je suis moi, et ce n'est pas cette ville qui me changera, alors je traverse ou je veux/comme je peux (j'ai de l'expérience dans le domaine maintenant), je fume ou je veux (sauf les endroits interdit à 5000HK$ l'amande), et je souris bêtement parceque c'est bon pour mon karma et qu'avec un peu de chance il sera bien pris. Parfois le sourire marche, souvent non, mais au moins je ne ressemble pas à un européen dépressif. Et puis c'est intéressant comme microcosme....En fait non, c'est d'un ennui... Je n'ai même pas envie de prendre le métro pour aller voire un temple à la simple idée que je n'y serais pas avant ce soir (si je pars ce midi), et puis en dehors des immeubles, très beaux certes, l'échange social est vraiment limité. J'ai cependant rencontré un très gentil monsieur dans un Mac Do qui me disait qu'en général les chinois sont gentil mais la frustration de ne pas parler Anglais les fait se refermer comme des huitres. J'ai un projet photographique avec une modèle, un shooting photo qui promet (je l'espère !!) organisé depuis des mois. Je devais rechercher des tenues pour cette demoiselle. Je filais donc direction "Central" ou un Showroom de robes haut-de-gamme, caché au 6ème étage d'un immeuble quelconque parmi les milliers d'autres. Au rez de chaussé du-dit immeuble (je ne le savais pas encore), je demandais mon chemin auprès d'une équipe d'un fast-food local ; c'était très drôle, le manager dans un anglais parfait me disait : "non désolé on ne sait pas ! ", son employée voulait m'aider et renchérissait par dessus "c'est ... - non désolé nous ne pouvons pas vous aider ! - Regardez à coté c'est l'immeuble à deux mètr... -Désolé désolé on ne sait pas ! - ...... [me fait des signes intelligibles qui signifie "la porte à coté] - Ok merci ! :D " Vraiment étrange ce manager, pas très commercial en tout cas. Mais la vendeuse était charmante, elle allait me faire repasser pour déjeuner tient ahah Le Showroom à l'étage (vraiment j'étais à coté...) était tenu par deux jeunes femmes. Après avoir retiré mes chaussures nous discutions de mon projet, qui j'étais, ce que je faisais, en voyant mes photos l'une d'elle à son visage qui s'illumine. Je sens que je peux caser une petite proposition de partenariat "photo vs robes", car les robes ne sont pas donnée, près de 200€ la robe pour deux jours. Face à ma proposition elle m'en prête gratuitement quatre, toute excitée de me voir leur faire de la pub via mes photos, avec joie mesdemoiselles ! Elle voulait même organiser un autre shooting "maison" avec leur propres modèles, le jour de mon départ. Je pouvais m'organiser mais finalement il était plus sage de me confier plus de robes et de mettre le paquet pour mon shoot. C'était une boîte qui monte, lors de ma deuxième entrevue, je devait patienter quelques heures à me promener car elles étaient interviewées par CNN. Ca me flatte, en tout cas les robes sont belles. Pourvus que tout roule ! Je ferais mon max en tout cas, ne manque plus que la bonne volontée de ma modèle !! Suite à cela, je repassais au fameux fast-food. La serveuse rigolais de me revoir si vite après m'être pourtant fait royalement jeter dans les roses. Mais ça avait l'air bon, et je sentais un bon feeling avec ces deux demoiselles au service. Je commandais et faisais la conversation à ma sauveuse (Dans ma tête c'était la fête : "Yeah ! Une conversation aujourd'hui ! " ) , elle s'amusait de mes différentes péripéties, et on se foutait gentiment de la goule de son manager. Je les quittait en disant "Et dites a votre chef que c'est grâce à votre aide d'hier si je suis revenu, dite lui aussi qu'il n'est pas très commercial car s'il n'y avait eu que lui il aurait perdu un client !" Voila ce que je pourrais dire de ces trois derniers jours. Un peu d'action, beaucoup de marche, beaucoup de refus aussi, et peu de social. Oui, l'Inde c'est fini, retour au monde réel. Mais je m'y fait. C'est la vie, après un beau rêve il faut se réveiller. Et puis ca me fait marrer finalement, ils sont fous ces chinois.
Hong Kong ‐ 7 nov. 2014

NI HAO Hong Kong ! .... ou pas néih hóu Hong Kong ! .... Non toujours pas. Alors premier constat, le mandarin, à Hong Kong, ils aiment pas, alors sortez les dicos de Cantonais, parcequ'ils aiment encore moins l'Anglais. Je vais vous parler ici de mes quatre premiers jours à Hong Kong. Soyez certains d'être au moins aussi surpris que moi. Commençons par le commencement. Pourquoi Hong Kong ? Quel rapport ? Quels projets ? J'ai préparé mon voyage bien en amont de mon départ. J'avai [...]
s donc un état d'esprit diamétralement opposé à celui d'aujourd'hui. Pour moi l'incarnation de la ville occidentale, qui m'aurait permis de retrouver mes marques avant de rejoindre Paris et de ne pas subir un choc des civilisations à l'envers après l'Inde, c'est Hong Kong, un pied en orient, un pied en occident. Mais ça, c'était il y a deux mois. Depuis vous savez comme moi tout ce que j'ai vécu, et autant vous dire que je prend l'étape complètement différemment de son but initial. À la sortie de l'Aéroport, c'est la baffe, la grosse, celle qui vous réveille et vous dit "allez c'est fini la belle vie". S'offraient à mon regard les chaines multi-nationales Américaines qui ne m'avaient pas manquées durant un mois. Les gens étaient pressés, ordonnés, droits, froids. Un hall à manger par terre. Un coût de la vie extrêmement cher. Bienvenue à Hong Kong. Je ne sais pas ce que j'aurais donné pour faire demi-tour mais j'ai presque réfléchis à me couper un bras afin de prendre un vol pour Delhi à nouveau. J'était bloqué, avec mes bagages, sur cette ligne d'attente de l'immigration, ou tout allait vite, très vite, trop vite. Tétanisé. Voyez mon corps et mon état mental comme un sablier à qui on demande de couler à la vitesse de la lumière. Il m'a fallut quelques dizaines de minutes avant d'honnêtement prendre conscience que...Je n'avais plus besoin de cette étape "d'acclimation à l'occidentale", et au contraire, c'était dramatique, car elle allait me choquer, me frustrer, me bouleverser et m'hérisser contre l'humanité entière circulant dans cette fourmilière Chinoise. Un train propre et à l'heure m'attendait pour me rendre à mon hôtel. Là encore, je m'étais il y a des mois de cela autorisé un luxe, immense, dont je n'avais plus besoins. Mais une partie de moi voulait tout de même connaître la vie de Palace. Grave erreur psychologique, grand bienfait physique. Arrivé dans l'Hôtel le plus haut du monde au doux nom de Ritz-Carlton. Le standing est respecté, on m'appelle "Mooonsieur" et on me propose de rejoindre le "Club" pour patienter en attendant ma chambre. La minuscule partie occidentale de mon cerveau était flattée, dorlotée, choyée, goûtant à tout ce qu'il y a de plus sucré sur cette planête. Mais voila...Il s'agissait de la plus petite partie de mon cerveau désormais. J'avais choisit cet hôtel aussi pour sa vue sur la Skyline de Hong Kong depuis la chambre...Pas de chance il faisait gris, pas de Skyline, cette nuit, le lot de consolation était pour le lendemain matin. Alors, j'aimerais clarifier un point cependant, je ne regrette absolument pas d'avoir été dans cet hôtel, au contraire, j'ai fini de grandir ici, j'ai connu des choses qui ne sont pas à la portée de tous et j'ai une nouvelle expérience à mon actif. La vue de ma chambre était absolument sans commune mesure à tout ce qu'on peux rêver. Le personnel aux petits soins pour moi était sympathique. Je sais cependant que si le temps me l'avait permis j'aurais échangé le prix de cette chambre contre quelques jours de plus à Darjeeling ou à Jaisalmer. Mais c'était fait alors autant ne pas regretter, c'était inutile et cette frustration était mauvaise pour mon karma, j'ai donc pris ma boite de paillettes dans les yeux, ai déconnecté mon cerveau, et ai enchainé trois bains chaud pour me détendre ; ça déjà c'était plus facile. Non cet hotel était magique (en même temps pour ce prix) , c'est en souhaitant aller au bar le soir venu que j'ai été confronté au vrai choc de civilisation de mon voyage. Dans ce bar le plus haut du monde, la clientèle est guindée, de nouveaux et d'anciens riches, de touristes encanaillés, de jeunes femmes pleines d'ambition, et de moi, pauvre pommé, pauvre pauvre pommé. Assis à ma table, dégustant ma bière, dégustant la coupe de fraises offertes avec la bière (!), seul, parmi la foule, perdu dans un flot de paroles, de rires joués et de fausses déclarations ; De mains au culs et de vraies baisé(e)s. Parfois, on demandais à s'asseoir à coté de moi, le personnel ne voulait pas car j'étais "un guest" et pas eux, à chaque fois je m'insurgeais : "je n'ai pas besoin de deux tables pour moi seul ! Ne vous inquiétez pas je vais survivre ;) " , m'attendant à chaque fois à un réconfort social, non, mes premiers nouveaux voisins se bécotaient sans gêne, se frottant à mon épaule gauche. Ma seconde voisine était une femme chinoise perfectionniste, ne supportant rien ni personne et encore moin "un petit éclat sur une tasse de porcelaine" ; Elle s'attendait à me voire aussi scandalisé, mais pas de chance, j'avais plutôt ris abondamment, je ne pense pas qu'elle ai compris que c'était d'elle que je riais, et de ces gens en général, un rire nerveux, très nerveux, très énervé aussi. Mes troisièmes voisins m'ont fait une leçon sur comment se faire un maximum de fric, et quels placements me rapporteraient le plus. C'est à ce moment que j'ai cyniquement commandé une, deux, trois flûtes de champagne (c'est pas (très) cher (environ 2€ de plus que la bière) et j'aime pas les autres vins) . Je me suis noyé dans mes flûtes, j'ai multiplié les allez-retours sur la terrasse, enchaînant les cigarettes. Trois trader Néerlandais et leur jeune (très jeune) copine chinoise se raclaient la gorge lorsqu'après s'être présentés à moi pour un briquet et m'avoir demandé de quelle verte contrée je pouvais venir, avaient alors apprit l'infâme bidonville que je venais de quitter "mais c'est sâââââle ! Comment t'as pu ! oh mon pauuuuvre ! " . Le champagne montait, montait. Je commande une dernière bière, le cerveau dans les bulles, l'esprit à six pieds sous terre. Je ne finirais pas ma bière , dégouté, une rage me brûlait de l'intérieur. Les bouteilles de champagnes coulaient, les gens s'éclaboussaient avec, les femmes aux jupes plus courtes que mes caleçons se gaussaient en fausse pudeur. Le monde se dandinait sur un boumboum lounge sans saveur de deux Djettes sans doutes boostées à la cocaïne aux faux-cils plus long que mon petit doigt et aux talons plus hauts que mes mollets. J'apporte ma bière au comptoir (ou on me regarde comme ça, je devais être le premier mec polie de la soirée) et décampe. Sonné, frappé, choqué, énervé et profondément blessé de ce que je venais de voire. C'était trop pour un premier soir, beaucoup trop. Je regagnais ma chambre, ou une conversation avec mes parents aura fini de me faire craquer. J'étais perdu, je n'étais plus le même face à ces gens, que j'avais pourtant déjà côtoyé parfois en France, à une plus basse échelle. La c'était le top de la plus belle raclure riche du monde. Et après un mois indien , dans la crasse, la pauvreté et le simple bonheur, les enfants et une sociabilité fraîche, des échanges et une confrontation en harmonie avec toutes les plus belles attentes de l'humanité; je n'avait rien à dire pour décrire l'état de dévastation que je connaissait à ce moment, il suffisait de regarder mon visage à la fois blême et renfermé. Le fameux mur que je m'étais fièrement constitué en Inde a tout simplement explosé en trois secondes dans ce bar, et le retour de flamme était plus brulant encore que s'il avait eu lieu en Inde. Je me revoyais confronté à la misère, je revoyais les gens crever la dalle qui demandaient trois roupies, et ce soir, je voyais des gens balancer les dollars par centaines pour un verre qui servait à éclabousser les copains. Je m'en voulais, énormément, moi aussi étais-je comme eux ? Moi qui avait payé cette chambre ? Comment ai-je pu oser pareil chose ? Je revoyais la gentillesse de ces pauvre gens, face à la froideur et le dédain de mes nouveaux congénères avec qui j'avais choisis pourtant d'être. Je revoyais ces magnifique femmes en saris, parées de magnifiques bijoux d'or, le visage dissimulé sous leur fin voile de soie, pleine de retenue et de dévotion face à ces jeunes biches usant de tous les artifices possibles ne cherchant qu'à tirer un maximum de leur riche compagnon d'un soir (ou de plusieurs). Le parfum pur et riche des encens avais laissé place aux parfums de luxe plastifiés. J'entendais les cloches et les tablas, la ferveur, l'esprit de sainteté, face à cette musique fade et bruyante. Je repensais à mes petits moines que j'avais quitté deux jours à peine plus tôt, leurs sourires magique qui m'avaient tant réchauffé le coeur. Je repensais au ce jeune homme que l'on brûlait à Bénarès, et je voyais ces jeunes riches qui pissaient à la figure de son pays. Je repensais à Samvu et Prim sur leur chameau, heureux d'une nuit étoilée, chantant avec un bidon d'eau pour tablas, autour d'un simple feu de bois pendant ce temps j'étais assis là dans le royaume du surfait ou tout est luxueusement inutile. Ici tout le monde savait lire et personne ne se rendait compte qu'ailleurs c'est ça le vrai luxe. C'était vraiment dramatique, j'ai mis plusieurs jours à m'en remettre. Je me suis d'abord dit que je n'écrirais tout simplement pas, ne voulant rien de négatif dans mon journal si positif au nappage de joie et de rire. Mais je me dis que je dois vous montrer que je ne suis pas un bisounours qui voyait tout le monde tout beau tout gentil en Inde, ainsi le contraste permet vraiment de se rendre compte à quel point mon voyage d'un mois au pays de Gandhi a été exceptionnel. Et puis chaque expérience est un enseignement en soit ,et celui-ci ne déroge pas à la règle. Et je ne compte pas m'arrêter à ça, il y a tant à dire ! Attention, il s'agit d'une difficulté que je traverse, pas d'une condamnation, même si j'ai du mal, avec ce qui va suivre vous comprendrez ; Mais je tâche de me battre pour mes nouvelles valeurs : L'ouverture vers l'autre, le sourire, la combativité, bien que j'ai besoin de plus longs temps de respiration. Le Lendemain de ma tragique soirée, j'ai squatté le "club", la bouffe était gratuite et délicieuse, bien française, c'est dommage quand on est en Chine mais bon, je ne vais pas faire mon difficile, c'était les meilleurs pâtisseries que je n'ai jamais mangé (Vous vous souvenez ? Je me gave quand je suis en stress ; J'ai dévalisé le buffet (et puis dans un tel hôtel il faut tout goûter sinon c'est être maso ou vraiment trop snob, comme ces trois blondes qui se gavent de raisin avec un thé, c'est sur que ces raisins ne sont pas les mêmes que 110 étages plus bas dans le marché du coin ? ...Nan je déconne... elles font attention a leur ligne et sont prête à débourser 500 euros pour manger une grappe de raisin, c'est leur affaire ahah. ). Je ne voulais pas découvrir l'extérieur, au prix de la chambre, et quit à être choyé, autant en profiter, je ne suis pas complêtement idiot non plus. J'ai voulu faire un petit saut dans la piscine, j'avais eu la bonne idée de ne pas prendre de maillot de bain, celui proposé par l'hotel, affreux, était à 200€, j'ai fais une croix sur la piscine, vous vous en douteriez bien ahah A midi il était temps de quitter les lieux proprement, le check-out fait, au hall on me confie à un taxi. Et là, première impression d'un local, un vrai, pas un surfait en plastique comme dans l'hotel...Et ...Non je reste positif ahah...Je vais décrire cette rencontre avec tact; En fait non je ne peux pas. Mon taxi, entre deux grognements m'a déposé devant mon hôtel. Je lui avait demandé de s'arrêter à un ATM pour que je retire de quoi le payer. Il n'avait vraisemblablement pas compris. En tout cas devant mon hotel je lui fait comprendre qu'il dois aller à un ATM pour que je le paye. Il a grogné plus fort que précédemment et m'a tout simplement foutu a la porte de son taxi, me laissant a peine le temps de prendre mes bagages, décollant à toute pompe. Vous voyez la scène ? Un gag ahah. Je me débat alors dans les flux de chinois bien rangés sur leurs trottoirs, semblant tracer leur routes avec des oeillères, me fonçant dedans, me bousculant, sans me regarder. Mon hôtel est à l'étage d'un vieil immeuble des années 60 en plein sur la rue principale de Kowloon (Le quartier de Hong Kong qui est rattachée au Continent, c'est un peu le Time square New-yorkais/ quartier Shibuya Tokyoite à la Chinoise ; face au Manhattan Chinois sur l'Ile même de Hong Kong juste en face : Central ). Le hall est un hall dont je me fraye tant bien que mal un chemin entre une multitude de petite boutiques, ou les vendeurs usent de méthodes étrangement familières. Je ne sais pas pourquoi je n'avais pas encore tilté la magnifique surprise que me réservait mon karma. Ce n'est qu'au 11ème étage, à mon petit hôtel que je me rend compte de mon bonheur retrouvé. "Sat Sri Akaal" les gars ! Le tenancier est un Sikh ! Son collègue Hindou et toutes les boutiques dans le hall sont tenues par des indiens, il y a même un petit resto qui sert le Chaï. Si c'est pas beau ? Franchement j'ai retrouvé le sourire et la joie de vivre presque instantanément. C'était quand même incroyable cette coïncidence, absolument pas préparée et montrée dans les différents descriptifs de l'hôtel. Non juste un magnifique karma et un hasard de mon coté. J'avais l'impression de retrouver une famille que j'avais quitté depuis trop longtemps, je voulais passer la nuit à discuter avec eux, ils bavassaient, bavassaient, pour mon plus grand bonheur, eux aussi étaient étonnés que je connaisse la formule magique des sikhs, notre relation commençait sous les meilleurs auspices. Ce soir je dormirais aussi bien que la vieille, et je n'avais pas payé pour ça contrairement à ma première nuit. Ma chambre est absolument minuscule : Un lit, une table de chevet qui déborde sur le lit, une fenêtre à barreaux cachée par un rideau très kitch, une surface de 50 cm2 devant ma porte avant d'atterrir sur mon lit et une toilette/douche/lavabo plus petite que la cuvette de me toilettes à Nantes. Mais je n'échangerais cette chambre pour rien au monde.
New Delhi, Inde ‐ 6 nov. 2014

J'ai du attendre de 16h30 à 22h45 dans l'aéroport de Delhi avant de prendre mon vol pour Hong Kong. Le passage au poste d'immigration m'a aidé, à la sortie de mon vol depuis Bagdogra, ne rêvant que d'un grand verre d'eau et d'une cigarette, je suis tout simplement resté coincé (sans mentir), 2h30 dans la file d'attente ; Six comptoirs, deux d'ouverts, un troisième dont le mec rigole et déconcentre ses collègues. J'avais l'impression d'être dans une file ou étaient réunis toutes les [...]
attractions de Disneyland tellement ça pouvait être lent. Mais j'y suis enfin parvenu, et j'allais survivre quelques heures de plus dans le Duty Free...Ce qui n'a pas grand chose de passionnant en soi. Dans l'avion je profite des dernières paroles Indiennes, de ces derniers visages. Je ne suis pas prêt d'un hublot, j'aurais aimé pourtant, regarder derrière moi. Tout a commencé à l'Aéroport de Delhi. Finalement je finirais ma route à l'aéroport de Delhi. ------------------------------------------------ C'est ici que l'aventure Indien se clôture. Je vous remercie infiniment de m'avoir suivit, d'avoir découvert avec moi cet extraordinaire pays. Je vous invite à vous rendre dans la section "journal" de ce carnet de voyage en ligne. J'y ai écrit un article bilan sur cette expérience. . Pour l'heure le carnet n'est pas pour autant clos, et je vous invite à suivre la suite de ma route, mon étape de "décompression", Hong Kong. Namaste India ! Lay ho Hong Kong !
Darjeeling

A 5h30 j'étais debout, un taxi m'attendais à 6h00 pour rejoindre l'aéroport. J'avais retourné ma chambre d'hôtel, si bien que j'avais mis au moins une heure à replier bagages. Je vous mentirais si je vous disais que je n'avais pas la mort dans l'âme durant la descente en taxi vers l'aéroport de Bagdogra. Je suis peut-être beaucoup plus positif, je profite bien mieux de la vie, de chaque seconde, chaque minute. Mais je ne me suis pas transformé en Bisounours pour autant. C'est donc un [...]
déchirement. Vous savez lorsque vous déménager, vous sembler dire aurevoir à tout, votre salon, votre chambre, votre boîte à lettre, les arbres qui vous ont servit de cabanes durant votre enfance, tous ces endroits qui ne représentent rien pour les autres mais qui n'a aucun prix pour votre mémoire. De mon coté c'était pareil. Arrivé à Bagdogra je disais aurevoir mentalement à tout ce que je croisais. Adieu Tuk-Tuk si pratiques et si rock'n'roll. Adieux chiens des rues, vaches sacrées et odeurs de fumier. Adieux petites échoppes aux vendeurs bienfaisant à l'affût de sa petite arnaque mais tellement sympathique. Adieu, goudron qui n'existe pas sur ces rues explosées. Adieux chameaux attelés aux charrettes de bonbonnes de gaz. Adieux Turbans multicolores et moustaches affreuses. Adieux Saris, mystérieuses femmes et charmantes mères. Adieux ? Non, aurevoir ! Je n'aurais pas cru que je voudrais revenir en priorité, je pensais souhaiter découvrir le monde, après l'Inde passer à autre chose, revenir dans des années afin de mieux connaître oui....Mais non...Je compte revenir, au plus vite, le plus longtemps, sans rien réserver, sans rien préparer, juste revenir, car maintenant je connais les règles du jeux, les petites astuces et les grandes histoires. Je ne peux pas abandonner ces gens trop longtemps, je sens qu'ils font partie de moi. Pendants trois heures de routes jusqu'à l'aéroport, j'étais vidé, ma journée d'hier, ces petits moines, m'ont bouleversés, je ne voulais me résoudre à quitter tout ça, mais il le fallait. Une chose ne me manquera pas cependant : Les aéroports. Mais ça je crois que c'est partout. Arrivé au portique de sécurité, je me disais mentalement que tout s'achevais ici. J'allais entrer pour ne ressortir à l'air libre qu'à Hong Kong. Ça m'a fait quelque chose tout de même. Mon avion a décollé pour Delhi à 14h30, à 16h30 j'étais à bon port.
Darjeeling ‐ 5 nov. 2014

Je suis resté plusieurs jours à Darjeeling, la station de vacance des anglais lors des grandes heures de l'Empire Colonial. La ville du thé, des grands crus de la petite feuille verte. Il fallait absolument que je m'occupe de ces cotés qui font le propre de cette ville géniale, calme et prospère. Cette ville, ce n'est pas l'Inde, c'est plus Népalais et Tibétain. Les visages sont asiatique comme je vous l'avait dit dans un autre récit. Il n'y a pas de vaches, peu de temples Hindou, la [...]
nourriture est népalaise ou chinoise, et les rues sont "presque" propres (l'équivalent d'une ville sale Francaise). C'est à peu prêt remis de mes aventures que je saute dans un taxi à 7h00 du matin. L'agenda est chargé. Je souhaite faire des photos mémorables et rencontrer des personnes remarquable, objectif donc : voir une plantation de thé, les réfugiés Tibétains, des monastères et profiter au maximum de cette dernière journée aux Indes. J'ai un pincement au coeur, je n'arrive pas à intégrer tout ce que j'ai vécu. Je peine à me remettre de certaines émotions qu'il faut déjà repartir. Dans tous les cas, à 7h00 j'étais en voiture. Mon chauffeur, un chrétien Protestant avec qui j'ai philosophé m'a d'abord emmené dans un "tea Garden" au nord ouest de Darjeeling. La vue est remarquable, ces plants de thé en terrasse, parfaitement taillés avec le Kanhenjunga en toile de fond, c'était tout simplement beau. Après ce n'était pas très vivant. Les terrasses s'étalaient à perte de vue, descendant profondément au creux des montagnes, pour travailler ici il ne fallait pas avoir le vertige ! Il m'a fallu quelques bonnes minutes pour apercevoir quatre femmes s'activer à la cueillette des précieuses feuilles. Quelques touristes indiens prenaient la pose au sommet des champs. C'était mignon au début, mais je trouvais cette vue pourtant très belle sans commune mesure avec ce que j'avais vu lors de mon trek, non je voulais m'intéresser aux cueilleuses. J'ai donc inspiré un grand coup, pris mon courage à deux main, ouvert la porte ou un écriteau devait sans doute dire en Hindi "interdit d'entrer" et me voila à descendre. Les femmes étaient loin en bas. J'ai donc mis une bonne vingtaine de minutes à les approcher. je le voyais s'étonner de ma présence, se relevant de leur ouvrage, la main devant leur front, à me regarder, semblant dire "il fou quoi lui ?", je suis resté une bonne vingtaine de minutes à une centaine de mètres plus haut, juste pour les observer, et obtenir d'elle qu'elles "m'oublient". Puis avec le plus grand des sourire, je leur ai fait signe, les saluant, et leur annonçant ma descente imminente. Je les trouvais belles ces femmes, deux jeunes, une plus vieilles, et une petite grand mère, avec leur panier d'osier sur le dos. leur tâche était rude, trier chaque feuille pour récolter les bonnes, sur ces milliers de plans, du bas vers le haut, c'était un travail colossal. Je parviens à prendre des clichés très satisfaisant, quand l'une d'elle, qui réagissait le mieux à mes sourires pris la pose, et la, "clac", le portrait que j'attendais. Je lui montre sa photo, elle est toute gênée. Elle me remercie chaleureusement. Pas d'anglais au programme, du coup je minaude quelques mots "faciles" et leur fait comprendre qu'elles m'impressionnent, qu'elles font un travail difficile mais très beau (photogéniquement parlant c'est le top avec les photos de rizières je pense). Je continue de les observer, elles sont méticuleuses et habilles, les feuilles atterrissent dans leurs grand panier à une vitesse remarquable, même pour la doyenne. Je reprend donc le chemin vers le sommets des terrasses, ma jambe est vraiment mal, remontée difficile, je manque de me ramasser la figure plus d'une fois dans ces sols d'argile glissants (le comble après un trek himalayen sans aucune chute) et me refaufile comme si je n'étais jamais descendu. Les touristes sont toujours là, d'autres ont pris la place des premiers, les mêmes poses, les même champs vide. Si seulement ils se rendaient compte que le plus important, c'est en bas que ça se passe. En tout cas j'avais réussi à faire quelque chose qui sortait de l'ordinaire et eu un très bon contact avec ces femmes. La course reprend de plus belle, je saute dans la voiture en direction du "camp de réfugiés" tibétains. C'était une sorte de petit quartier de quelques maisons, ou des tibétains en exil recueillent les dons par l'intermédiaire de leurs ouvrages. Plusieurs baraquement ou les plus anciens s'affairent, il y a le baraquement du tissage, de la couture, du cuir, de la peinture. Il y a aussi un petit orphelinat, une garderie, et biensur les habitations. J'étais relativement mal à l'aise de photographier à cet endroit, il s'agit d'un lieux ou les habitants sont des réfugiés politiques, mais ce lieux est coché dans tous les guides touristiques, si bien que les touristes viennent par camions pour voire du pauvre vieux Tibétain tricoter sa pelote de laine, faire sa photo, dire "oh les pauvres" et bye-bye. Je ne voulais pas faire pareil. Du coup après un bref tour des blocs ou j'ai passé du temps à observé leurs façon de faire ,et ou j'ai photographié les visages plus que les "tibétains réfugiés", je me suis alors rendu à la garderie, ou 4 petits bambins attendaient, dans une salle sombre, accrochés à leur berceau par une écharpe pour qu'ils ne puissent pas tomber . Nul matelas dans le berceau non, ils reposaient sur du bois. Leur nourrice, une vieille femme adorable faisait de son mieux pour les changer et les amuser ces quatre petits à la bougeotte. Elle me racontait que trois d'entre eux avaient des parents "militaires-tibétains". Je voulais en savoir plus sur elle, depuis quand "habitait-elle" à Darjeeling, elle me racontait que cela faisait trois ans qu'elle avait quitté sa terre natale. Bien qu'elle espérait une indépendance du Tibet, elle n'y croyait plus. Elle me racontait aussi ne pas beaucoup aimer les Tibétains qui dirigeaient le centre, car selon elle les manières de mettre en avant le tibet ne passaient pas que par le tourisme. J'ai beaucoup appris de cette dame. Il est évident que rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, y compris chez des peuples (dit) opprimés. Il faut comprendre que si certains Tibétains sont réellement en précarité absolue et déracinés, d'autres "profitent" de la situation pour leur petit business. Je ne suis pas naïf, je m'y attendais, mais voir mes suppositions confirmées me gênait. J'aurais aimé me tromper. Dans tous les cas, j'ai demandé à une vieille femme si elle avait tricoté certaines écharpes, elle me disait que oui, et en souvenir d'elle, j'en ai pris une, ça fera ça de plus dans leur poche, en espérant qu'ils en feront bon usage...À commencer par acheter des matelas pour les berceaux des bébés. Je reprend la route en direction d'un petit monastère du coté de la ville voisine de Darjeeling : Ghoom. Je n'ai pas grand chose à en dire, le site est plutôt joli, l'architecture typique d'un petit temple bouddhiste, mais l'accueil est froid. Les moines trop habitués à recevoir des touristes. Ne repérant pas de potentiel échange intéressant, je prend vite la poudre d'escampette. Le temps que mon chauffeur revienne, je papote avec les femmes qui vendent des articles de souvenirs, on rigole, elles se moquent de moi gentiment quand je leur dis que je n'ai pas de téléphone, pas de numéro du taxi, rien, mais que j'avais laissé le gros de mon matériel photo à l'intérieur de la voiture. Dans un sens elles n'avaient pas tord, même si je ne m'inquiétais pas trop, mon chauffeur n'avait pas été payé, il reviendrait donc c'est sur, et n'avait aucune idée de ce que mon sac contenait. Une fois mon taxi arrivé, je saluais les femmes, et direction un deuxième monastère, beaucoup plus grand, le Monastère de Dali, appelé "Druk Sangag Choling" . L'imposant lieu de retraite me tapait tout de suite dans l'oeil, je ne sais pas pourquoi mais je me sentais bien. Je montait le long de la rampe d'accès en béton, longeant les murs décoré et peint magnifiquement de dessins typiquement chinois. J'aperçois deux petits moines, minuscules, courir dans les grands escaliers d'accès à l'imposant monastère pour finalement se retrouvé dans ce que j'appellerais une "cour de récréation", le plus petit des deux petits osait à peine me regardé, interloqué par cet étrange bonhomme. Je les vois alors sortir une sorte de fléchette donc la pointe est une mine de stylo Bic, l'empennage était formé de plusieurs longues brindilles. Je vois le deuxième moine prendre un carré de Polystyrène et comprend tout de suite ce qu'ils allaient faire. C'était parfait pour briser la glace et les mettre en confiance ces petits. Je demande alors au plus grand des petits de me filer sa "cible", il me le donne, et je leur fait signe de tirer et de viser. Le tout petit hésite, puis s'exécute, vise en plein dans le mille, pendant près de trente minutes je jouerais la cible, petit à petit, l'enfant esquisse des sourires, ses petits yeux à demi clos prennent un rictus de joie, j'étais en train de gagner sa confiance. Je continuais à jouer en ajoutant de la difficulté, en bougeant la cible. Ils étaient comme des fou, à essayer chacun leur tour de viser au plus juste. Je me plaçais de plus en plus loin, d'autre petits moines se joignent à nous avec leurs propres fléchettes, plus "techniques" (les stylo sont plus long et ont des vrais plumes à leur bout). J'étais cerné alors d'une dizaine de moines de moins de 10 ans. Ça rigolais, ca chahutait, comme des enfants normaux. Un moine plus grand (15 ans) muni d'une petite calotte rouge sur le front et dont le duvet formait une jeune moustache descendit alors l'escalier, faisant signe aux petits de rentrer dans les "salles de classe" sur la gauche de l'escalier. Ils s'exécutèrent calmement. Je montais alors l'escalier pour me rendre plus profondément dans l'enceinte du monastère, n'osant pour le moment pas déranger ces deux petites classes. Au sommet, une autre cours, et le temple. D'autres moines jouent au foot, supervisé par un maître d'une trentaine d'année. Sur les rebord du terrain imaginaire, des jeunes me regardent, se demandant ce que je faisais là. Je les regardais, tous, je n'en perdais pas une miette. Un monk plus agé vint alors à ma rencontre, je lui donnais 30 ans à lui aussi. Il me demande tout d'abord d'où je viens, et la discussion s'est lancée d'elle même. Ce dernier me raconte qu'il est professeur de Tibétain, malgré qu'il soit Népalais; il rigole lorsqu'il m'apprend qu'il a perdu son accent d'origine pour parler avec l'accent typique du Tibet. Il a beaucoup voyagé ; invité par les différents monastères de la planète (dont Paris). Nous rigolons lorsque je lui demande si il avait besoin d'un professeur de Français dans ce monastère. A l'écouter c'était presque signé, ne me manquais que la tunique, et les ordres. Il me quitte après une longue conversation, et je redescend le grand escalier, n'ayant pas oublié les petits que j'avais croisé plus tôt. Je passe ma tête dans une des classes, les petits ecritoires de bois sont bien rangé, un vieux tableau d'ardoise au mur. Un des bonze d'à peine 8 ans dessine, il dessine des personnages de manga, je devine même un Spider-man sur une de ses pages. Pas de professeur à l'horizon. Je voulais revoir le tout petit que j'avais croisé en premier. Je me dirige alors vers la classe d'à coté (deux mètres plus loin), la classe était pleine, ils étaient tous là ces mini-bonzes. J'entre timidement. Ils rient en me voyant débarquer comme une fleur. Je ne savais pas trop quoi dire ; à la finale, c'était moi qui, devant cette assemblée, était timide. L'un d'eux brise la glace, me demande d'ou je viens, avant de me montrer sur une carte la France, il veux connaître mon drapeau, il me parle de ses pays préféré. Les autres se joignent à lui, je suis alors cerné de tous les coté, assaillit de questions. Ils rigolent, ricanent, me demandent mon prénom, me donnent le leur. Finalement je prend un minuscule morceau de craie et me présente en anglais au tableau, et traduit en dessous en français. les petits écrivent sur leur cahier, studieusement, continuant de rire, sans arrêt. M'en demandent plus. Je leur apprendrais des bribes de Français, échangeant avec eux pendant plus d'une heure. Ils veulent être pris en photos, ils veulent me parler d'où ils viennent, certains viennent du Tibet, d'autres du népal, d'autres d'Inde ou du Bhoutan. Je ferais plusieurs "photos de classe", ou ils s'étaient rangé parfaitement dans l'ordre derrière une de ces petits bureaux. Je fais le tour des écritoires, regarde leurs cahiers d'Hindi, de Tibétain, d'Anglais (le chapitre du jour : Les lettres muettes). Le petit qui avait attiré mon attention baissait les yeux, dans la lune avant d'arrêter son regard sur moi. Il écrivait sa leçon. Je lui demandais s'il travaillait bien, il me murmure quelques mots. Ses copains le réveillent. Ce petit de six ans, le plus jeune de la classe, c'était une perle photographique. Et un cadeau du ciel pour moi, je ne sais pas pourquoi, son aura était bienfaisante du haut de son jeune âge. Les petits m'appellent J-J (jè-jè), Jérome était trop compliqué (ça ne m'étonne pas, j'étais incapable de prononcer leur prénom par exemple). Ils me racontent qu'ils veulent venir en France, depuis combien de temps ils sont dans le monastère (certains depuis la fin del eur toute petite enfance). Un long échange avec tous, si simplement. Juste beaucoup de bonne humeur, d'affection, de tendresse même. Au moment de les quitter, il me disent aurevoir, scandant mon prénom, me demandant de revenir, me faisant de grand gestes d'adieux. Je les prend en photos, ils font les stars de cinéma, ces petits gringalets contractent leur petits bras pour montrer leur énormes biceps (ahah), j'étais explosé. Je les quitte, le coeur rempli à nouveau, tellement que la joie en débordait. J'étais transporté. Il s'agira de mon dernier vrai moment fort en Inde. Toute une question de feeling. Le tout petit sera le dernier à me dire aurevoir, passant sa petite tête dans l'entrebâillement de la porte, me regardant, d'un regard percutant, une flèche en pleine figure. J'immortalise cette magnifique photos après avoir pris une vidéo de jeunes. Je voulais garder une trace palpable de ce moment hors du temps. Je quitte le monastère, le sourire aux lèvres, de longues heures qui m'ont paru des minutes. J'adore ces petits, j'adore ce pays, cette ville, cette religion. Je ne peux décidément pas me lasser de tous ce trop plein d'énergie positive, j'en suis devenu boulimique. Ma voiture me ramène à mon hôtel, le crépuscule ne tardant pas. Une dernière promenade au soir, un dernier souper Indien. Demain je serais parti pour un autre pays. J'ai le coeur lourd, remonté à bloc, ces petits moines ont été l'apothéose de ce voyage, qui a parfaitement commencé, s'est parfaitement déroulé (en dehors de pépins monétaire, mais c'est qu'une question d'argent), s'est parfaitement terminé. J'aimerais les revoir un jour, peut être dans deux ans ; ils auront grandi, se souviendront-ils de moi ? En tout cas, je me souviendrais d'eux. Gaubind, un camarade travaillant à l'hotel avec qui je suis allé me promener en ville plusieurs fois le soir (et avec qui j'avais vidé une demi bouteille de vodka la veille pour fêter moins dernier soir Indien aidé d'un de ses potes/collèges) est venu me dire aurevoir, me serre dans ses bras, m'implore (je ne grossis pas le trait) de revenir, selon lui je suis devenu un de ses meilleurs amis. Il m'a fait découvrir Darjeeling des ruelles, le festival Musulman, les fêtes de la ville, les marchés, les bazaars. Mon coeur si plein de joie commençait alors à se fissurer. Je me rend compte que je suis chanceux, incroyablement, douloureusement. Je les aurais tous imploré de m'accompagner si cela avait été possible. Ce soir je dormirais bien. Je remercie les dieux d'avoir mis sur mon chemin ,à chaque détours du hasard, les plus belles personnes, les plus intéressantes, dont les histoire étaient aussi lourdes que leur sourire et leur humeur pouvaient être légers. Je n'ai pas assez de mots pour décrire tout ce qui me revenait dans la figure alors que j'étais blottit dans mon lit, en ce soir du 5 novembre 2014, le temps s'était arrêté sur la plus magnifique des secondes. ------------------------------------------------------------ Il s'agit ici d'un de mes derniers récits Indien, je vais décrire le départ ainsi que mes premiers jours à Hong Kong au plus vite. Un article bilan de mon expérience indienne devrait suivre d'ici quelques jours, le temps d'avaler la pilule , car malgré que je sois au top du positivisme, partir est difficile, et si vous avez lu mes récits, vous devriez comprendre pourquoi.
Darjeeling ‐ 4 nov. 2014

Le retour de trek a été à la hauteur de ce dernier. Je n'ai été capable de rien ce jour. J'ai mal à la jambe, je suis fatigué, je suis incapable de déambuler dans les rues en pente de Darjeeling. Mais ce n'est que partie remise, demain je compte bien me bouger. Aujourd'hui aura été une journée placée sur le calme, je n'ai donc pas grand chose à raconter. Le récit de demain sera autrement plus palpitant, dernier jour Indien, et un des plus émotionnellement bien remplis !!
Darjeeling ‐ 3 nov. 2014

Récit du Trek à l'étape "Mane Bhanjang-30 Octobre"
Rimbick - 2134m ‐ 2 nov. 2014

Récit du Trek à l'étape "Mane Bhanjang-30 Octobre"
Sandakphu - 3636m ‐ 1 nov. 2014

Récit du Trek à l'étape "Mane Bhanjang-30 Octobre"
Tonglu - 3070 m ‐ 31 oct. 2014

Récit du Trek à l'étape "Mane Bhanjang-30 Octobre"
Mane Bhanjang

Je vais tacher de vous résumer mon trek dans ce même fil, afin de ne pas me disperser, les étapes servant à donner un compte rendu visuel sur la carte, vous permettant de mieux suivre le chemin de cette expédition mémorable. Je vais écrire au passé car, d'une part il est évident que je n'ai pas écris en direct, ensuite parceque j'aimerais revenir en détail sur les différentes émotions qui m'ont traversé durant ces quatre incroyables journées et en y ajoutant le détail narratif q [...]
ue j'ai reçu au fil des jours de la part de mon guide. Je vais commencer par un peu de lyrisme, parceque j'ai envie tout simplement et parceque l'expérience s'y prête tant qu'il serait dommage de ne pas lui rendre hommage avec de beaux mots. Voyez en l'aventure Himalayenne le prolongement direct du Désert du Thar. Là ou le sable mortel s'immisçait jusque dans le plus profond de mon âme; là ou le silence chaud au rythme du chameau me berce et me transporte vers une toute autre destination : L'irrationelle béatitude de mon esprit jusqu'alors plutôt tourmenté trouvait sur ces sentiers arides et brûlants leurs plus profonds encrages. En cette fin de voyage, au coeur des nuages perchés au toit du monde, j'embrassais la plénitude, la fierté ; mon égo satisfait d'une insurmontable épreuve. Ce que mon esprit était au chaud, mon corps l'était au froid, et suffît à parfaire un nouveau moi, plus serein, plus sûr de ses capacités, dont la principale jouissance est de continuer l'escalade envers l'épuisement, envers la souffrance réelle du corps. En ces sommets doux et infini, sur ces sentiers éternels flirtant avec le gouffre, je puisais une énergie que je ne soupçonnais pas, la hargne de parvenir au sommet. Qu'elle était belle ma montagne, c'est elle qui m'aura apprivoisé, ne parvenant à la dompter, il faut la caresser afin qu'elle vous laisse patiemment emprunter ses courbes oblongues. Patiemment, pas à pas, au rythme lent d'un souffle court, ce que la monture m'apportait dans les dune, je me l'apportais à moi même le long des cîmes. J'ai appris à respecter les monts, à comprendre qui gagnerait toujours. J'ai appris à glorifier les âmes survivantes de ces dangereuses courbes qui embrassaient le ciel. J'ai laissé ce qu'il me restait au fond des nuages, une lutte ambitieuse devenue une victoire modeste. je redescendais vide, vierge ; j'avais laissé tout ce qu'il me restait aux enfants de l'Himalaya. Le plus beau était au sommet, après la bataille, je voyais le soleil entre les montagnes. Mane Bhanjang, 2134m. Il est midi le 30 Octobre 2014, mon taxi viens de me déposer au creux de ce petit village, que l'on traduit du népalais par "Le village profond". Après avoir montré pattes blanches au check-point militaire surveillant la frontière du Népal à quelques dizaines de mètre de là; je me voyais attribué un guide, pour quelques milliers de roupies (contre des dizaines de milliers à l'hôtel, j'avais donc bien fait de me débrouiller par moi même !) . Pemba serait mon guide durant la marche. Le guide est obligatoire au Singalila, j'ai vite compris pourquoi. Après les premières présentation, remonté à bloc, nous voila parti, pour une marche que j'imaginais toute autre. Dès les premiers mètres, la piste de jeep qui serpentait à la sortie du village, s'immisçant dans la forêt, que nous empruntiions à pied, cette piste se révélait déjà épuisante. La pente était raide, l'acclimatation pas encore gagnée, je m'essouflais, profondément, mes poumons émettaient un râle qui m'inquiétait déjà et me faisaient remettre en question toute la suite de la traversée de cette chaine du Singalila ; Dont Sendakphu est le point culminant et l'objectif de l'aventure, le plus haut sommet du Bengale Occidental; à la frontière du Népal et des terres éternelles des Stuppas, des bouddhistes et des monastères. Je suffoquais douloureusement, cherchant la moindre petites "goutte" d'oxygène, écrasé sous le lourd poids de mon matériel photo, il faisait à peine quinze degrés, je devais me mettre en t-shirt pour ne pas attraper froid avec la transpiration, bien réelle. Les pas au départ enjoué, minimisants la tachent se firent plus modestes, du galops je passais au trot, puis au pas, pour finalement rendre chaque mètre épuisant. Quatre heures depuis Mane Bhanjang auront suffit de mon énergie. Nous nous arrêtions au bord de la route afin d'entrer dans un petit monastère qu'une stuppa blanche au centre d'un carrousel de drapeau de prière coloré marquaient de son aura bienveillante. Trois petits moines étaient là, seuls, l'un était cuisinier, les autres ses assistants, ils devaient avoir six ans. Je fis tourner mes premiers moulins à prière, dans le recueillement, priant la montagne de bien vouloir me laisser emprunter ses chemins. Ce monastère se trouvait à Magma (de l'Hindi "Mère nuage") à 2900 mètres. Déjà je me sentais à bout, la pente était si raide, je ne m'y attendais pas. Écrasé sous une atmosphère lourdre, ou l'impression première est d'être pris en sandwich entre une gravité impressionnante et un air lourd de vide. Nous nous dirigions alors à Tonglu, ou nous passerions la nuit. L'ascension vers Tonglu mis deux heures avant d'atteindre les 3070 mètres de ce premier sommet, dans les contreforts de l'himalaya. Tonglu, du népalais "Le sommet". Je me souviens de ma tête quand Pemba me montrait une montagne qui paraissait si loin après tant d'effort, un sommet caché derrière un autre sommet déjà imposant. Je nageais en pleine déconfiture, finalement n'avais-je pas surestimé mes capacités ? Ne m'attaquais-je pas à trop grand pour moi ? Qui n'ai jamais fait d'alpinisme ? Avec un mois d'aventure riche et épuisantes dans le sac à dos ? Mais mon doux rêve était de voir l'Himalaya, y prendre racine, au dessus des nuages. Et l'ascension était pour lors magique, la vue des arbres gigantesques parmi les nuages, les vallées claires, avant d'entrer dans les nuages, apportant leur lot de brouillard, ou le temps semble arrêté, ou je ne savais plus si j'avançais ou reculais, ou je devinais juste la petite silhouette de mon guide de quarante-deux ans. A travers l'épais voil gris qui me cernais, j'observais parfois des arbres à lianes, presque morts, hauts comme des immeubles, les monts autours de mois se faisaient de plus en plus éloignés, je prenais de l'altitude malgré ce que j'imaginais quand à mon incapacité, je grimpais. Le soleil nous fis ses éphémères adieux lorsque nous arrivions à Tonglu. C'était une première victoire à 17h30, fier de moi, mais complètement vidé de mon énergie, j'avais déjà usé ce que je pensais comme étant cent pour cent de mes capacités. La route de jeep goudronnée d'un autre siècle avait cédée la place à des pierres irrégulières, dont mes pieds, écrasés dans des baskettes trop petites trouvées en catastrophe, souffraient sous chaque effleurement. Mais j'y étais, et je pouvais savourer. Mon lieu de repos, un lodge de haute montagne était une petite maison de bois, parmi les trois maisons que constituaient le "village" de Tonglu, au sommet rond de la montagne éponyme. Dans une nuit noire et froide, mon guide me fit entrer dans le "salon", simple pièce ou toute une famille était agglutinée dans d'épaisses couvertures, allongés sur un canapé de fortune. Il devait faire cinq degrés dans cette maison. J'étais logé chez Lakpa Futi et Raju, un couple Népalais issu de la caste des sherpas. (Le préfixe "Lakpa" au prénom des femmes est ce qui définie la caste des Sherpas) Sous leur toit logeaient également Lakpa Doma, la soeur de Lakpa Futi et son mari Chrangfuti. Les enfants de Lakpa Futi et Raju, Peween (19 ans, conducteur de taxi), Sangaydoma, Lakpa Doma étaient collé à leur père; ils se tenaient chaud comme ils pouvaient, avec leur corps. J'assistais à cela, dans cette maison d'un autre temps, sans électricité (un petit panneau solaire permettait de maintenir en route un petit ordinateur qui faisait office de TV) dans la noirceur de la nuit en coeur de la maison. Éclairé d'une bougie. Lakpa Futi sa soeur Lakpa Doma s'affairaient en cuisine, la pièce adjacente. La cuisine était minuscule, pour seul réchaud : Un four à bois, donc les petites buches permettaient à la marmite de soupe de chauffer; L'évier était un bac de ciment au sol ou les seaux faisaient office de lavabo. Un réchaud qui n'était autre qu'un pied de ciment creusé contenant les braises qui servaient à chauffer une autre marmite. Trois minuscules tabourets autour de ce chauffage de fortune. Voila ou j'étais accueillit. Ils m'ont offert le souper, le thé, une soupe de légumes et un bol de riz. Dans mon état, le riz avait le goût de bonbons succulents, donc le sucre me revitalisaient. J'étais écroulé à la lueur de la bougie. Mais je faisais bonne figure. Dans le noir je ne distinguait pas les visages de mes hôtes, eux non plus. Mais les silhouettes fluettes des deux petites de douze et sept ans facilement reconnaissables me permirent d'offrir ce qu'il me restait de bonbon de Varanasi. Après avoir dégusté ce repas qui m'apparaissaient comme un festin digne de Noël, je sorti afin de gagnais une autre parti de la maison, un couloir, un escalier, dans le noir, pour me mener aux combles ou trois minuscules lits étaient disposés. Je me blottis alors dans mon sac de couchage loué à Mane Bhanjang, gelé, sous trois couches de couvertures. Il faisait froid, vraiment, le froid qui brûle, dans cette petite chambre d'hôte. Je m'apercevrais le lendemain qu'on pouvais voire dehors à travers les interstices des planches du mur. Pemba dormît au rez de chaussé dans une chambre à lui. Mes hôtes et lui étaient issus de la même "tribus", ils avaient même des liens familiaux à ce que j'ai compris. Le froid ne m'a pas empêché de m'endormir paisiblement, pas étonnant avec la fatigue. Mais la fatigue ne devait pas m'empêcher aux aurores...À 5h00. Pour apprécier mon premier levé de soleil Himalayen. Je ne sais pas comment mon cerveau a pu, sans aucune lumière, sans réveil, sans alarme, sans rien, pour me réveiller exactement au bon moment. J'avais acheté une petite montre à dix roupies pour compenser le manque de batterie de mon téléphone, et à mon réveil, ma montre affichait 5h04. Le pouvoir inconscient est une énigme captivante. Je sautais donc dans mes baskettes de deux pointures trop petites pour me rendre dehors, sous une sorte de pavillon, de béton, au bord du sommet. La vision qui m'attendais était proprement stupéfiante. Devant moi, le Kanchenjunga, la troisième plus haute montagne du monde, directement en face de moi, séparé par les nuages et des sommets plus bas, si bien qu'une ligne droite aurait permit à un équilibriste de s'y rendre avec son parapluie (bon courage tout de même, le Kanchenjunga était à 200 kilomètres). À 5h40, une autre vision sidérante m'apparu. Le soleil, aux éclats doux, réchauffant mon visage froid de la nuit apparaissait doucement au travers des nuages, et une question scientifiquement improbable m'apparu : comment le soleil pouvait-il se lever entre deux sommets ? L'un devant, l'un derrière ? En tout cas c'était proprement stupéfiant, sidérant. Là je gouttais la récompense que la montagne m'offrait devant tant de peine à surmonter sa crinière. Évidemment j'immortalise cette vision magnifique, mais jamais une seule photo ne représentera ce que j'ai vu, les plans sont différents sur un cliché plat. Non il faut le vivre et ceux qui ont fait de la haute montagne comprendront. Pemba me rejoint aux environs de 7h00, m'annonçant qu'un porridge m'attendais au lodge. Toute la famille était levé, je fis connaissance et vit enfin les visages de mes hôtes. Raju nourrissait les deux petits chiens blancs accrochés à la niches adjacente à la bâtisse, les vaches paissaient dans son jardin dont les seules clôtures étaient les limites du sommet. Je discutais avec eux, à ma façon, avec des signes et des sourires, car ils ne parlaient pas anglais, sauf Pewen. Le porridge pour seul combustible, le bardage prêt, c'était inquiet que je suivais mon guide pour notre deuxième journée de trek. Et pour cause, ma jambe avait souffert de la veille, mon aîne me faisait affreusement mal à chaque flexion lors d'une montée (autant dire que j'étais mal barré si vous voyez le genre ...), s'ajoutant aux orteils mutilés au fond des chaussures minuscules, sur ces maudis pavés. Et aujourd'hui, c'était le jour d'atteindre Sandakphu. Pemba qui avait assisté à mon chemin de croix la veille m'avait prévenu que nous n'arriverions sans doute pas à sandakphu à la tombée du jours, que nous devrions donc dormir à Bikhyabahang ( 2863 mètres). Je lui dis alors qu'il en était hors de question. Nous arriverons à Sandakphu, j'y arriverais, je parcourrais les vingt-trois kilomètres, le sommet de Kalapokhri (3186m) qui nous séparent du but et les 3636 mètres d'ascension coûte que coûte. Pemba se contentait de dire "on verra", ce qui voulait tout dire, mais c'était très clair pour moi, je lui ai dit que je finirais en courant ou au milieu de la nuit s'il le faut, et que si je devais me couper les jambes et finir sur les mains je le ferais. Pourquoi tant de détermination ? Car ce trek je l'ai fait pour Sandkphu, mon premier sommet Himalayen, et celui qui offrait à l'aube un panorama absolument incroyable sur la moitié de la chaine de l'Himalaya, dont l'Everest, le Makalu, le Lothse, le Kanchenjunga et tout ce que vous pouvez imaginez de pics enneigés, de mointagnes veloutées, e couleurs; et surtout il s'agissait de mon challenge. Il était hors de question de louper ce levé de soleil, je devais donc coûte que coûte y dormir le soir, que la traversé soit difficile ou non, mais c'était une obligation, et j'allais me battre pour cela. Je peux en effet vraiment parler d'une lutte, sans pitié, ou j'ai appris vraiment ce que "souffrir" signifiait. Devant descendre les routes de Tonglu, pour parvenir à Tumling (2970 m), Gribass (du tibétain "le lieux d'attente" ) (2625 m) pour remonter à Kayakata (2665 m) et déjeuner à Kalapokhri (de l'Hindi "Le lac sacré", car la ville était proche d'un lac ou selon la légende Shiva vivrait), redescendre à Bikhyabahang (du népalais "Le poison des sommets" car sur se mont poussent de nombreuses plantes médicinales et poisons mortels) (2863 m) avant d'enfin attaquer l'ascension de Sandakphu. La route était spectaculaire évidement, évidemment chaque pas était difficile du fait de la jambe souffrante, mais sachant que je souffrais un peu moins en descente, je gagnais du temps lors des lignes droites et des désescalades, accélérant le pas au maximum avant de nouveau mettre d'horrible efforts dans les montées. Le souffle coupé. Sur mon chemin je dominais les nuages la matin, m'y engouffrais l'après-midi, c'était la "météo magique" de Singalila. Une vue à des centaines de kilomètres à la ronde me faisaient un peu oublier ma peine. Même si j'avais un peu moins l'impression de souffrance que la veille, en dehors de cette maudite jambe.....Mais ça c'était avant l'ascension finale. À Kalapokhri, je déjeunais chez Ghela (traduction : "Professeur" en Népalais) et profitait de sa discographie rock américaine des années 70 avec délice, c'était la première fois en Inde que j'entendais les Stones, et c'était dans l'Himalaya à 3200 mètres d'altitude. Après déjeuné, il ne me restait que descendre pour gagner Bikhyabahang avant de me lancer vers la destination finale. Je faisais mentir Pemba qui me motivais à coup de "c'est bien ! Bonne marche !", il était 14h00 lorsqu'il était temps de rejoindre mon premier sommet du toit du monde. L'Everest m'attendais de l'autre coté. Mais la montagne m'offrait alors le plus gros challenge de toute ma vie. Les pentes raides et interminables torturaient ma jambes. Sur mon chemin comme déposé par les dieux, un bâton de bambou qui ferait office de bâton de marche. Alors que j'avais eu l'habitude d'aligner les dizaines de mètres en quelques minutes, le rythme se fît au ralenti. Pour finalement avancer, pas à pas, à peine un mètre à chaque fois, durant trois longues heures ou je n'avais pas la force de pleurer, ou l'appuis du bâton et les yeux écarquillés de mon guide devant ma détresse ne suffisaient pas à me faire grimper plus facilement. "Un pas, un autre, encore un autre, je vois ce pic, j'y arrive ! Un pas, un autre, un autre, encore, allez ! Je dois y arriver ! Ouff, putain, allez bordel ! Oui ! encore un pic ! allez !" voila à peu prêt ce que je disais à vois haute, à chaque pieds posés sur un pavé, à chaque centimètre, car je n'avancais plus que par centimètre, complêtement épuisé devant ce pic insurmontable, je ne sentais plus ma jambe, mais j'étais déterminé "Je dois le faire putain ! allé ça fait 10 h que tu marches il te reste 2 kilomètres c'est pas le moment d'abandonner ! Imagine l'Everest ! Il est là ! allez mec remue toi" . J'étais dans cet état, vraiment, à me supporter moi même, combatif. Il y a des mois j'aurais abandonné pour moins que ça, et cette seule idée qui me traversait l'esprit me donnait encore plus envie de continuer, et chaque minutes je me disais "encore une minute ou t'as pas lâché !". À 17h00 c'était une autre personne qui arrivaient au sommet de Sandakphu. Un vieillard de 90 ans, courbé, boiteux, nul triomphalisme, non, un écroulement, a peine capable de marcher les 10m de ligne droite pour atteindre le lodge. Il le fallait pourtant. Dans ma chambre par contre je m'écroulais, au sens propre comme au figuré, et là, j'ai pleuré, du genre, vraiment, de douleur, d'épuisement, de joie, surtout d'épuisement. Mais j'y étais arrivé ! Et quelle lutte ! Quel respect j'avais pour cette montagne qui m'avait forcé à me dépasser, et le mot est faible. 3636 mètres, deux autres sommets à 3000 mètres la même journée. Je vous laisse imaginer ce que l'on peux voire de là haut. Le grand frisson c'est l'impression que les montagnes sont les rochers d'un océan vaporeux et fantastique. Le ciel d'un bleu pur deviens gris à noir comme en plein éclipse en quelques dizaines de minutes. Les plaines gondolées aux pâturages vert, une végétation minuscule face a des arbres plusieurs fois centenaires dont les lourdes branches s'écrasent sous leur propre poids. Quel cadeau. Et mon odorat de fumeur parvenait tout de même à discerner le subtil parfum de pureté d'un air de plus en plus léger et rare. Les odeurs de la jungle de bambous à des milliers de mètres plus bas nous parvenant. Il faisait plutôt bon l'après midi, une quinzaine de degré pour brusquement voir le thermomètre chuter proche de zéro en quelques heures au crépuscule. Un froid polaire alors que deux jours plutôt je revenais de Bénarès et ses 38°C. Dans la chambre de mon lodge de Sandakphu, après une bonne vingtaine de minutes de tétanie, de léthargie même, je me décidais à prendre sur moi et sortir dans le "salon" à quelques mètres à l'extérieur du baraquement. C'est là que j'ai fais la merveilleuse rencontre de Guy et Patricia, deux Canadien venu de Sherbrooke que j'avais rapidement croisé au Check-point militaire avant l'ascension de Sandakphu. Nous avons passé le repas à discuter de nos expériences, ils étaient des voyageurs et des trekkers chevronnés, je les enviais pour toutes leurs géniales aventures, de la Bolivie au Népal, les grands territoires vierges aux paysages sublimes. Guy était Osthéopathe spécialisé dans le mal des montagnes, comme quoi le karma ... Il a tant bien que mal essayé de soulager ce qui s'avérait être une entorse d'un tendon de l'aîne (le terme technique m'a échappé). Mais j'avais vraiment été très loin et je crois que j'avais sauvagement morflé. C'est là que j'ai été pris d'un mal de tête à se l'exploser au marteau. Le fameux mal aigue des montagnes, par chance j'avais ma dose de Paracétamol, or de question que je redescende. Je me suis couché au plus bas de l'échelle de la santé physique, mais requinqué et tellement heureux d'avoir réussi cette ascension, une joie indescriptible, je me tirais mon chapeau, je ne me vantais pas, mais ma confiance avait atteint les sommets avec moi . Une bonne nuit de sommeil avec une bonne bouillotte dans le sac de couchage n'auront pas suffit à soulager le mal. Il fallait pourtant prendre sur moi car à 5h00 de nouveau, le clou du spectacle s'annonçait. Encore une fois réveillé automatiquement. Je me souviens avoir très mal dormis, me réveillant plusieurs fois en sursaut, faisant le cauchemar d'une aube nuageuse qui m'empêcherait d'admirer le panorama (quand je disais que j'y tenais à ce panorama à l'aube). Et autre "drôle" de mésaventure nocturne : Je me suis réveillé en plein nuit, mon bras gauche était gelé, et tant engourdi que je coryais qu'il était "mort", j'ai pu le plier en deux sans rien ressentir comme une baguette de caoutchou, je me souviens de ma frayeur à ce moment croyant que mon bras avait péri sous le froid. Mais après dix bonne minutes à le réchauffer comme je pouvais j'ai finalement pu recommencer à bouger mes doigts, imaginez mon soulagement, car c'était vraiment impressionnant. A 5h15 j'étais dehors, mais pas sorti de l'auberge pour autant, le point culminant du sommet était une sorte de python rocheux d'une quinzaine de mètre de haut ou s'agglutinaient une dizaines de personnes souhaitant admirer ce panorama béni des dieux. Il fallait donc que j'escalade, dans la nuit noir, la roche gelée, avec ma jambe décédée et un indice de forme musculaire dans le négatif. Mais j'y suis parvenu, à peine avais-je le temps de poser mon trepied que je le voyais , le chapelet sacré de l'Himalaya, les plus hautes et belles montagnes du monde, dans un océan glacé, de part et d'autre à 360° des monts infinis, face à mois les monstres sacrés, derrières les collines géantes. Entre moi et elle, des nuages pour tapis, des sommets rond à mes pieds, et une lumière orange qui éclairait faiblement ces merveilles. Je l'ai vu l'Everest finalement. J'étais incapable du moindre mot. Je remerciais intérieurement la montagne de m'avoir épargné la torsion de cheville fatale à mon aventure. Le soleil se levant au coeur de la chaine. C'était donc ça l'Himalaya, je m'imaginais le terrain de Kepling, des yaks, de Tintin, de tout ce que je peux imaginer d'extraordinaires, ces sommets sacrés. Le Kanchenjunga était le plus impressionnant, sortit des flots cotonneux, j'avais l'impression de pouvoir le toucher. Après d'intenses minutes de contemplation, il était temps de mitrailler. Et j'en ai pris des photos, mais peu me convenaient car mes plans avaient du mal a faire honneur au sublime spectacle offert à mon regard. Ma mémoire gardera la photographie en trois dimensions, l'odeur, le silence des terres immortelles, les couleurs chatoyantes des rayons solaires perçants les nuages. Guy et Patricia étaient là aussi, observaient le spectacle, je les immortalisais aussi, ils faisaient de même. Tout le monde était calme, presque béat, bouche bée, il n'y avait tout simplement rien à dire, juste contempler quelque chose de rare. Ce moment dura une bonne heure, puis il fallait plier bagage pour terminer le trek. Je devais normalement prendre la direction de Phalut, un autre sommet de 3000 mètres, mais ma jambes ne pouvais définitivement plus suivre, et, sachant le challenge largement atteint, je ne voulais pas rentrer en miettes à Darjeeling, qui exige pas mal de grimpette aussi pour déambuler dans ses rues. J'ai donc décidé de redescendre vers Sirikola (1900 m , vous voyez la descente un peu ?) en passant par Gurdum (2922 m), le soir je voulais atteindre Rimbick, pour son monastère. Donc aucune déception j'étais enchanté de m'enfoncer dans la jungle de bambou. Guy m'avait preté une paire de bâtons de marche qui s'est avérée une allée terriblement précieuse dans cette descente chaotique, infinie et très raide (c'est là que les vertiges font surface mais heureusement je n'ai plus le vertige depuis quelques années). Des panoramas sublimes, de cascades, de bambous à perte de vue, les écureuils qui me passent sous le nez en vitesse. Ici c'est la terre des Ours noirs et des pandas roux, pas de chance pas loin devant moi, deux touristes indiennes bavassaient bruyamment, faisant fuir toute chance de contemplation de faune. De mon coté je planais par dessus les roches à l'aide des bâtons, la descente était presque trop facile comparée aux deux autres jours, mais à chaque fois qu'il fallait regrimper ne serait-ce que de quelques mètre je me disais alors que j'avais pris la bonne décision. À 14H00 j'étais à Sirikhola dans une auberge à déguster des nouilles, la Chine n'était pas loin derrière les monts, Prenanat quelques délicieuses photos de la petite mamie et de ses petites filles. Je souhaitais aller à Rimbik pour le soir mais le fait de devoir grimper à 2134m par la suite m'a forcé à demander à une jeep de venir nous chercher Pemba et moi. J'ai alors eu le droit à un "taxi des montagnes", une jeep des années 40 dont le levier de vitesse est une longue vis défoncée. J'ai adoré ce chemin défoncé, de vrais montagnes russes, pas de peur, nullement, pourtant il y avait de quoi, mais la peur ne fait plus partie de mon vocabulaire dans ces situations désormais (à par peut-être au décollage des avions mais c'est autres chose ahah). Définitivement je ne regrettais pas. Je fini toujours par vivre quelque chose qui me scie. La jeep d'Indiana Jones, fumante et sautante au bord des précipices. Un vrai délire, avec la musique Indienne à la radio, j'étais aux anges. A Rimbick, le monastère était en conservation, les moines en prières, qu'à cela ne tienne, ce n'était que partie remise. Je me suis promené difficilement dans les rues, toujours épuisé. Jouant avec les gosses qui me voulaient quej e les portes sur mes épaules, ce que je faisais (qu'est ce que je ferait pas pour ces petits gamins franchement ?!) Je discuterais toute la soirée à l'auberge avec Pimpa qui me racontera son histoire et quelques anecdotes sur ce que j'avais vécu durant le trek. Pemba à été moine de ses 7 à 17 ans, dans un monastère de Mysore dans le Karnakata (sud de l'Inde), il était originaire de Mane Bhanjang. Son maître spirituel était le père du maître du monastère de Rimbick d'ailleurs, c'était assez sympa comme coincidence. Mais son père est décédé à ses 17 ans, sa mère malade, et sa soeur mariée à Calcutta, il n'eu d'autre choix que de sortir de sa vie monastique pour travailler comme guide dans la région. Si son père n'était pas décédé, son destin aurait sans doute été tout autre. Je ne pouvais que tirer mon chapeau devant sa bienveillance. Je lui demandais alors de me parler des rites bouddhiques, j'apprenais que la journée se décomposait en trois temps de prière, trois heures à 5h00, 12h00 et 16h00, ou chaque prière durait une trentaine de minutes à réciter les mantras puis une autre trentaine de minutes à pratiquer le yoga (qui n'estp as qu'un sport, j'y reviendrais dans un article). Les dogmes sont assez proches de l'Hindouisme ; chaque maison possède son lieux sacré ou se trouvent les stèles et autres statues, il s'agit alors d'allumer une lampe à huile, prononcant les mantras avec de l'encens, faisant des offrandes de fleurs, de nourriture et d'huile à Bouddhas. Et si le pratiquant travaille dur (comme Pemba), il divise son temps, une semaine de travail, une semaine de prière par exemple. Les familles ne sont pas obligées de se rendre au temple, l'autel du foyer étant suffisant, mais pour différentes occasions dans la semaines, les femmes et enfants s'y rendent. Les stuppas étant réservés au recueillement des moines. C'est là que je vais vous apprendre mon premier mantra, le plus répandu au Népal, et la religion bouddhiste : "oṃ maṇi padme huṃ" , signifiant : la paix de dieu sur les hommes, les eaux, les animaux et la terre. Réciter ce mantra plusieurs fois par jour permet d'accomplir un chemin spirituel vers l'élévation. Ne serait-ce que réciter cette phrase me détendais. Le fameux "Ôooooooooomh" des bouddhistes, le "O" ouvert se terminant sur un "m" nasale. S'en suivait une anecdote sur les prénoms Népalais et Tibétains, étant intrigué des prénoms des hôtes de Tonglu. pimba m'apprenait alors qu'à la naissance d'un enfant, les parents l'emmenaient au temple, ou le moine décidait du prénom en fonction du jour de naissance : Lundi : Dawa mardi : Nima mercredi : Wondi jeudi : Lakpa vendredi : Ninga samedi : Pemba dimanche : Sangay On ajoutais le suffixe "Doma" "Futi" ou "Lamu" aux filles, "Lamu" signifiant "la jeune", "Futi" "La petite", "Doma" "La grande" Ce trek m'a apporté énormément, sur le plan culturel, physique, et je m'en souviendrais, c'est un autre versant de mon trek désertique comme dit plus haut. C'était une cloture de voyage symbolique, la boucle bouclée, ce voyage m'aura apporté le maximum de tout, et ce voyage dans les sommets Himalayens aura couronné ce mois de bonheur. Je ne veux pas clôturer de façon trop pompeuse ce long récit. Ne serait-ce qu'un mot : Magique.
Darjeeling ‐ 30 oct. 2014

A la sortie de l’aéroport, une douzaine de chauffeurs de taxi sont prêt à m’emmener à Darjeeling. Lessivé, je ne voulais que m’y rendre au plus vite, alors je les ai laissé patiemment se battre à qui aurait le meilleur prix, je n’avais plus qu’à choisir et en voiture Simone.   Je suis monté à bord d’une magnifique Toyota flambant neuve. Mon chauffeur était bouddhiste, originaire de la région. Premier constat : Les visages ne sont plus les mêmes, les moeurs aussi, la [...]
religions Hindou a fait place au bouddhisme et les colliers de fleurs aux mantra tibétains, aux moulins à prière et aux drapeaux de prières multicolores parfumés d'encen népalais plus prompt à dégager les sinus que les odeurs indiennes promptes à les boucher (bien que les encens Indien soient exquis pour la plupart). Les visages sont plus ronds, les yeux plus bridés (mais pas totalement), la stature plus petite et trapus, la tenue vestimentaire plus laineuse, entre bonnet et doudounes, adieu les magnifiques saris de soie.  La route qui menait à Darjeeling, à 2100m d’altitude était spectaculaire. Bien que plutôt dangereuse. Evidemment pas de ceinture de sécurité. Et le chauffeur dépassait allègrement les camions et autres remorques dans des lacets de quelques mètres de larges au bord de précipices que je vous laisse imaginer. Deux fois, je l’ai vu embrasser son médaillon autour du cou, je pense que je l’ai échappé belle. Je n’avais pas peur. De toute façon je n’aurais rien changé à mon sors qui était entre ses mains à lui. Sur la route, le ciel radieux faisait place à de gros nuages noir, dans lesquelles nous engouffrions, du fait de l’altitude. Une pluie battante nous tombait dessus, évidemment, pas de feux de brouillards, non, des feu de routes à aveugler un aveugle. C’étais à ce moment là que je me rendais compte de la catastrophe….J’allais à deux milles mètres d’altitude, je quittais vingt-cinq jours à plus de trente degrés…j’étais en sandales et en Kurta légères…J’étais en galère.   Les hauteurs de Darjeeling, des monts rond et verdoyants dont la seule immensité du précipice qui les séparaient les uns des autres faisait prendre conscience de leur taille gigantesque. La route serpentait parmi ces montagnes, traversants quelques villages qui tenaient miraculeusement sur des pilotis au dessus du vide comme tout autant d’épées de Damoclès prêtes à basculer dans un abime tragique.  La pluie torrentielle fit place à un calme déconcertant aux abords de Darjeeling. Nous venions de sortir de l’imposant nuage. Cette citées avait l’allure d’un vaisseaux naviguant parmi les vallons, aux sommets de cette montagne, cohorte de bâtisses graduellement disposés sur les pentes raides des contreforts de l’Himalaya.   Ici les voitures n’étaient qu’autorisées aux portes de la ville. Je vous laisse imaginer le calme de mes déambulation d’alors. Mon taxi m’a déposé devant mon hôtel, je n’avais plus qu’à déposer bagages, et me préparer à ma dernière aventure Indienne, et pas des moindres : Mon trek Himalayen.  Mon hôtel avait l’allure d’un chalet Alpin, version Himalaya….50 m de haut. Les hôtes sont jeunes, népalais ou natifs de la ville, la tenancière une petite dame ronde souriante au chignon ajusté et aux yeux en amande. Elle semblait traverser les pièces joliment boisées et rustiques de son logis en planant, prestement de sa robe aux motifs népalais colorés, la baguette de son chignon sabrant les airs en cadence de son mouvement rapide mais gracieux de cette dame.  Cet hôtel, je veux vous en parler, car c’est bien le premier hôtel ou j’ai réussi à me perdre dans un dédale d’escaliers, de bibliothèques cosy, de salons d’un autre temps au poêle fumant. Je le comparerait volontier au "palais des Bains" du film « le voyage de Chihiro » de Hayao miyazaki. Tout était sucré, moelleux, chaud et en même temps chaotique. Ma chambre modeste, à la vue imprenable était dans les combles du bâtiment, j’étais au froid, on m’avait fait porter un chauffage d’appoint, mais la vue était sans commune mesure : Tout Darjeeling était à ma portée. Mais le problème persistant était que j’étais pratiquement nu comme un ver pour cette région dans mes vêtements indiens pour affronter la froideur de la nuit qui arrivait.   Me voila alors, déambulant dans les rues, recherchant en catastrophe des vêtements chauds pour faire face au gel de mes petit petons qui s’annonçait. Evidemment les rues débordaient de lainages touristiques, tricotés fait-main, népalais ou tibétain, c’était beau, c’était chaud, c’était cher…Les autochtones me dévisageaient, pour moitié avec un air moqueur pour l’autre avec une air interrogé et cois, devant ma dégaine Indienne dans la ville, ville qui avait élu la doudoune comme accessoire sexy numéro un (je surjoue un peu, certaines femmes sont élégamment vêtue de grand châles tissés, dans des tuniques de laine et autres broderies d'un autre temps mais si luxueuses). Je réussi alors à trouver un petit « centre-commercial » ou je me jette sur deux t-shirt bon marché, un jean (j’avais eu la bonne idée d’envoyer le mien par la poste à Jodhpur, n’imaginant pas cette péripétie il y a de cela deux semaines), des chaussettes (idem que pour le jean, non vraiment quel idiot..). Je prend un pull népalais très joli, très cher mais pas le choix il me fallait du chaud et dans le supermarché c’était cher et c’était moche. Le seul problème était de trouver des chaussures. Mes sandales, bien que taillées pour l’aventure ne me suffiraient pas pour mon trek et je venais d’en faire l’amère conclusion. Or Darjeeling est réputé pour…Avoir de petits pieds. Après une demi douzaine de boutiques de chaussures, ou le « non on a pas de 46 » devenait presque une formule d’accueil, je tombais sur un petit magasin de trekking…Une paire de snikers hideuse, bleu ciel, pouvait me convenir…je dis bien pouvait…c’était du 44…Mais au moins je rentrais mes pieds dedans. Je les prends, elles coutent évidemment un bras, mais tanpis, je n’avais pas le choix.   A la réception de l’hôtel, je demande s’il était possible d’organiser mon trek, je souhaite alors partir dès demain. On me répond positivement, l’offre est alléchante, le prix beaucoup moins…21 000 roupies …Plus de 260€ pour quatre jours ; Deux fois le prix attendu. Je manque de m’étouffer avec ma salive à son annonce, je marchande alors furieusement durant une bonne demi-heure auprès de ce jeune réceptionniste au mercantilisme bien affuté, mais l’affaire était insolvable, cela restait beaucoup trop cher pour moi ; Je n’avais d’autre solution que de la jouer « à la Jérome » : Je prendrais un taxi demain jusqu’à Mane Bhanjang, et m’organiserais sur place; du grand art en somme, le risque de payer encore plus cher ou de rentrer bredouille. Mais le hasard et les organisations de dernières minutes ont souvent offert plus qu’attendu durant ces dernières semaines, je garde donc confiance en ma petite étoile, à cette altitude je devais en être encore plus rapproché.
Bagdogra
Kolkata ‐ 29 oct. 2014

Mon avion s’est bien posé à Calcutta. Mais voila un problème qui se présente à moi …Je suis coincé dans l’aéroport, en zone de transit, de 19h30 à 10h30 le lendemain… Avez vous vu le film « Le Terminal » de Steven Spielberg avec Tom Hanks ? Si ce n’est pas le cas, d’une part jetez vous dessus car il est excellent, ensuite, vous comprendriez exactement ce que j’ai vécu ; Déambulant dans cette immense zone vide tel une âme en peine, mon charriot à bagages et moi, à l [...]
a recherche d’un thé ou d’une prise pour brancher mon ordinateur, comptant les minutes, longues, longues, loooongues. Les yeux de plus en plus révulsés, essayant de combattre le sommeil en n'ayant rien d'autre qu'un livre déjà lu et un tas de fringue. Evidemment pas d’internet. Un Sikh ravi de faire ma connaissance suite à ses salutation en Punjabi m’a généreusement prêté son téléphone pour que je puisse bénéficier d’un code internet de trente minutes… Mais voila…Je n’avais rien d’autre à faire. J’étais dans cette énorme hall, d’un coté un portique de sécurité que je pouvais franchir sans certitude de pouvoir re-rentrer (les règles de l’aéroport Indien, tu rentres avec un billet, tu ne sors que si tu es sorti de ton avion. Multipliant les allez et retours vers le minuscule box fumeur qui faisait plus penser à une cabine téléphonique. J’ai essayé de dormir, sur ces sièges métalliques, inconfortables et froids, puis je me suis résigné à pousser une rangée sur l’autre, pour me faire un lit de fortune. J’étais seul avec les deux ou trois membres de l’entretien, dans l’aéroport de Calcutta. C’est une nouvelle expérience que je n’étais pas prêt d’oublier. Je dormi, tant bien que mal, surtout mal en fait, mes sacs de matériel couteux entre mes bras, une bonne tonne de matériel m'écrasant le plexus pour éviter de prendre le risque d'un éventuel larcin bien embêtant.   C’était heureux que je franchissait les contrôles de sécurité le lendemain pour accéder à mon avion, me remplir l’estomac de saloperies fades et sans aucun gout mais qui permettaient de me caler ma faim. Me réhydrater et me savonner ma figure blafarde. Le miroir des toilettes me donnait quinze ans de plus, j'étais desséché et cerné comme jamais. Mon avion décollait à 10h45 en vue de Bagdogra, de Darjeeling, et du toit du monde.
Varanasi

L’heure est grave, c’est mon dernier jour à Varanasi et je ne suis pas pleinement satisfait de mes excursions photographiques, bien que certains portraits se détachent et que j’ai pu prendre de beaux clichés des Puja Ganga, je n’ai pas trouvé les perles qui se rattacheraient à Bénarès dans sa globalité. Les photos d’ensemble sont trop fouillis et pas assez représentatives, et les lumières trop aplaties. Je décide de prendre le taureau par les corne, aujourd’hui c’est j [...]
ournée marathon, mon avion est à 17h00 je dois donc être prêt pour 14h30.   Je me lève donc à 4h30, prépare toutes mes affaires afin d’avoir le champs libre pour mon ultime sortie dans la ville sacrée. Je décide de me lever si tôt pour prendre une barque et assister au levé du soleil, cela se produisant à 6h30, les autres jours je me levais un peu trop tard pour ces lumières matinales et le temps étant malheureusement brumeux, pas de sublimes nuages pour couper les rayons du soleil, je devrais faire sans.    À 5h45 je suis au bord du Gange. La ville est déjà bien éveillée que les premiers rayons du soleil ne sont pas encore apparu. C’est l’heure des ablutions pour la population qui se presse sur les bords du fleuve et fait sa toilette entassés. Certains nagent, d’autres se savonnent, les femmes prient, les hommes aussi.  Je n’ai pas parlé de ce qui est parfois visible sur les photos (bientôt disponible) : Certaines femmes ont le crâne rasé, ce sont des « Arti », les veuves dont l’époux est incinéré à Varanasi; de même les hommes les plus proches du défunt se font aussi raser la tête, ne subsistant qu’une minuscule petite natte à l’arrière du crâne.   La lumière est belle et c’est un vieux Baba qui mène la barque, difficilement, je ne l’ai pas forcé, c’est lui qui m’avait sauté dessus, alors plus que la vitesse qui lui manquait, je trouvais qu’il avait un groove énorme avec ses dents en moins et sa longue barbe blanche. En tout cas pour un baba il était plutôt toxico à fumer ses cigarettes. Il était photogénique en tout cas.  Et il m'a laissé conduire pagayer pendant qu'il écopait son rafiot. J'ai fait 15 minutes de surplace, la navigation marine c'est pas pour moi, mais j'aurais bien rigolé, lui aussi. J’ai réussi enfin à me concentrer sur certaines visions représentatives de la ville : les lavages, les ablutions, les prières, les vues des ghâts et le la ville en général, les barques et quelques portrait de loin. Des hommes, des femmes, des enfants et des animaux. C’est déjà largement plus satisfaisant !   Je n’ai pas eu le temps de manger, si ce n’est une « mini pizza » rapide au « Om Café » avant de repartir vadrouiller. J’ai peu d’infos à raconter ce jours, car j’étais concentré sur les images plus que sur les découvertes culturelles. Donc pour le coup les photos parlent d’elles même.   Si, je peux parler d’une anecdote intéressante qui représente un peu le niveau stratégique de certains mendiants. Ce que j’appelle « le lépreux et le fake-lépreux », sur le marché ou je photographiais, c’était un défilé de misère enveloppée dans un carnaval de couleurs. La plupart étaient des lépreux, parmi eux des faux-lépreux. Comment les reconnait-on ? Leurs membres amputés sont bien trop propres pour être des blessures de lépreux. Car la mafia de la misère est omniprésente en Inde, afin de gagner quelques roupies, les intouchables en arrivent à ces extrémités afin d’obtenir la pitié des touristes (car les locaux ne sont pas dupes).   Fort d’un bon paquet d’images, et de nombreuses heures à vadrouiller, monter, descendre, ruelles, temples, ghâts, bateau, vue de face et de profil, j’en passe et des meilleurs. Dégoulinant de sueur comme jamais. J’étais dans les starting block à 13h00, Check out parfait à mon hôtel, je n'avais plus qu’à me rendre à l’aéroport. Emportant avec moi encore de nombreux souvenirs, une soif de connaissance infinie et un moral d’acier, et j’ai tellement de choses à raconter/expliquer/developer. Mes futurs articles tacheront d’être exhaustif au mieux.    J’aurais pu rester des semaines à Bénarès, à contempler, me laisser vivre, dans ce chaos religieux et moral. Je suis partagé entre le soulagement devant un coté malsain clairement présent, et une tristesse de quitter un pareil bouillonnement culturel. Comme à chaque villes que j’ai traversé jusqu’à présent. Je ne sais qu’une chose : Je reviendrais à Varanasi.   Je n’aurais pas non plus revu Rakash, je le regrette fortement, j’aurais aimé lui dire aurevoir et lui souhaiter beaucoup beaucoup de courage. Peut-être le reverrais-je un jour ? Qui sait ? L’Inde est si surprenante, et je ne pense pas qu’il décrochera de l’Assi Ghât de si tôt.
Varanasi ‐ 28 oct. 2014

Ce matin j’ai fait quelque chose de relativement stupide. J’ai déjeuné comme un prince, avant d’aller assister aux crémations. Grand mal m’en a pris.    Ma guesthouse étant, comme dis plus tôt, à quelques dizaines de mètres de Manikarnika, je souhaite me rendre et observer ce qui s’y déroulait. Je n’ai pas été déçu, c’est un bouleversement et un chamboulement, physique et psychique. Je m’étais longtemps préparé à ce moment précis, et j’avais bien fait [...]
, car même avec toutes ces préparations, difficile de ne pas chanceler.   Sur le chemin le long des berges, la vie se fait de plus en plus dispersée, le bruit se fais de moins en moins fort. Une corniche, puis une autre, une dernière enfin ou j’aperçois un immense tas de buches et une balance tout aussi immense avec de lourds poids dans l'une des coupelles. Je prend sur moi, ayant subitement envie de faire demi tour. Ce tas de bois c’est un peu comme une écriteau, avec le silence désormais assourdissant, le sol de briques noir qui faisaient peu à peu place à de la boue sèches. Ne manque que le « passants, entrez dans la zone de la mort » pour finaliser le coté macabre et on était en pleine tragédie Grecque.  Je continue cependant, car il pour comprendre, il faut voire, et analyser. Je traverse donc ce ghât voisin de Manikarnika, longe la corniche, et me voila à quelques mètres à peine de trois brasiers immenses et trois pratiquement éteints. Les flammes sont rouges et noires, la fumée et la cendre s’envolent au loin. Les « hors castes » récupèrent les cendres des crémations de la veille et les dispersent dans le Gange. D’autres éteignent le feu à coup de seau d’eau, soufflant brusquement les cendre qui …m’atterrissent dans la figure avec le vent. Je ne sais pas combien de personnes pouvaient abriter mes cheveux, et je ne veux pas le savoir. J’étais tétanisé et en même temps intrigué par ces cérémonies.   Je reste au sommet du ghât sur les marches, prêts des « fossoyeurs », et dans le passage des corps, pour observer en retrait et ne pas être trop prêt des familles par respect. Deux corps sont posés à mes pieds, l’un a été baigné dans la Gange et étant son ultime salut sur le bucher, l’autre s’apprête à être baigné. A même la terre, trois feux, je devine la silhouette d’un enfant, les autres sont presque éteint. On me fait signe de m’écarter afin de laisser passer de nouveaux défunts. Je ne me sens pas bien, je me détourne a travers les ruelles du ghâts et, c’était pire encore, pas de crémation ici, mais l’odeur de la mort, des étals à perte de vue de linceuls, des corps au sol. Je fais demi-tour, je suis venu a Varanasi pour affronter cette réalité, je ne pouvais m’enfuir, je devais rester pour comprendre les rituels, je rejoins alors le ghâts et regarde l’une des momies se faire transporter sur son dernier piédestal de bois. Les rabatteurs tentent de me vendre leurs cartes postales ou de jouer les guides, je leur fait signe de dégager car je souhaiter rester dans le silence; ils s’en vont facilement. Je vois ce corps recouvert de son linceul de couleur d’or et rouge (un mix entre une couverture de survie et une guirlande de sapin de noel) placé sur ces buches, il y en avait peu, celui-ci terminerais donc son chemin dans le fleuve et non en poussière car il n’aura pas suffisamment de combustible. Le père retire le linceul du visage, je me demande de nouveau ce que je fais là. Donner un visage à la mort est encore pire qu’assister à l’incinération d’une momie, soudain j’imagine la vie de ce jeune homme. Le prêtre arrive, et, sous les invocations à Shiva représenté par sa flamme juste derrière moi, demande aux membres de la famille d’allumer le brasier à l’aide de tiges de jonc. Je reste de longues minutes, jusqu’au moment où les bruits du corps en train de bruler, les odeurs deviennent insoutenable, et, sous une forte envie de vomir, je quitte les lieux avec pour dernière vision, sur un tas de détritus, un chien en train de mâchouiller ce qu’il reste d’un fémur (??) carbonisé. Je serais resté jusqu’au bout du rituel, je tiens bon malgré tout car il s’agit d’une réalité, qu’en occident nous n’osons pas regarder en face, mais « tu es poussière et que tu retourneras en poussière » et a Varanasi l’adage n’a jamais trouvé d’aussi bon exemple.   Je tiens à prévenir quiconque souhaitant se rendre dans cette ville où l’atmosphère qui y règne valant largement le détour, de vous préparer à ces crémations, car cela fait partie du voyage. Préparez vous a voir des choses que vous n’imagineriez pas. Par exemple, les femmes enceintes, les nouveaux nés, les Sadhus, les lépreux et les personnes morte d’une morsure de cobra ne sont pas incinérée, mais directement rendu au Gange. Il n’est pas rare donc que ces corps dérivent et atterrissent …entre les bateaux sur les zones des bateliers. Et je ne veux pas vous donner de détail sur l’état des dits corps après plusieurs semaines de dérive. Mais il faut s’y préparer. Personnellement je n’ai pas été choqué tant que ça par cela car je connaissais les « règles », c’est vraiment la crémation et le fait de voir le visage qui m’a marqué. Mais je l’ai affronté, car se voiler la face c’est fuir un destin qui nous pareil à tous, alors autant l’accueillir sereinement. Je quitte alors le ghât de Manikarnika et me ballade le long du gange, photographiant à tous va les ablutions matinales. Une couple en train d'étendre le linge, un enfant et son cerf volant, des babas, tout est photogénique, mais difficile à cadrer. Mais je ne me lasse pas d'observer. Arrivé à l'Assi Ghât après deux bonnes heures de marche, je souhaite prendre un Chaï au "Ôm café" dirigé par une Américaine expatriée. Mais voila que je croise Rakash, en scooter, avec un de ses amis (un touriste vietnamien qu'il connaissait depuis quelques années). Le Ôm Café étant bondé nous nous rendons au Hashish Café (qui ne fait pas dans la drogue rassurez vous), là nous discutons de nos vie autour d'un thé. Simyan (Le Vietnamien) me raconte qu'il a un violon (mon coeur fait un bon) et qu'il vient d'apprendre, il veux que je lui apprenne un peu plus (mon coeur fait un second tour), nous nous rendons alors dans son auberge. Sur le chemin Rakash me conseille pour de belle photos d'offrir de la nourriture, du riz et des lentilles, des bonbons aux enfants. Je n'aime pas cette façon de faire ; acheter une photo avec de la bouffe, c'est détestable et extrêmement cynique. Je ne me vois pas dans ce rôle, mais je me dis que c'est mieux que de distribuer de l'argent ou là l'achat serait total, je cède donc et prend cinq kilos de riz et un kilo de lentilles (pour à peine trois euros le tout) et une centaine de bonbons (à un roupie le bonbon...) et me voila en chemin pour faire mes photos, regagnant l'hôtel de Simyan. Sur le chemin Rakash arrête des visages intéressants , me demande si je souhaite les photographier, je lui répond positivement, je prend ma photo et il donne une poignée de riz. Non vraiment ça me dégoutais, si bien qu'au bout de quatre photos achetées, je prend les sac, et vais les donner à une femme et ses quatre fillettes et deux garçonnets qui mendiaient. D'autres enfants accouraient, je donnais des bonbons à chacun, d'autres adultes, j'ai distribué tous ce que j'avais. Sans aucune ambition photographique, juste parceque je trouvais cela plus saint, et que faire le bien ce n'est pas marchander des photos, non, c'est aider les gens qui crèvent la dalle quelqu'en soit le prix. Sans attendre de récompense divine ou de belle photo, juste de faire son devoir. Rakash assistait à cela, un peu sonné de ce que je faisais : "c'est beaucoup d'argent", ce à quoi je lui répond "c'est bien peu pour beaucoup de bien". Il avait un air triste, différent de la veille. Je lui demande alors ce qui lui arrivait. Il me raconte ce qui suit : "Lorsque tu achetais le riz, un des gars d'un de mes patrons est venu me voir, le patron veux me retrouver à 14h00 et va me cogner parceque je ne t'ai rien fait acheter -Quoi ? Comment ça ? Mais mec, si il veux te cogner, cogne le avant ! -Je ne peux pas, c'est lui qui m'a donné mes vêtements pour Diwali, je vais devoir lui rendre. -Donc en gros je suis juste une marchandise qu'on ballade d'un point à un autre ? Un porte monnaie sur pattes ? -....... -Tu vaux mieux que ça non ? Dis à ton patron que s'il te cogne, tu ne bossera pas pour lui, et qu'il perdra bien du monde, car sans toi, personne n'irais s'enfoncer dans les ruelles pour le trouver. Tu es plus important pour lui qu'il ne l'est pour toi. Rapproche toi des vrais artisans plutôt que des vrais mafieux ! -Je sais...." Je sais qu'il ne changerait rien, mais il fallait que je dise quelque chose. De toute façon depuis la veille, a chaque fois qu'il m'embrouillait ou cherchait à m'embrouiller, je le prenais à contre pied en refusant d'acheter dans ces magasins mais en achetant une boite de gâteaux et en distribuant son contenu autour de moi. Juste pour lui montrer que j'avais mieux à faire. (et ça coute rien). Je l'aimais bien ce garçon, je n'aimais pas son travail, mais différencier l'homme de son job est important, Rakash a le coeur sur la main. Mais quand il dit "pas de travail, pas d'argent, pas de nourriture", il a raison, et personne ne peux en vouloir a ces rabatteurs pour ça. Il ne me proposait même plus de boutiques à la fin, il me faisait visiter simplement la ville. Pour en revenir à notre traversée vers l'hôtel de notre camarade Vietnamien, distribuant ce qu'il me reste des bonbons dans le bidonville à coté de sa rue, nous entrons. Je me jette sur le violon, trop pressé d'en jouer pour son grand bonheur, mais je déchante vite...Il n'était absolument pas accordé, et j'étais bien incapable d'accorder ce morceau de bois fragile aux corde semblant sur le point d'exploser au moindre serrage de vis. j'abandonne bien vite. De toute façon je n'étais pas venu jusqu'en Inde pour jouer du violon. Je repars donc avec Rakash dans les rues de Bénarès. Avant le couché du soleil, je souhaitais prendre un bateau, toujours dans l'optique de faire les plus belles photos possibles. Rakash négocie pour moi un bateau à un prix presque honnête. Et nous allons assister à la Grande Puja de Dashashwamedh Ghât. Toujours aussi sensationelle, cette ferveur incroyable et cette émotion parmi les dévots. Arrivés les premiers sur place, d'autres bateaux nous rejoignent, finalement ce seront une vingtaines de barques, agglutinées les unes aux autres qui assisterons au rituel. Je suis conquis. Ces jeunes prêtes sont parfaitement synchronisés, et la beauté des gestes, les fumées d'encens, les odeurs merveilleuses, le personnes qui prient autour, les yeux au ciel, les regards presque révulsés, c'est mémorable. C'est Bénarès, le culte de la mort, le culte de la vie, j'ai assisté à ces deux facettes le même jour. Au moment de retourner à l'Assi Ghât, prendre mon Tuk-Tuk et rejoindre mon hôtel. Un jeune nous aborde de sa petite barque et me tends quatre bougies dans leur petit panier de feuilles de palmes et de fleurs. "D'abord tu dois donner le nom de ton dieu, puis tu dépose la bougie dans le fleuve -*je ferme les yeux et m'exécute* -Puis ton nom -........ -Le nom de ton père -....... -Le nom de ta mère -......." Les quatre bougies s'éparpillerons doucement le long des flots du fleuve sacré. Rakash me demande : "Je croyais que tu n'avais pas de religion ? -Si j'en ai une ! -Tu ne crois pas en un dieu, tu me l'a dis ce matin ? -Je crois en la religion Universelle, mon dieu c'est la Vie. -D'accord, donc tu as une religion ? -Evidemment, celui qui ne crois en rien, ne peux pas croire en lui. " (version anglaise très sommaire pour le coup, je devais dire simplement sinon je n'aurais pas réussi à me faire comprendre) C'est ce que mon voyage m'apporte jusqu'à présent, une foi que je pensais avoir perdu avec l'église, que je retrouve aujourd'hui différemment, la foi Positive, celle d'aimer vivre, avec tout ce que cela comporte. Je me coucherais serein ce soir, malgré des épreuves lourdes mais qui m'ont renforcé une nouvelle fois. Pas de cauchemar à l'horizon. Et encore une bien belle victoire.
Varanasi ‐ 27 oct. 2014

Cette nuit j’ai mal dormi, trop excité à l’idée de me trouver dans cette fameuse citée, et bien trop impatient. Au saut du lit, je déjeune rapidement un porridge et une tasse de chaï et me rend sur les bords du Gange. Là un batelier vient à ma rencontre. J’accepte son offre, excessivement chère, mais je suis seul, et je ne vois pas d’autres bateliers à l’horizon. Un petit gamin monte avec nous, il parait que c'est le fils d’un de ses amis, je le crois, pourquoi mentirait-il [...]
? En tout cas il était mignon comme tout ce petit, à vouloir me prendre en photo avec le vieux téléphone du batelier. Je lui aurais donné 7 ans à ce petit Sonje. Le deal entre ce rameur dans la force de l’âge et moi était de me mener jusqu’à l’Assi Ghat. Ce ghât est le ghât le plus au sud de Bénarès, l’un des plus vivants aussi, ainsi que l’un des plus grands et pour faire court…j’étais situé au niveau des ghâts les plus au nord de la vieille ville. Autant dire qu’il allait devoir ramer ce pauvre homme. Mais il tenait bon, et je le payais très bien donc je ne m’en voulais pas, chacun à sa croix, mes brulures n’empêchent pas aux gens de savourer leur pain au chocolat par exemple.    Sous mes yeux, ce que j’avais vu dans les documentaires, les films et imaginé au travers de mes lectures sur le sujet, prenait forme. La vie s’écoule sur les bord du Gange, tout est concentré sur ces énormes marches de pierres, ou des centaines de personnes font ensemble leur prière, leur toilette, se brossent les dents avec une branche de neem (Margousier), les enfants jouent au cerf-volant, les chient errants se reposent, les singent observent, les bâteliers aussi. Et enfin moult petits « arnaqueurs »/masseurs/barbiers/coiffeurs.    La Théorie/la pratique : Ces barbiers multi-fonctionnels ont un schéma très simple à mémoriser qui vous permettra de vous rendre compte de ses intentions dès a première question : Ils vous demandent si vous souhaitez être rasé, vous refuser poliment parceque vous ne voulez pas confier votre joue au coupe-chou qui a rasé je ne sais qui avant d’être rincé dans l’eau délicieuse du Fleuve Sacré. Alors ils ont toute une stratégie en place, ils vous proposent un massage, vous refusez aussi, puis ils vous tendent la main, comme pour dire merci/aurevoir, naturellement vous la prenez, et là, c’est fini, il vous tient et ne vous lâche pas et commence une sorte de massage de main à 25 roupies, c’est un prix ridicule mais ce massage l’est tout autant. Je m’y attendais, dès que j’ai senti la poigne se fermé, j’ai brusquement tiré le bras du gars, et ai tracé ma route, avec un sourire et un « non merci j’en ai pas besoin », avant de tomber , 3 minutes plus tard, sur une autre professionnel du genre. Mais si vous restez cool, ce genre d’échange ne prend pas plus de 30 seconde, et toujours avec le sourire.}}}}   Lors de ma traversée du Gange, mon batelier me parle du petit. Il ne voulait pas allez à l’école, et ses parents ne s’en occupent pas, du coup il est là dans son bateau, il va se cacher dans la cale, il joue, il habite de l’autre coté de la ville, mais, à 7 ans à peine fais les allé et retours en courant le long des ghâts. Son rêve à cet enfant, c’était d’être batelier lui aussi…Si il savait ce qui l’attend.   Les Ghâts sont répartis, comme je l’ai dis, tout le long du fleuve dans la ville. Ils ont chacun un nom et un rôle précis. Certains sont des ghâts «de « bateliers » (ou les bateliers se les sont plutôt appropriés), d’autres sont les « Lavoires », d’autre les « ghâts à gourou » (j’y reviendrais), les crématoires, et les ghâts de purja (prières et ablutions) (qui sont multi-fonction, la vie y est concentrée). Certains ghâts sont dédié à un dieu précis, d’autres à une religion (Vous avez par exemple le ghâts Jain ou se trouvent trois temple de la-dite religion). C’est un ravissement d’observer ce fourmillement. Je pourrais rester sur place toute la journée, je ne m’ennuierais pas.   Arrivé au Assi Ghat, je n’avais pas assez de monnaie pour payer le batelier, nous sommes partit, le batelier, moi et le petit sur mes épaules, à la recherche d’un ATM qui fonctionnerais afin de retirer quelques menues-monnaies. J’en ai essayé 4, 4 qui n’avaient pas de liquide, ironique pour des ATM de banques. Le batelier me raconte que je lui rendrais plus tard. Le petit lui est ravi assis sur son perchoir, il ne voulait pas descendre, mais malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, et je devais me rendre aux temples afin d’y observer les us et coutumes. Nous nous séparons donc.   Sur mon chemin vers le temple d’Hanumân, un jeune homme de vingt-cinq ans vient à ma rencontre. Il veux me présenter à son oncle, artisant de soie, blablabla….Je suis en chemin ,je n’avais pas vraiment envie, mais j’avais une idée en tête tout de même. Donc je le suis. Dans une vieille maison à la cour explosée, je m’installe par terre et un gamin de douze ans tient la vente, il me montre des écharpes, des soieries, des fringues. Je les regarde sans vraiment m’y intéresser, je lui demande le prix de ses pashmina, il me dit « 1500 roupies », je lui répond que c’est du toc alors. Il sourit et me dis que non, je lui raconte alors qu’une vrai écharpe de pashmina c’est minimum 6000 roupies et encore si le vendeur a marchandé pendant une heure avec l’acheteur. Première soufflante distribuée, le gamin ne sais pas trop quoi répondre et continue de me montrer ses châles. Mais ce que je voulais à cet instant, c’était un verre d’eau. Son frère m’apporte une bouteille. Je bois une gorgée, puis, prend une écharpe de « pashmina », et verse de l’eau dessus : Je constate que le tissus ne bois pas l’eau, que le liquide reste parfaitement stable à la surface. C’est déjà un bon point, puis je brule un fil intérieur du châle (les fils extérieurs sont toujours dans la matière que le vendeur donne car cela lui permet de prouver toujours à raison, y compris avec du toc et ainsi vend une saloperie au prix fort avec juste des petits pompons de soie ou de pashmina aux extrémités. L’écharpe sent les cheveux brulées et ne fais pas de flammes, la cendre est poussiéreuse et n’accroche pas. C’est bon ça m’a tout l’air d’être de la bonne qualité, en tout cas c’est pas synthétique. Le petit, le regard hagard, échange avec mon rabatteur, puis s’éclipse. Son père prendra sa place, la fameux oncle. Je crois que ce garçon était tombé sur quelqu’un de pas assez naïf pour lui. Malgré qu’il s’agisse d’un vendeur hors pair, même à douze ans.   L’oncle me demande alors ce que je souhaite, d’où je viens, ce que je fais. Là c’est ma stratégie que je met en place. Car pourquoi n’y aurait-il que les vendeurs qui pourraient raconter des histoires ? Je me souviens alors de la leçon de Jaipur :  « D’où tu viens ?  -Delhi  -(surpris) Delhi ? Non tu n’es pas Indien ?!  -Non mais j’y travaille.  -Ah tu travailles dans quoi ?  -Relations France-Inde, je fais des partenariats entre les artisans locaux et des magasins de France.  -Ah et depuis combien de temps es tu en Inde ?  -6 Mois.  -Ah mais du coup je peux te montrer certaines étoffes, tu es dans quel hôtel ?   -C’est justement ce que j’aurais souhaité. Je ne me souviens plus du nom de mon hôtel, il est vers le sud je crois »   Le voila qui balance d’un revers de main les écharpes bidons d’un coté, et garde certaines pashmina, me sors de derrière les fagots des étoffes de soie somptueuse, et commence à me montrer tout ça. Je lui demande le prix. C’était extravagant. Pour l’appâter, et gagner sa « sympathie », je lui demandais le prix « unitaire » si mon patron le lui en commandait cinquante, et je fleurissait l’argumentaire avec des « combines de temps d’ouvrage ? Combien d’Employés ? », je paraissais crédible et du coup les petits roupies qui s’illuminaient dans ses yeux faisaient miraculeusement descendre le prix de mes choix à moi. C’était assez marrant comme jeux de rôle. Le genre d’arroseur-arrosé plutôt savoureux.  Je repars donc avec deux magnifiques écharpes de soie, qui, bien que chères, sont à un prix que j’estime juste, j’ai payé pour la qualité, mais si je m’étais fait grossièrement plumé, je pouvais encore ajouter quelques zéros. C’est donc avec ces deux écharpes, un futur partenariat complètement faux, une adresse mail bidon donnée, un faux Patron nommé « Thierry Hymassoul » et un faux numéro de téléphone que je le quitte à l’ATM (car il fallait que je retire de nouveau pour le payer). Mais comme je ne suis pas un sans-gêne, je le préviens tout de même avant de le quitter de ne pas se faire trop d’illusions, que je n’étais pas le preneur de décision et que mon « patron » refuserait peut-être.   Bref il fallait que j’aille prier pour mon karma car ce mensonge bien que rigolo était quand même lourd en énergie ahah Or le patron, véritable baron de mafia, prend son "neveu" par le col, et lui dis avec une énergie toute particulière, et a mon avis, souhaitant bichonner son nouveau "partenaire commercial", de rester avec moi et de me faire visiter la ville. Commencera alors un jeux de dupes qui durera une bonne partie de la journée. Ce dernier me racontant X bobards pour entrer dans ses boutiques, et moi lui racontant X bobards pour coller avec mon histoire du matin. Je suis presque sûr qu’il avait deviné que c’était bidon, mais il ne le disait pas. Moi non plus je ne lui disait pas lorsque je relevait ses tentatives de « visite à la commission » (t’achète dans la boutique au prix fort et il touche 5%). Pourtant ce qui s’avérait une relation particulièrement fausse (c’est le cas de le dire) à permis de soulever quelques vérités. Car plus le temps passais, plus j’en disais sur moi (le vrai moi), et plus il en disais sur lui. Pour finalement tomber le masque dans une « cantine » de la vieille ville. Il me dira qu’il touchais 5 à 10 % de commission mais que souvent ce sont ses « patrons » qui le tenaient d’un main de fer, par exemple l’achetaient avec des vêtements « offert » en échange de « loyaux services » mais s’il remmenait personne alors il se prendrais une rouste. Et a son regard, je voyais qu’il ne mentait pas. Nous avons discuté pendant prêt d’une heure sur nos différences entre nos pays.   Durant ce parcours, je souhaitais découvrir les temples, je suis donc allé au Temple de Durga ou Rakash (c’était son nom, tatoué sur son avant-bras droit pour qu’il puisse toujours voir comment cela s’écrit, vous voyez le genre ?) m’a expliqué les différents rites, et m’a fait effectuer les offrandes. Temple de Durga, Temple du Shiva linga, Temple de Shiva, temple dédié au poète  Tulsî Dâs (auteur de l’épopée du Ramayana) dont un automate fait la lecture à gauche de l’entrée à l’intérieur du temple. Je vous développerais tout ces termes « techniques » au cours d’un long article sur la religion Hindou…après avoir fini de rédiger celui sur les sikhs ahah. Nous sommes alors rendus à l’Assis Ghât, le soleil se couchant, j’allais assister à une Puja extrêmement solennelle par un jeune prêtre richement vêtu de blanc et de soie d’or. J’étais assis juste en face du prêtre, un rêve. La Ganga Puja a lieux tous les soirs à l’Assi Ghât et (plus impressionnant car plusieurs prêtres effectuant les rites à l’unisson) au Dasaswamedh Ghât, où « Ghât des chevaux sacrifiés » (selon la légende le Dieu Brahma aurait sacrifié dix chevaux à cet endroit afin de permettre à Shiva de mettre fin à son bannissement). Il s’agit d’une cérémonie en plusieurs étapes ou le prêtre réveillera le dieu avec une cloche (et assisté par deux dévots qui sonneront la cloche à l’unisson) avant de bénir le Gange avec de l’encens et de louer le dieu Shiva avec de gigantesques chandeliers enflammés et enfin une torche représentant Shiva en forme de cobra à plusieurs tête, puis il appellera le dieu en soufflant dans une conque. Cérémonie magique et pleine de mysticisme. Je la développerais plus en détail elle aussi.   Rakash et moi nous sommes séparés là, il m’a raccompagné à l’hôtel avant de me donner rendez-vous le lendemain. Je lui répond favorablement mais sans lui donner d’heure, mais le prévient qu’il pourrais pas me la faire avec ses commissions et ses échoppes bidons, demain c’est journée photos.   Car oui, question photo, c’était la Bérézina. Je n’arrive tout simplement pas à prendre de photos, trop éloigné de tout, dans un flou artistique, trop de choses et en même temps pas assez de précision, je souhaitais soigner mes cadrages et photographier des scènes fortes ou riches en informations, mais en même temps je ne voulais pas coller les dévots, et les clichés de trop loin étaient d’une banalité affligeante. Varanasi est sans doute la ville la plus difficile à photographier que j’ai pu connaître jusqu’alors. Il faut flirter entre « Timing/ Respect et éthique / cadrage / luminosité » dans un cadre ou le privé et le public sont absolument communs. C’est donc une gymnastique mentale que de se dire « mais ils s’en foutent ! » alors que tu te dis que tu vas les photographier en train de se brosser les dents (c’est un exemple), le premier jour, hormis la Puja du soir, j’étais donc rentré bredouille, en dehors du petit gosse et du batelier du matin et de quelques photos d’Ensemble.   Demain sera sans doute plus favorable. 
Varanasi ‐ 26 oct. 2014

Je n’ai pas écris durant ces 3 jours, non pas que je ne le veuille pas, mais mes journées étaient sans doute les plus remplies depuis le début du voyage. Varanasi, l’Antique Bénarès, une des plus vieilles citées encore habitées actuellement (plus de 2700 ans) est si riche que je me lève à 7h00, déjeune et pars vers 8h00 et rentre le soir à 21h00 avant de remettre ça, sans temps mort.   Je savais cette étape comme la plus difficile psychologiquement. Effectivement c’est [...]
le cas. Laissez moi vous raconter.   A la sortie de l’Aéroport, ou évidemment tout ne s’est pas passé comme sur des roulettes, mais je vous épargne les banales soucis de retards et autres temps mort durant mon vol. Donc à la sortie de l’aéroport, je demande à un taxi de me mener à ma guesthouse. Nous avons parcourus la ville durant trois bon quarts d’heure avant d’arriver au début des fameuses ruelles de Varanasi qui me menaient à cette pension au bord des ghâts.  Les ghâts ce sont des grandes marches qui s’engouffrent dans le Gange, ils forment le coeur de Varanasi, c’est ici que se déroule la vie, culturelle, religieuse, lavage de vêtements, jeux en tous genres et crémations. Oui, Varanasi est une des sept villes sacrés pour les hindouistes et un lieu de pèlerinage incontournable. Il s’agit d’une ville dédiée en grande majorité au culte du dieu Shiva, membre de la Trimurti, dieu de la destruction (pas dans le sens négatif du terme, mais la destruction sans laquelle aucune création n'est possible ). Shiva, selon la légende, aurait creusé un puit au niveau de l’actuel Manikarnika Ghât afin de rechercher une des boucles d’oreille de son épouse Parvati.    Les rickshaw ne peuvent pénétrer dans les ruelles qui mènent aux ghâts, ces boyaux font souvent moins de deux mètres de large, forment un immense labyrinthe. Vous vous souvenez de mon récit de Jodhpur ou je disais que c’était une galère pas possible ? oubliez ça, c’était une promenade de santé à coté d’ici. Le summum du n’importe quoi question urbanisme. Des kilomètres de dédales qui ne mènent à rien mais qui sont un plaisir à parcourir (pour peu que l’on ai l’estomac bien accroché et que l’on soit plutôt insensible aux différentes odeurs, ce qui est mon cas donc pas de soucis)   Ganpati Guesthouse, mon « hôtel » est une charmante demeure de briques rouges à quelques mètre du Manikarnika Ghâts, j’y reviendrais bientôt.  Au moment du Check-In, se faisant tard, je savais que je n’aurais pas le courage de sortir faire un tour, non, je souhaitais dormir, une bonne nuit de sommeil et me préparer à souffrir.
Amritsar ‐ 25 oct. 2014

Ce deuxième jour à Amritsar représentait pour moi LA journée photographique, j’avais pu observer et me recueillir dans le temple d’or, il était donc temps de passer à l’action et de photographier cette merveille. Je ne dirais pas qu’il était aisé de sortir mon matériel photo dans l’enceinte, psychologiquement j’avais un peu l’impression de devoir planer entre respect et voyeurisme.  Vous remarquerez d’ailleur si vous suivez mon album photo de ce voyage sur ma page face [...]
book (album public « Namaste » sur ma page « Roger Ht »), je n’ai tout simplement pas photographié les lieux de culte pour le moment, par respect pour les fidèles, j’attendais d’être dans le coeur de mon voyage et comprendre un peu mieux les dogmes avant de photographier les temples, simple question d’éthique.    Mais avant tout, je souhaitais parcourir la ville pour retourner à la laiterie, et en apprendre plus sur les sikhs eux-même, et quoi de mieux que d’aller directement à la source ? Le bazaar. Ça c'est le programme de la journée, voici le détail, vous constaterez qu'encore une fois, la Surprise est sur ma route. Je me rend du coup dans le marché à proximité du temple. Je souhaitais trouver un Kara afin de me souvenir de ces moment unique dans cette ville et le choc de la veille, de garder cette trace et avoir sur moi un objet qui me rappelais toujours le profond respect que j’ai pour cette religion. Le Kara est un bracelet d'acier que doivent porter tous les Sikhs, cela fait partie des "cinq Ks", je me répète mais je vous promet de rédiger un article qui détaillera vraiment cette religion car je ne veux pas vous perdre ici entre les récits et les points culturels trop développé, ce que je me dois de faire concernant les Sikhs. Mon Kara à mon poignet droit,   Je retourne à la laiterie, un sac de gâteaux locaux pour les remercier de la veille. Finalement le vendeur me refuse mon cadeau, non il m’offre un grand verre de lait chaud et des biscuits. Les enfants me tournent autour. Je leur offre un a un mes gâteaux sous le regard amusé de leur grande soeur et de leur mère qui assistaient au loin à cette drôle de procession. Je sers les mains de petits bonhommes de moins d’un mètre de haut, ils m’offrent des énormes biscuits de riz soufflé pour me remercier. Ils demandent à être photographiés, je m’en donne à coeur joie ; Ce tout petit si mignon avec plein de miettes de riz autour de la bouche, un vrai petit miracle, car c'est de cette rencontre que débutera une nouvelle aventure. Mais ça je ne le savais pas encore, non, à ce moment là ce que je sais, c'est que ce petit et son copain sont terriblement photogéniques. Les gamins me raccompagnent vers ma route de prédilection, celle qui traversait la voie rapide pour retourner au bazaar Sikh , cette route était coupée, car entre temps la voie s’est trouvée bloquée par une construction de tréteaux immense en forme de pyramide. Les petits me font prendre une ruelle, d’autres enfants se joignent à eux pour finir avec une toute une armée de mômes derrières moi. Je tombe sur deux jeunes qui transportent des matelas, ils veulent que je les prenne en photo. Puis l’un d’eux m’invite chez lui pour boire le thé. Kanwar a 15 ans, et pour la première fois, j'aurais dis plus vieux ! Il m’explique que ce soir c’est une grande fête. La fête des Déesses. Je comprend alors que bien qu’il soit sikh, comme tous les autres, il respecte le panthéon Hindou et le prie comme une même divinité, il porte le même respect pour toutes les autres religions, qui sont pour lui le fruit d’une unique force créatrice divine, originelle et suprême.   Ils me donnent RDV le soir même afin de prendre part aux festivités. Je serais présent à la sortie du temple d’Or avant le couché du Soleil.   Ils me raccompagnent eux aussi jusqu’à ma route. Ses amis m’encerclent, chacun veux sa poignée de main, sa photo, discuter avec moi. Soudain la foule explose de rire et de joie lorsque je leur dis « Sa Sri Akaal », ils ne s’y attendaient pas, je me fait chaleureusement applaudir, les demandes de photos reprenant de plus belles. Mon équipe de gosses m'attendait au pied de la maison, ils veulent une photo aussi, je les immortalise avec grand plaisir . Je me sens porté par une joie immense. Transporté, tel est mon mot. Planant de la plus belle et simple des drogues : « la sympathie » qui me berce depuis de nombreuses semaines désormais.   Je rejoins le temple d’Or fort de ce capital bonheur qui ne fais que s’accroitre de jours en jours depuis mon arrivée.    Le temple d’or à ce coté spectaculaire et photogénique à la fois ; il parait flotter au coeur du lac sacré, "L'Amrit Sarovar" (traduction : Le bassin de Nectar), en photo il parait plus petit et plus loin (bien que le bassin fasse un bon 500 mètres de périmètre) qu’il ne l’est réellement, l’enceinte est intéréssante aussi, avec cette tour de l'horloge, ces minarets et ces grands palais de marbre blanc. Je recherchais un point de vue qui me permettait de profiter des nombreux oiseaux qui s’envolaient dans l’enceinte, ainsi que capter certains fidèles effectuant leurs ablutions, tout en restant le plus respectueux possible et ne braquant pas mon téléobjectif énorme sur eux.   J’ai un fois de plus trouvé le temps, lors du coucher de soleil, de me recueillir et de prier. Alors que notre étoile touchaient la tour de l’Horloge, et fort d’un paquet de belles photos, j’estimais ma tâche complétée bien qu’un des plus beaux moments photographiquement parlant était au moment même ou je traversais le "Pont du Gurû", une passerelle d'une cinquantaine de mètre de long toute de marbre blanc ou les colonnes sont recouvertes d'Or (jusqu'aux ventilateurs par centaines) . Des milliers de personnes qui faisaient la file sur cette passerelle. Le conseil du jours : Amis agoraphobes si vous virez de l'oeil au supermarché du coin (bisous papa) et qu'une image des fidèles autour de la Kaaba de la Mecque vous donne des boutons à l'idée de votre possible sors dans un mouvement de foule alors cette passerelle n'est pas faite pour vous.}}}} Les fidèles marchaient lentement le long de la passerelle sacrée qui menais au Harmandir Sahib, "Le temple sacré de Dieu", le Temple d'Or, je baignais dans un flot de femmes et d'hommes aussi transportés vers d'autres cieux que je pouvais être impressionné (et si vous me connaissez vous savez à quel point je déteste attendre et faire du surplace, là les heures étaient des secondes) . Les murs de marbres aux pierres précieuses incrustées étaient de la même facture que le fantastique Taj Mahal, il s’agit de la même technique d’incrustation. J’avais délibérément choisis de m’approcher du temple d’or sans prendre de raccourcis, comme certains touristes Hindouistes qui prenaient sans aucune gène la voie réservée aux personnes agées/handicapées/enfants. non j’étais noyé délibérément parmi les sikhs, attendant patiemment deux heures durant d’accéder au saint des saint. A quelques mètres de l’entrée était venu le moment de la procession, la file s’est alors interrompue durant 45 minutes, j’étais sur place, toujours aussi serré, les uns sur les autres, emporté par les chants tout autour de moi qui faisaient écho.   Je suis alors entré dans le bâtiment précieux, m’inclinant respectueusement, j’observais les musiciens chanter le "shabad kirtan" (chants dévotionnels sur les paroles des Gourous) qui était retransmis dans toute l’enceinte. Des hommes assis au sol prêt du "Guru Granth Sahib" (le Livre sacré des Sikhs) richement drapés d'or et de pierres précieuses, tenant de longues spatules ramassaient les dons des fidèles et les offrandes, distribuant de leur coté des sorte de galettes de riz. Je me recueille quelque minutes et fais mon offrande avant de sortir de la merveille. Je ressors tranquillement, des hommes tendent aux fidèles une louche de purée de lentilles, je tend mes mains et participe à la communion. J'effectue alors un dernier tour du temple. Les hommes me regardent, me demandent ce que je pense de leur temple, si en France j’avais la même chose. Je me sens toujours aussi épanouis. Je suis bien.   A l’extérieur après avoir récupéré mes chaussures à la nuit tombée, je rejoins les jeunes de la rue qui m'avaient invités plus tôt dans la journée. La rue est illuminées de panneaux de toutes les couleurs, étincelants, représentant les symboles du panthéon Hindouiste, du "Om̐" à la "Svastica", les portraits de la "Trimūrti" (la Trinité Védique, les trois avatars de la Divinité Suprême : Bhramâ, Vishnu et Shiva) . La pyramide de tréteaux a fait place à une pyramide drapée ou les statues des déesses sacrées prenaient place. Un des jeunes que j’avais rencontré tout à l’heure, Kanwar, 17 ans, m’aborde alors. Il me demande de le suivre, il veux me présenter sa famille.  A quelques rues de la, sur le chemin me présentant les artisans, tantôt sa grand-mère, tantôt son oncle, alors j’entre dans une masure simple,ni y top délabrée, ni parfaitement lisse. A l’intérieur sa tante est aux fourneaux, son autre tante s’occupe de sa petite soeur. Toutes ses soeurs défileront dans le living room pour me voire (j'en ai compté cinq mais ai)je bien compté ?) , me parler, me serrer la main. Je comprend, que j’ai tapé dans l’oeil d’une d’elle « ma soeur m’a dit qu’elle te trouvait très beau », je la voit alors changer de couleur, et a mon avis moi aussi ahah . Sa mère arrive alors, je la salue les mains jointes et inclinant la tête, et la remercie pour le formidable accueil qui m’était réservé.   Alors sa tante me tend un plateau en acier, avec un bol en fer contenant des épinards épicés (très très épicés), des Naans et un bol de lait caillé. Je déguste tout, bien que je n’ai pas très faim, c’est délicieux mais ça m’arrache le palais, mais (je ne sais pas pourquoi je dois être maso) à on m’en repropose encore, j’accepte avec plaisir, et leur eau du robinet en veux tu en voila. Anmol, un des amis de mon jeune hôte explose de rire quand, discrètement, je lui mime que j’ai la bouche en feu. Puis Kanwar reviens vers moi, me présente les maris de ses tantes qui veulent boire un Whiskies avec moi. J’accepte, mais Kan refuse pour moi, il pensais que cela n’était pas respectable de me proposer une telle boisson (si il savait le pauvre...). Il me raccompagne alors dans la rue. Je remercie cette adorable famille, qui m’a accueillit deux heures durant, dans un défilés de rires et de joie. Il était alors temps de regagner mon hôtel. Les rues étant sombres de ce coté de la ville et mon jeune compagnon me faisant comprendre que certaines personnes en auraient après moi si je trainais un peu trop, je décide de ne pas m'éterniser.   Je regagne mon hôtel sans heurts, je savais qu’il ne m’arriverais rien, mais mon camarade s’inquiétait trop pour moi, je n’avais donc pas insisté pour rester dans la procession. A mon hôtel je prépare mon check-out du lendemain, réserve un taxi pour l’aéroport. Quelle ville que cette Amritsar ! Qui mérite vraiment son statut de ville sacrée, de lieux saint, assurément d’une des religions les plus généreuses et bienfaitrices du monde.
Amritsar ‐ 24 oct. 2014

Sat Sria Akaal , "Namaste" version Sikhs, je vous donnerais une traduction plus profonde et vous expliquerais plus en détail cette religion extraordinaire et ce peuple génial dans un article à paraître bientôt. Pour l'heure, me voici à Amritsar, capitale du Punjab Indien (car il y a un Punjab Pakistanais aussi), à la frontière Pakistanaise. On sens d'entrée de jeux le métissage Arabo-Indien, mais le peuple qui règne en maître ici, c'est le peuple Sikh, on les reconnais à leur turba [...]
n noué très finement, leur longue barbe, et leur coté "sage". J'ai souhaité faire cet énorme détour pour deux raison : Le temple d'Or, et les réfugiés Tibétains à Mac Leod Ganj, environs 2 heures de voiture d'Amritsar, du coté de la frontière Himalayenne. J'ai du abandonner l'idée de Mac Leod Ganj ,faute de temps, ma péripétie en voiture m'a coté une demi journée précieuse. Mais qu'importe, je me contrerais exclusivement sur le Temple d'Or et ses alentours. J'ai fait mes adieux au Rajasthan et la première partie de mon voyage, celle qui représentait "le choc Indien" , ou je me suis plus intéressé au peuple, leur façon de vivre, de travailler. Commençant tout juste à prendre le plis, cette deuxième partie de voyage s'annonce tout aussi exaltante. J'aborde aujourd'hui ma découverte de "L'Inde des religions". Le Sikhisme tout d'abord, religion presque inconnue chez nous en Occident, pourtant passionnantes, tout le monde y gagnerait à la connaître et la comprendre. Le temple d'Or, un de mes rêves, ce vaisseau doré au milieux d'un bassin sacré, la Mecque des Sikhs, un lieu ou la ferveur est immense. J'ai souhaité m'y rendre dès mon saut du lit. Je me suis préparé, lavé, mis de beaux vêtements, car j'entrais dans un lieu Saint, je pouvais m'estimer heureux que les Sikhs selon les fondements même de leur religion sont très ouverts sur l'autre, accueillant et généreux, il n'était alors pas question de débarquer en short et t-shirt (bon pas difficile en même temps je n'en ai pas porté depuis que je suis arrivé, je m'habille à l'Indienne), c'est donc ma belle Kurta sur mesure que je vais inaugurer, et mon écharpe de Pashmina qui servira à couvrir ma tignasse. Sur place il faut se déchausser, des vestiaires sont à dispositions des fidèles, gratuit (tout est gratuit, y compris le réfectoire ou vous pouvez manger gracieusement, mais j'y reviendrais ; et le dortoir). Ensuite je me suis couvert la tête avant d'entrer dans l'enceinte. Là un Sikh passe devant moi, se retourne, me sourit et me prend l'écharpe des mains : "attend, je vais t'aider *me plie mon écharpe en turban* Voila ! Tu ressemble à un vrai Sikh maintenant", puis il s'éloigne comme si de rien, et moi avec un beau turban tout frais. J'étais fière à coté des hindouiste et leur petit bandana orange haha Je ne savais pas que j'allais être encore plus dévisagé que d'habitude avec ceci sur ma tête. Au moins j'aurais joué le jeux à fond. Il faut ensuite traverser une sorte de pédiluve, pour se purifier, là des gardes impressionnants armés de lances me demandent si tout va bien, ou sont mes chaussures et ce que contient mon sac (mon appareil photo). Je passe sans problème. Anecdote du jour : Le temple d'Or est l'un des rare lieux saint ou vous pouvez entrer avec une dague. C'est même conseillé. Pour la simple et bonne raison qu'il s'agit de la panoplie "obligatoire" d'un Sikh, la dague et l'épée dans leur fourreau suspendu à leur taille représente leur oppression jadis. Ce n'est donc pas une arme d'attaque, mais un symbole de lutte pacifiste. C'est beau je trouve comme idée ! }}}} Au moment d'entrer dans l'enceinte, je respire un grand coup, car je sais ce qui se trouve après ces marches que je dois descendre. Je me prépare mentalement à un nouveau choc. Je descend doucement. Je me met à genoux, me prosterne et me relève difficilement, je viens de me prendre une nouvelle gifle. Me voila face au temple d'Or, ses milliers de fidèles qui tournent autour, les chants du livre Saint dans les haut parleurs, les architectures extraordinaires, les oiseaux qui volent au dessus du bassin, les carpes monstrueuses qui viennent à la rencontre des personnes effectuant leurs ablutions rituelles. Je suis sidéré par la ferveur, plus encore que lorsque j'avais pu visiter Saint Pierre de Rome et sa Chapelle Sixtine par exemple. Une immense respect dois se lire à travers mon aura, je n'ai aucun mot. Je fais le tour du bassin (ce qui prend tout de même une demi heure), et n'est capable de rien dire, si ce n'est de joindre mes mains, baisser la tête et montrer mon plus grand dévouement à tout ceux qui accrochent mon regard. Une paix infinie me traverse. J'oublie tout ce qui m'entoure, je ne prend même pas de photos. Je me pose au bord du bassin, en tailleur, et je regarde, avec les autres dévots. Je prie même, chose inhabituelle chez moi. Je ne sais pas à quelle religion j'appartiens, je ne sais pas qui prier, mais je prie, juste parceque je sens que c'est un moment ou je me dois de le faire, c'est plus fort que moi, je dois me concentrer, ouvrir au maximum mon coeur, et penser à tous ceux et celles que j'aime, leur souhaiter le meilleur possible. Je me recueille et laisse le temps s'écouler sans moi. Pendant plus d'une heure je resterais assis là, sans bouger un doigt de pied, les yeux grand ouvert, mais l'esprit ailleurs. C'est donc ça une illumination ? Je ne comprend absolument pas les chants, des écrans géants traduisent en Hindi et en Anglais les mots Punjabi, le Verbe des Sikhs ; je suis en transe sous cette musique et ces chants qui font écho dans tous les organes de mon corps. Non je ne regrette pas cette étape, ces trois jours juste pour ce temple, alors oui il n'y aura pas beaucoup de photos de monuments variés, mais mon idée est toute autre, plus personnelle et spirituelle, je voulais m'imprégner de ces religions, afin d'en connaître les enjeux. Stupéfié par ce que je venais de vivre, je ressors épanouis, refait, plein d'énergie et prêt à affronter les rues d'Amritsar. Dans tous les guides que j'ai lu, j'ai surtout retenu que la ville d'Amritsar présentait peu d'intérêt en dehors de son temple. C'est une énorme erreur, alors oui, pour le tourisme de base qui recherche de beau monuments, c'est sûr, la ville est sale comme les 3/4 de villes Indienne, et il n'y a pas de belles bâtisses sur lesquelles arrêter son regard. Mais la vie là dedans ! Ca fourmille ! Les sikhs sont à l'ouvrage ! Imprimeurs, brodeurs de saris, luthiers punjabi , marché des tisserands, de gosses en veux tu en voila, des rires, des pauvres, des riches, des chiens (pas de vaches !), des chariots de bracelets d'acier, des cuisines. Dans des rues minuscules, c'est tout un microcosme de travail et de gens, d'acheteurs, de vendeurs. On ne vous appelle pas pour acheter, on ne vous force pas la main, on vous laisse déambuler calmement. Alors je vais moi même vers eux, les mains jointes, les discussions se lances, les enfants veulent que je les photographie, les artisans aussi. La légendaire générosité des Sikhs se confirme ici, dans les rues. Je demande une glace, je sors mon argent, on me le refuse "Tu es un invité d'Amritsar", c'est bien la première fois en trois semaines qu'on me refuse mes roupies. On m'offre des bonbons, on me demande d'ou je viens, je dis "Sat Sri Akaal" on me répond "Alléluia ! C'est comme ça chez vous ?" avec un sourire jusque là. Je longe les rues, je voulais prendre un thé, je ne trouve pas, j'atterris de l'autre coté de la voie express, le marché des fruits et légumes, je longe encore et encore désespérément en quête d'un Chaï (un record plus de vingt minutes sans apercevoir un étalage à boissons !). Je m'arrête devant une sorte de laiterie, où un homme distribue des sac de lait tiré directement d'énormes frigos ; Le tenancier (un Sikh évidemment) me regardent de ses yeux pétillants. Je lui demande ou je peux trouver du thé. Il ne comprend pas, ne parlant pas un mot d'anglais, des passants lui traduisent. Alors il me fait s'asseoir derrière le comptoir, et nous nous regarderons dans le blanc des yeux pendant prêt d'une demi heure, car l'homme qui s'occupait de distribuer le lait est parti m'en faire un... Pas de mot, comme d'habitude, juste des expressions. Sa longue barbe noire parfaitement brossées, son turban de soie ajusté au millimètre. Il me tend des gâteaux, j'accepte volontier. Le thé arrive. Je le déguste avec bonheur. Je me sens bien, juste bien. Les clients passent derrière le comptoir un à un pour me serrer la main et me demander d'où je viens, les enfants me regardent l'air hagard avant de franchir le pas et me serrer la main à leur tour, les femmes sont surprises et détournent leur regard en passant. Tout cela sous les yeux amusés et généreux du tenancier, toujours sans un seul mot échangé. Au moment de partir je lui tend un billet de dix roupies. Lui aussi me les refuses : "Friend ! Friend !" ("amie! amie!" pour les anglophobes) Je les quittes en leur promettant de repasser demain, avec grand plaisir, dans cette vieille rue de terre retournée, poussiéreuse, cette laiterie aux murs défoncés et aux fils électriques qui pendent, à ce comptoir de fortune ou à un simple bureau d'écolier se tient le plus grand des ministres. Je déambulerais dans ce marché jusqu'à la tombée de la nuit. Je devais rentrer pour me remettre de ces émotions et travailler. Une belle nuit confortable dans mon hôtel plutôt moderne. Je vais rêver Sikh ce soir.
Jaisalmer ‐ 22 oct. 2014

Le retour a la Civilisation à Jaisalmer c'est un peu comme remonter à la surface après une plongée jusqu'aux abysses. Vous avez mal aux oreilles, au coeur, aux yeu, vous respirez mal et vous ne souhaitez qu'une chose : replonger. Avec Hans nous nous sommes posés dans notre Guesthouse, le coeur lourd, il fallait vite reprendre nos marques et chasser la nostalgie extrême qui nous guettais. Lui a réussi en prenant une bonne douche. Moi en Prenant une bonne douche...et un pancake au miel (bo [...]
n okay, deux). C'est bête dit comme ça, mais généralement quand je suis pas bien, la bouffe est mon premier anti-dépresseur, et ce n'est pas le chocolat qui me fait craquer non, il me faut du gras et du sucre ahah. Les trois jeunes de la Guest sont toujours là, nous entourent, je me sens bien, bien que j'ai vraiment du mal à atterrir, je crois que je n'atterrirais jamais complètement, c'est donc ça "changer" ? Nous décidons avec Hans, car nous ne nous lâcherons pas de la journée jusqu'à son bus l'après-midi, d'aller manger dans un petit restau de la citadelle. A la suite de cela, je travaille sur la terrasse de la guesthouse a trier l'énorme quantité de photo du désert, j'écris...J'ai du mal, c'est bien la première fois ou m'occuper de mes photos, me replongeant dans l'aventure, me donne comme un sentiment grisant, en apesanteur. Je m'occuperais du traitement des photos plus tard, le temps de bien me remettre. L'essentiel est de vider les cartes. Nous nous séparons Hans et moi aux alentours de 17h00, lui prenant son bus. Les gars de l'auberge sont autour de moi, a faire les clowns, Naresh toujours aussi allumé parviens à me faire marrer plus d'une fois, j'improvise une petite séance photo pour eux, ils sont éblouis, et moi je reprend pied. Je dois attendre 23h00 avant de me rendre à la gare pour prendre la direction de Jodhpur et décoller demain pour la cité sacré des Sikh, Amritsar, dans le Punjab.
Amritsar ‐ 24 oct. 2014

À 11h00 le 23 Octobre je sors de ma sieste au Singhvi's Haveli, j'ai à peu prêt rattrapé ma nuit dans le train avortée . Je demande à prendre un Tuk-Tuk à 11h45 pour aller à l'aéroport ou mon avion devrait décoller à 14h10. A 12h25 je suis sur place. Les aéroports en Inde : Vous devez montrer pattes blanche dès l'entrée, avec votre passeport et votre billet et franchir un premier portique de sécurité, puis un second avant d'arrivé dans la zone de Check-in. Puis impossible sauf [...]
aide d'un agent de ressortir, vous êtes ici pour prendre l'avion, pas pour faire vos courses}}}} Arrivé en zone de check-In, un agent Air India me saute dessus, me pressent de me présenter au comptoir d'enregistrement de mon vol. Je ne comprend pas trop mais j'y vais rapidos. Là un autre agent regarde mon ticket...Et que la fête commence. "Ce n'est pas possible monsieur ? -Pardon ? (là je me demande si c'est mon anglais qui est simpliste ou si j'ai vraiment bien compris) -Vous ne pouvez pas vous faire enregistrer ? -Attendez c'est une blague ? Mon vol est à 14h10, il est 12h30 j'ai une heure et demi d'avance ?! -Ce n'est juste pas possible désolé" L'agent se barre dans un bureau en fermant le comptoir. Je le suis d'un pas pressé. Il bidouille un ordinateur, je me dis "il s'occupe de mon cas" et bien non.. "Je vous le répète monsieur, ce n'est pas possible. -Mais attendez j'ai payé mon billet, je suis en avance ! -Votre avion est déjà parti, vous êtes enregistré comme absent. -Quoi ? comment c'est possible ? -Vous n'avez pas de coordonnées transmises à la compagnie ! -Mais je n'ai pas de téléphone portable ici ! Et Cleartrip (mon agence intermédiaire) à mon mail et a su me transmettre les modifications d'horaire pour d'autres vol ! -Désolé je ne peux rien faire, allez voir au comptoir de JetKonnect (agence lowcost)." Entre temps deux autres voyageurs se pointent et on eu le même soucis, nous voila trois, coincés dans l'aéroport. Mon cerveau tourne à plein régime, multipliant les tentatives de solutions. Je me rend alors dans un bureau de Jetkonnect. "Bonjour, est-il possible de s'intercaller dans un de vos vols pour Delhi ? Mon avion décolle de Delhi à 17h40 pour Amritsar, je dois être à Delhi pour ce vol sinon je suis coincé ! -Mais votre billet est un billet Air India ? -Je sais mais l'agent m'a envoyé vers vous ?! -Je ne peux rien faire, allez voir auprès du bureau Air India. -Mais j'en viens ? -...." Retour au bureau Air India, ou l'agent me redit qu'il ne peux rien faire. Je me rend alors dans un bureau de billeteries. Avec les deux autres voyageurs. L'agent va soudain changer de couleur et paniquer devant nos revendications/supplications. "Mais votre vol a été déplacé à 12h20, vous n'avez pas de numéro de contact auprès d'Air India. -Mais Cleartrip a mon mail ? -C'est une erreur de leur part. Nous en sommes désolé. -Bien du coup je fais quoi et comment ? Je dois être à Amritsar ce soir ? *Tripote son ordi* -Je n'ai pas de vol avant demain, Jodhpur-Mumbai , Mumbai-Delhi, Delhi-Amritsar. -Ok bah c'est mieux que rien, j'arriverais à quelle heure ? -19h00 demain. -(ok donc autant ne pas aller à Amritsar, je n'y reste que 3 jours, j'en perds déjà une) ...Ok bah ..ok. -Ca vous fera 24 000 Roupies (Environ 300€) -Pardon ? Parcequ'en plus je dois repayer ? Vous êtes en train de me dire que je vais m'asseoir sur un vol pour en repayer un autre a cause d'une erreur de votre part ? -Une erreur de Cleartrip ? -Et Cleartrip me remboursera ? -J'ai bien peur que non, vous avez été noté absent. -Ok il me reste toujours le train. -Il vous reste toujours le train mais aujourd'hui c'est Festival, très peu de train et pour Amritsar vous risqueriez d'en avoir pour plus de 30heures. - (ok next) Et un taxi ? -Vous pouvez essayer le comptoir prépayé à l'extérieur. " Je commence alors tout juste à digérer, je garde mon calme, il me faut une clope, et je dois vite trouver une solution, je n'ai pas d'hotel sur Jodhpur, prendre l'avion demain reviens a en plus payer une chambre à la dernière minute en plein Diwali (soit impossible ou chèèèèère), le taxi est une meilleur idée, même si je sais que j'ai un sacré chemin à parcourirtanpis je me lance. Je sors de l'aeroport, ou plutôt j'essaye, les militaire eux ne le veulent pas sans la signature d'un agent. Ok me voila coincé. J'attend 45 minutes qu'un agent veuille bien me faire sortir de cette Aéroport, et me rend au compoire des taxi. "Monsieur, vous désirez vous rendre au fort de Jodhpur ? -Non à Amritsar (:D) -Pardon ? ( o_O) -Oui à Amritsar, dans le Punjab. -Euh......" Pendant 25 minutes, ce sont Douze personnes qui discuteront sur qui que quoi donc où comment et quand. Je ne voulais que connaître le prix, de toute façon je ne pensais pas vraiment avoir le choix, je croisais les doigts pour que l'un d'eux accèpte de m'y emmener illico. "Ok donc Amritsar, ça représente 16 heures de routes, soit 20 000 roupies, plus les taxes soit un total de 21 000 Roupies (265€) -Ok, bah c'est parti -Bien je vous fais un reçu. -Très bien. -.... -Oui ? -Les 21 000 Roupies ? - Vous prenez la carte ? - Non. - Alors je devrais payer plus tard (je commence à prendre mes affaires). - ..... -Oui ? - Les 21 000 Roupies ? - Vous pensez sincèrement que je me ballade avec 20 000 roupies sur moi comme ça ? Je compte payer en Différé, car aucun ATM ne distribue plus de 10 000 roupies, donc 10 000 aujourd'hui et 10 000 demain à l'arrivée. - Alors donnez moi les 10 000 (:D) - Je vous dis que je dois allez à un distributeur monsieur (:'D) Je donnerais directement au chauffeur. - Bien, voici votre ticket reçu. - Merci. - Bon voyage ! (:D) - Merci ( cool je vais voir du pays ! :D Et je vais arriver juste avec 9h de retard, c'est bon ! Mais bonjours le trou dans le budget)" Le chauffeur arrive, en scelle. Il me prévient que nous irons chercher son fils pour qu'il joue le copilote, de mon coté je lui demande si il y a moyen de s'arrêter avant le départ pour que je fasse le plein de flotte et de grignote (car je pensais manger dans l'aéroport, et seize heures de voiture sans rien de le ventre, c'est long, et puis vous vous souvenez quand je disais qu'il fallait que je mange quand je stress ? J'ai dévalisé une boutique, CQFD) Sur à la sortie de Jodhpur, son fils nous rejoint, je leur offre une boite de chocolat à 300 roupies (4€) pour leur souhaiter un joyeux Diwali et entamer une bonne relation, étant coincé pendant un bon moment à trois dans leur pauvre Tata Indigo. Malgré que tout soit présent pour stresser ou avoir le moral à zéro, j'étais bien, je savais que je pourrais voir du pays pendant un long moment. Je n'avais pas de ceinture, c'est une chose, mon chauffeur conduisait comme une fusée (moyenne nationale : 50 km/h , lui : 110 km/h sur les routes défoncées), s'en était une autre. Le voire doubler, rouler à contre sens à la limite de se manger des camion en pleine figure, c'est grisant et assez jouissif en fait. Non je n'avais pas peur, je me disais qu'il n'était pas plus suicidaire que moi ou son fils, non ce sont des pilotes ces mecs ! Diwali oblige, à la tombée de la nuit, les rues des tous les villages que nous traversions se bordaient de bougies, de lumières, les guirlandes lumineuses sur les toit défoncés. Les enfants allumant les pétard et fusée d'artifice dans tous les sens. L'Inde s'embrase sous mes yeux durant toute ma nuit. Une vision merveilleuse, un trajet décidément pas regretté du tout (sauf pour le porte-monnaie qui désormais fait la gueule mais méchamment) . Nous nous arrêtons dans plusieurs villages, ou l'on nous offre le Chaï et des fruits au sirop (que j'accepte, oui c'est suicidaire mais un cadeau ne se refuse pas, et tout le monde est tellement content, je ne veux pas faire mon lourd). Les gens n'ont pour certain jamais vu d'étranger (en même temps quand tu vois dans quels villages on s'est arrêté, le trou du Rajasthan à 50 habitants c'était déjà une mégapole à coté de ce qu'on a traversé), alors je n'étais pas dévisagé, mais littéralement disséqué du regard, les gens s'approchaient, se retournaient, me serraient la main, la regardaient, lorsque je leur répondais, bien qu'ils ne parlent pas anglais, ils se mettaient à rire. Voila comment parler de ce périple en voiture dans le nord de l'Inde. C'était long, mais j'ai fais plusieurs siestes d'une heure, le temps est passé très vite, le chauffeur très sympa (bien qu'un léger problème de gaz), le fils de 25 ans très cool qui était ravi de partager les gâteaux avec moi. Je leur ai mis Michael Jackson à fond, et du Bollywood, il faut savoir être éclectique, et nosu avons passé diwali dans la bagnole. Cette voiture c'était un train de Disneyland, ou vous regardez à travers les vitres et voyez les illuminations et les explosions de partout ; Où la voiture saute, tourne, vole, klaxonne et siffle. Une bien drôle de péripétie. Décidément j'aurais presque tout fait, ne manque que l'éléphant et le bateau. À 2h00 le matin du 24 Octobre, nous arrivons à Amritsar, la mission était de trouver mon hôtel, ce qui n'était pas une mince affaire. Finalement après 2h45 à faire exploser le cerveau de mes deux hôtes, j'étais devant mon hôtel, pas si miteux que ça, j'avais été surclassé. Le gars du comptoir dormais encore debout, je signais les formalités. Et j'étais prêt à découvrir la ville sacrée des Sikh et son légendaire Temple d'Or. Pour l'heure j'allais dormir, et vraiment bien dormir. Morale de l'Histoire : Je venais de me farcir un Jaisalmer - Jodhpur en train pour un avion que je ne prendrais pas, pour prendre un voiture qui passerait à 100 km de Jaisalmer. Comment perdre son temps ? Mais c'est l'Inde, et ça fait parti des plaisirs du voyage, il faut savoir rester positif et garder son sang froid, et l'expérience est toujours intéressante. Je n'ai rien regretté, finalement si je me suis retrouvé dans ce taxi, c'était mon Karma, et j'ai passé un super moment. Morale 2 : Je déteste vraiment les aéroports. Mais ça c'est pas nouveau..
Jodhpur ‐ 23 oct. 2014

Pour gagner Amritsar, je devais prendre l'avion à Jodhpur, l'Aeroport de Jaisalmer ne permettant pas les vols de ce type. J'ai donc pris le train de nuit à 0h30. Je m'attendais à passer une bonne nuit de sommeil après mon retour du désert du matin, encore tout chamboulé. Ce ne sera malheureusement pas le cas. Ce trajet de train est à marquer d'une pierre blanche comme "le jour ou j'ai faillit balancer un Indien par dessus le train". Préparez-vous, résumé savoureux. On lis souvent [...]
dans les guides de voyages et autres sites internet que les femmes voyagent seules doivent se méfier des attention parfois présente de la gente masculine autochtone. Je suis la preuve vivante que les mecs aussi parfois peuvent avoir à faire à la frustration de certains ahah Le point positif c'est que j'ai les moyens de faire peur, plus qu'une femme seule et sans secours possible. Arrivé dans mon wagon, je me dirige vers ma couchette. Six militaires me dévisagent, ils voulaient se retrouver tous ensemble et me demandent si je peux prendre la place d'un d'eux deux compartiments plus loins. Pas de soucis, je m'y rend. Je prépare la couchette, draps et autre sac de couchage. Je suis prêt à un bon dodo. Je remarque avec plaisir que je suis le seul dans le compartiment, le train ne devant plus tarder à décoller, je m'imagine avec plein de place partout, ça change comparé aux autres fois, serré comme des animaux chacuns sur sa petite couchettes, les uns au dessus des autres. Mais un type finalement prend la couchette d'en face. Bon je me dis ça ne fait qu'un type sur 5, ça reste trop cool. Je me met à l'aise, fatigué, et prêt à passer cinq heures royales. Deux heure environs après le départ, je sens comme un pincement au cul, je me réveille en sursaut. Le mec d'en face était tout simplement en train de me peloter le cul, le sourire jusqu'aux oreilles. Par reflex, je pousse un "HEY !" qui a du réveiller tout le wagons et au moins les deux wagons voisins. Ils se retourne et se blottit dans son drap comme s'il ne s'était rien passé. Je ne comptais pas en resté là, je me lève, tire son drap, m'approche pour le regarder dans le blanc des yeux, et dans un anglais plutôt balbutiant lui annonce "que s'il a le malheur de recommencer ou même de me regarder une seule fois, il se mange une patate dont il se souviendra et pourra tripoter les vaches après être passé par dessus le train", son visage est passé de l'orange au blanc. Je pense qu'il a comprit à ce moment là. Mais le mal était fait...Je n'allais pas fermer l'oeil de la nuit/du trajet. Morale à cette histoire : Messieurs, attention à votre royal arrière train, vous aussi êtres des proies ahah, Mais n'hésitez pas à gonfler le buste et l'affaire se réglera aussi vite qu'elle a commencé. Mon train arrivera à l'heure, aux environs de 5h30, je rejoins des connaissances Espagnoles croisée à Jaisalmer, nous buvons un Chaï aux abord de la gare. Mon histoire aura permit de faire rire de bon matin. Je prend ensuite la direction de mon ancienne auberge ou je suis accueilli comme un prince, comme d'habitude. On me demande des nouvelles, et on me propose d'aller me reposer dans le living room, je ne me fais pas prier, je récupèrerais un peu de ma nuit avortée, à 11h00 je devais être prêt pour aller à l'Aeroport de Jodhpur. Mon avion décollant à 14h10.
Rahoon Ka Par ‐ 22 oct. 2014

(Trois jour de désert, suite et fin) Le désert est envoutant, il repose et émulsionne votre esprit aussi fortement qu’il fait bouillir votre cerveau. J’ai passé trois journée et deux nuit envoutantes, magiques, inoubliable, indubitablement un moment extrêmement fort que ce trek, peut être une des plus belles choses que j’ai pu accomplir dans ma vie : se laisser guider par deux gosses aussi adorables que drôle, gentil et profondément attachant je l’ai dit mais je le répète. [...]
  A chaque haltes ils déharnachaient les chameaux pour leur permettre d’aller gambader et paitre avec pour seul entrave une corde sur le pattes postérieurs pour les empêcher de trop s’éloigner. Samvu a une vue d’aigle, il était capable de distinguer ces trois chameaux d’un coup d’oeil parmi l’espace infini et désolé de cette steppe mortelle. Leur chaï était à tombé par terre, je leur ai demandé de m’apprendre, l’ingrédient secret : le gingembre, et beaucoup de sucre.   Avec Hans nous étions éblouis devant ce que nous vivions, c’est difficilement descriptible comme sentiment, j’ai du mal à mettre des mots sur ces trois jours et en même temps correspondre à la réalité, mon point de vu écrit étant toujours trop terre à terre, mais imaginez vous en communions à quatre, dans le silence à faire exploser une église, une torpeur incroyable, le seul son que nous distinguions étant les pas lourds mais doux des chameaux, frottant contre la terre, caressant le sable. Nous nous sommes aussi attachés à nos montures, qui parfois avaient du mal, mais tenaient fièrement l’allure dans ces pentes fluides de dunes éternelles et ces sol craquelé et brulant.   Je dois aussi vous parler de ce que nous attendions le plus dans ce trek : les nuits à la belle étoile. En effet, pas de chichi nous n’avions pas fait de demande particulier au moment de conclure le trek, malgré que tous les fantasmes soient possible (mes compagnons sud-africain avaient pour délire de dormir dans un lit au milieu des dunes, et photo a l’appuis ils ont dormis, chacun dans leur lit, dans les dunes). Non nous voulions être le plus à l’arrache possible. Pas de rechange (inutiles dans ce genre de terrain ou tu es poussiéreux, tu dors dans le sables, tu te réveille dedans et tu fais du chameau…), juste le rouleau de PQ, le matos photo, et en avant Guingamp. La nuit tombait rapidement, mois d’Octobre oblige, aux environs de 17h30 le soleil entamait son agonie journalière. Descendant et rougissant sur une perspective divine et chaotique. Nos chameliers nous emmenaient tous les soirs dans des dunes afin d’observer le soleil se perdre parmi elles, et ses montagne de sable changer de couleur à son contact. Quel spectacle.  L’astre majestueux allumerait une autre partie du globe que nous accueillions la voute céleste et une myriade d’étoiles . C’est simple, même dans le fond de la Creuse vous n’en verrez pas autant (et pourtant c’est déjà spectaculaire); lorsque vous observez une carte de pollution lumineuse vous constaterez que les zones noires sont extrêmement rare, et, comme prévu, nous étions en plein milieu de l’une d’elles, offrant un ciel d’une clarté et d’une pureté sensationnelle, l’atmosphère sèches accentuant cette vision quasi divine. J’avais aussi prévu dans mon itinéraire d’effectuer cette étape au moment ou la lune ne serait qu’un fin croissant afin de ne pas corrompre le ciel, ce qui était le cas, la lune dessinait le sourire du chat de Cheshire dans le ciel et, pour notre plus grand bonheur n’apparaissait qu’aux environs de minuit avant de disparaitre au réveil du soleil. Autant dire que nous dormions déjà à l’apogée du disque lunaire. C’est sur les matelas qui servaient de paillasses aux scelles de nos chameaux que nous dormions, un couverture de fortune n’étaient que la surpaillasse, à même le sable, sans aucune autre forme de procès, et que dire, s’enraciner dans le sable, après notre repas sous les étoiles, à attendre l’extinction du feu, un promenade dans les dunes sous le cosmos avec pour seul compagnon que soi-même et seulement soit-même ,trop loin, les touristes se contentaient de Khuri ou de Sam’s Dune (et là bas c’est 150 personnes qui dorment sur la dune avec chameliers et autres petits spectacles pour éblouir la populace). À 20h30 nous nous couchions et souhaitions que le temps s’arrête sur cette seule vue. Si seulement je revoyais ces étoiles….Bientôt je l’espère.   Le premier soir était difficile dans le sens ou la nuit au plus profond du désert était très anxiogène pour moi, comme expliqué dans la première partie de mon récit. Et ces étoiles, par millions, me faisaient peur. Mon regard éblouie n’arrivait pas à trouver d’accroche au début, et les pépites scintillantes semblaient changer de couleur au rythme de mon coeur sans que je ne puisse les distinguer d’une sorte de flou gaussien, une perspective effrayante n’est-ce pas ? Je croyais devenir fou et ai mis quelques dizaines de minutes à détourner le regard, pour reprendre mes esprits et me convaincre qu’il s’agissait de nouvelles attaques de mon subconscient tourmenté qui venait m’adresser un ultime aurevoir. Car oui, je pense que de jour en jour et plus que ces derniers mois ou pourtant les progrès son incroyable (la preuve, je suis parti), mon anxiété s’amenuise, je savais que j’aurais à vivre avec, je ne pensais pas que je pourrais la battre au bras de fer, pourtant c’est le cas; affronter une multitude de situations de crises/de peur, seul, sans aucun échappatoire est je pense une excellente thérapie, sinon c’est l’hosto ou le retour à la maison; on est d’accord que c’est hors de question.   Hans avait une idée plutôt comique mais terriblement poétique à nous partager : Si vous buvez des litres de flottes, n’allez pas aux « toilettes » avant de vous coucher, vous serez obligés de vous réveiller à minuit avec une envie pressante, et a vous le pipi dans les dunes sous le plus beau des espaces. Je vous avoue que je n’ai jamais eu l’occasion, c’est simple, mon corps est resté fermé pendant trois jours, ça aussi ça devait être inconscient ahah   Le réveille au levé du soleil offrait une perspective tout aussi inouïe, le ciel rougeoyant, chantant les derniers éclats cosmiques, le roi des astres se frayant son chemin dans les collines sèches de l’est. Samvu et Prim se réveillaient souvent après-nous, ils étaient habitués à cette vision extraordinaire, mais Hans et moi n’en loupions pas une miette.  C’était aussi plutôt incroyable le nombre de petites traces de pattes sur les dunes, vous voyez un canevas ? C’est un canevas sur toute la surface des dunes, des millions de petits trous à la surface du sable. Ces dunes sont littéralement prises d’assaut par les scarabées la nuit, et quand vous voyez le rond point autour de votre « sac de couchage de fortune » vous vous demandez si le creux de votre oreille n’a pas servit d’apéro à ces ravissantes petites bêtes.   La deuxième nuit était l’accomplissement, plus de 25 heures de chameaux dans le dos avant de clore la boucle que notre itinéraire formait, posé dans les dunes une nouvelle fois, au loin les éoliennes qui alimentaient Jaisalmer et sa région en électricité. Nous avions décidé de faire un grand feu de joie, de nous poser autour, chantants des refrains de nos pays, dans une joie indescriptible et une émotion palpable en chacun de nous, les yeux étincelants et embrumé par le bonheur de ce que nous vivions, de ces moments uniques, de cette perfection difficilement trouvable et pourtant largement trouvée en ce désert. Samvu et Prim chantaient en coeur avec pour tablas (percussions) de fortune le bidon d’eau et une assiette en fer. Je sortais ma flute bansuri et les accompagnais comme je pouvais (j’ai encore des progrès à faire). Nous chantons « frère jacques » en canon, chacun dans notre langue, c’était tout simplement mémorable, si simple et pourtant si représentatif de l’osmose de notre quatuor, inoubliable. Avant d’éteindre le feu et de retrouver notre communion avec le ciel de Galilée. Ce dernier soir, les chiens errants hurlent tels des loups du désert, je n’étais pas rassuré, mais Samvu nous fi comprendre que nous risquions rien; de toute façon il fallait dormir, alors nous allions dormir, les chiens rodant autour de nous, totalement à leur merci, se délectant de nos restes sur le campement pendant que nous basculions dans le sommeil, priant de ne pas être le dessert.    C’est le dernier jour que j’ai réussi à faire courir mon chameau, la bête saute comme un kangourou, j’explose de rire, et me délire à faire mes petites centaines de mètre en rebondissant sur mon postérieur déjà bien entamé par ces trois jours sur une scelle plutôt rude à son goût. Le temps était à l’acceptation que toute les plus belles choses ont une fin. Je n’en était pas là pour autant. Non, j’était encore à l’étape ou je devait prendre conscience et croire à tout ce que j’avais vécu ces trois jours, mon cerveau était englué dans un bouillon de sentiments paradoxales, la tristesse, la joie, la nostalgie, l’entrain. Au alentour de 11h00 nous rejoignons cette même route ou la jeep nous avait déposé 3 jours plus tôt. Nous attendions sur le bord avec Samvu et Prim, nous leur offrions un beau pourboire d’environ 1000 roupies chacun (leur salaire pour le mois est d’a peine 2000 roupies, quedal, ca faisait de la peine, 3000 roupies le trek dans les poches du boss qui n’a rien foutu). Et voila notre jeep qui arrivait et que nous aurions espérer plus en retard. Nous serions bien resté une, deux, trois semaines de plus, nous ne voulions pas partir de ce paradis mort. Les adieux sont émouvant, sous nos étreintes, et mes dernières petites tapes dans le dos de Prim, lui rappellent qu’il avait intérêt de bien bosser à l’école s’il voulait devenir un grand directeur de trek. Et espérant tout le meilleur à Samvu. Ce dernier ne sachant pas lire, il me demande de lui téléphoner à mon retour en France, me donne son numéro. L’accolade laisse place à un déchirement. Nous montons dans la jeep. Durant les 45 mn qui nous séparent de Jaisalmer, Hans et moi n’avons pas quitté le route et nos arrières des yeux, des yeux lourds de larmes sourdes. À chaque mètre un aurevoir spirituel conscients que le vent éparpillait quelques paillettes de notre personnes, à chaque minute un adieu affreux à ceux que nous abandonnions, à chaque kilomètre une nouvelle goutte de nostalgie tombait sur la terre desséchée, nous n’étions plus les même, une partie de nous était restée dans les dunes sous le étoiles.
Rahoon Ka Par ‐ 21 oct. 2014

Ce commentaire abordera mon trek dans le Désert du Thar durant ces trois fameux jours, les 20, 21 et 22 Octobre 2014. Il ne s'agira pas d'un récit en trois temps régulier et chronologique, mais d'un résumé précis de tout ce que j'ai vécu, ressenti, car mon trek désertique est à prendre dans sa globalité et non comme une succession d'étapes. Je me lève à 5h45 comme prévu, ayant peu dormi et ayant passé une grosse partie de la soirée à discuter avec mes compagnons de la veille. [...]
Le centre des débats étaient "perdre le contrôle de soit, ne pas le perdre en Inde", nous discutions de nos différentes expériences, et de comment nous créions ce fameux "mur" qui nous permettait de garder notre sang froid face à l'extrême misère parfois, et comme ce mur pouvait s'effriter facilement lorsque certains traversent la frontière de "la personne extérieur à nous" jusqu'à "notre bulle personnelle", je leur ai parlé de mes expériences au cours de ces deux dernières semaines, nous avons tous vécu la même chose ; autant nous étions serein face à l'horreur, autant nous perdions totalement pied lorsque la misère se confrontait directement à notre personne, privée et unique. L'empathie est un sentiment difficilement maîtrisable, mais jongler permet de rencontrer de belles personnes, tout comme affronter de cruelles remises en question, ou l'on serait prêt à abandonner tout ce qui nous rend "riche" pour leur offrir un semblant de notre richesse. C'est totalement schizophrène, et tout ceux (ou une grande partie) qui vivent pleinement leur voyage en Inde particulièrement peuvent en témoigner. De nombreuses questions profondes ou non trouveront en partie leur réponse durant ces trois jours, sans que je ne m'y attende, encore une fois. "Arrêter de chercher, c'est trouver, si tu cherches c'est que tu n'as pas confiance, si tu ne cherches pas, alors tu as confiance, et tu trouves" (Qui n'a jamais retrouvé chez lui ses clefs/porte-feuille sans le vouloir dans un endroit improbable, tandis qu'il est incapable de mettre la main dessus en les cherchant ardemment ? Je suis un professionnel du genre ahah ) Le levé de soleil est dans la boîte, toujours aussi émerveillé. Tout aussi impatient et en même temps un peu inquiet, je pars à 8h00 en jeep pour le désert, avec pour compagnon de voyage Hans, un Hollandais de 42 ans, chef de projet dans les jeux-vidéo (encore le karma ahah), baroudeur chevronné. Je fais mes adieu avant le départ à Janine, Chris et Rishi, nos chemins se séparent, encore des adresses à ajouter au carnet, encore des contacts et de belles rencontres, brèves mais riches. Dans la jeep l'appréhension cède place à l'anxiété, celle-ci, profonde, qui me traverse de part en part depuis des années et qui chaque jour s'amenuise face à mes différentes aventures me donne une beau coup de grâce : Quelle est ma peur la plus profonde et intense, au point de paniquer ? C'est le sentiment de ne pas pouvoir être secouru, d'être seul et de pouvoir mourir. Or je vais dans un endroit ou "tu marches, si tu tombes, tu crèves", à des heures et des heures de jeep de Jaisalmer à l'hôpital de fortune. Ma plus grosse frayeur prenait racine à l'endroit même ou je me rend, et quelle frayeur. Mes pires démons resurgissaient, le sentiment de me liquéfier de moiteur, la vue qui devient flou, le coeur qui bat, la poitrine serrée. Tout cela je ne le montrait pas à mon compagnon, je devais (au moins) paraître cool et ne pas commencer sur une note négative, je suis donc resté humble mais souffrait le martyr de l'intérieur, et la première nuit sera déterminante. Sur place, à une centaine de kilomètres de Jaisalmer, deux jeunes nous attendent, trois chameaux à leurs cotés, je confierais ma sécurité à Samvu, dix-huit ans, le leader, et Prim, dix-huit ans, l'aide de camps. Bien sûr aucun des deux n'est majeur, pour l'un j'ai rusé pour le savoir ,et pour l'autre c'était juste une évidence, il avait a peine fini de muer, et même, il était peut être encore en plein dedans. Ces deux jeunes qui nous feront nous perdre dans le Désert du Thar, Mârusthali (La terre des mort) ; Samvu humble et fier garçon à la moustache parfaitement ciselée, au regard perçant et au t-shirt/chiffon troué de partout, Prim (Hans et moi nous sommes arrêtés sur "Primus Octavius Caesar" pour le ptit nom), minuscule petit bonhomme maigrichon à la voix sifflante, chantonnant/sifflotant à longueur de journée à l'arrière de leur chameau de lead , espiègle, taquins, volontier malicieux et à la force vive et sympathique. Les deux sont d'excellents cuisiniers, de très bons chamelier, de vrais forces de la nature et des coeurs gros comme ça. Samvu ne sait ni lire ni écrire, il n'a pas eu la chance d'aller à l'école, ses premiers trek ont débuté avec son oncle à dix ans, mais il connait le désert sur le bout des doigts, les villages, les animaux, les lieux de repos. Prim est débrouillard, il souhaitait participer au trek avec son ami car il était en vacances scolaires (Diwali oblige), il dit qu'il veux obtenir son diplôme ,et ensuite il voudrait faire du trek lui aussi, il connais tout aussi bien le désert que son acolyte, à eux deux, ils nous apprennent leur vie, une belle leçon. Ils sont issu du même petit village du désert, d'une centaine d'habitants que nous traverserons dans la matinée. Ils sont Hindouistes et vénèrent Shiva. Je monterais Papaya, surnommé le "French Camel", un gros pépère de 6 ans couleur crème, qui râle tout le temps et volontier têtu et feignant (karma oblige... ahah), Hans montera Michael Jackson (oui c'est son vrai nom, donc obligé on l'a gardé, pas de surnom pour lui, juste Michael) un grand chameau qui parait tellement niais avec sa babine inférieur qui tombe toute seule et qui lui donne une sourire inoubliable. Alors ouai ca pue un chameau, effectivement ,mais c'est tellement meuuuugnon avec leur espèce de cri à la Chewbacca, ce n'est de plus, pas stupide du tout. Mon angoisse s'est envolée en quelques instants, rassuré à la vue de ces deux garçons qui savaient ou ils étaient, et durant cette première journée, une pensée reviendra me faire écho, et me rendant compte que finalement elle m'anime depuis deux semaines : "finalement tu es lancé, trop tard pour reculer, alors autant y aller serein" Au cours de notre marche, Samvu s'amusera à parler en Français ce que d'autres personnes ont du lui apprendre "Sawa ? Patromalauku ? Cépartimonkikipakistan !! ", tandis que Prim chantera encore et encore, chantonnera, d'une petite voix de crécelle. Ils nous font marrer Hans et moi. Effectivement, on "avaimalauku", c'est pas très confortable un chameau, malgré la scelle rembourrée, nos deux jambes tombant le long de leur flanc, sautillant sur ce truc d'une autre planète de 2m50 de haut, ça fait mal, du moins, le temps de s'y faire (soit une journée et demi tout de même). La chaleur est écrasante, évidemment je n'avais ni crème solaire, ni chapeau, mon écharpe sur la tête fromais un rideau de fortune qui a finalement fait l'affaire, et je n'ai tout simplement pas attrapé de coup de soleil, par contre oui j'ai bruni et pas qu'un peu un teint que je n'ai jamais eu même durant le plus beau des mois d'Aout au pays. Le désert, à perte de vue, une terre désolée, aride, oui. Mais étonnamment vivante, regorgeante de vie ; D'oiseaux, d'antilopes du désert, de renards (du désert, je me répète désolé). Le désert du Thar est un des plus grand et des plus habité au monde. Attention, c'est pas non plus la Dune du Pilat, il y fait 50°, les arbustres secs ont pour seule protection contre les animaux des épines acérées comme des couteaux fraichement aiguisés, et les cobras sont légions. N'y allez pas seul en vacances avec vos enfants, vous n'en reviendriez sans doute pas. Multitude de paysages variés que ce désert. Des steppes d'arbustes secs, minuscules, aux terres rocailleuses et sablonneuses, au immenses dunes de sables de plusieurs kilomètres, et, parfois, des visions presque bibliques : Un arbre là au milieu de nul part, verdoyant, immense, fleuri, dont les branches pleurantes dans un dégradé de jaune et de vert tombent sous la gravité ; Les Dieux ont vraisemblablement montré quelques signes de leurs talents artistique dans cette terre morte. L'eau reste une denrée très précieuse, les quelques puits pour 30 ou 40 kilomètres à la ronde sont sauvagement protégés. Tout me semblait extraordinaire, une paysage lunaire de jeux-vidéo ou de film, je peinais à me croire au milieu de tout cela sur mon chameau. Et les heures défilaient, défilaient, au rythme du chameau, dans un silence de mort lorsque Prim s'arrêtait de chanter. Le sentiment qui nous traverse est "lenteur", tout paraît au ralentis : Le pas lourd et bedonnant du chameau le long de l'immensité défraichie, la chaleur qui vous fait prendre des minutes pour des heures. Dix heures de chameau par jour ou vous avez le temps de penser, observer, éblouis par la beauté mortelle des lieux, tout en étant profondément touché. Vous avez aussi le temps de penser à vous, qui vous êtes, ce que vous faîtes, le bien, le mal, pourquoi ceci, pourquoi cela, votre cerveau tourne à fond à contrario de votre respiration, lente et mécanique. Nous avons visités trois villages durant notre périple, un le matin du 20, un l'après-midi, un le lendemain (le 21), à chaque fois ce fut un régal. Décider de partir trois jours nous éloignait des circuits touristique de Sam's Dunes par exemple, nous nous enfoncions dans les terres brulées et faisions connaissance avec des gens qui voyant très peu (ou pas) d'étrangers. Les gamins sont tous éblouis lorsqu'ils nous voient. J'aime bien faire le gars distant et observateur au début, avant de leur mimer une petite blague, ça les rend fou, et me voila avec une nuée de six ou sept petits qui me sautent dessus, sur mes épaules, me tirent les bras, cherchent a me faire tomber, je fais semblant d'être terrassé avant de les élever au ciel à mon tour. Je les portes, les plus vieux rient "finalement c'est lui le chameau ! Hey ca fait quoi d'être la monture ?!". Diwali oblige, ces petits aussi se ont des pétards et prennent un malin plaisir à les faire exploser à quelques mètres de nous pour nous surprendre, tout en vaillant à ce qu'il ne nous explosent pas à la figure. Au centre du village, au puit, les femmes sont assises avec leurs enfants, elles rigolent, veulent des roupies, Hans leur paiera une bouteille de jus d'orange qu'elle vendent mais ne peuvent s'offrir. deux ou trois hommes se joignent à nous, en turban ou non, un professeur rigolard, un mécanicien (du tracteur posé à coté) et une troisième pas très bavard. Ils veulent des photos, ils adorent. Ca tombe bien, je suis là, et Hans est un photographe passionné, donc ça mitraille. Ces haltes sont des bouffées d'oxygène et d'air frais, permettant aux chameaux de s'abreuver avant d'affronter de nouvelles étendues brulantes. Nos haltes durent une heure environ, puis nous repartons. Je voulais une chose, qui j'obtiendrais dès le premier jour : Diriger mon chameau, quitter la cordée et être libre d'observer l'infini qui s'étendais à mes yeux sans le cul d'un chameau pour brouiller cette vision face à moi toute la journée. Hans restera sur la ligne, personnellement je suivait à coté, divaguant parfois le temps d'une photo, j'ai appris relativement vite à le faire courir, à aller ou je voulais, s'arrêter, se coucher, se relever, bref, j'étais devenu le parfait "camel-man" ave mon "French Camel" qui aurait préféré se contenter de suivre la ligne sagement. Le midi nous descendions de notre perchoir poilu, les garçons déliaient le bardage et préparaient le feu pour le chaï, et le repas, assis sur ce qui servaient de rembourrage pour nos selles, des tentures épaisses, mais bien souvent nous nous asseyions dans le sable, pourquoi ? Je sais pas. Le repas était préparé à même la poussière, les gamelles nettoyées avec le sable, d'une simplicité remarquable, un confort spartiate mais parfait. Samvu et Prim sont de fin cordons bleu, les légumes soigneusement coupés, cuits dans la casserole, la sauce aux épices Massala de rigueur, je me délecte à chaque fois des repas, bien que je n'ai jamais vraiment fin, la chaleur coupant tout appétit. Mon compagnon était tout comme moi, un pauvre chapatis et on était blindés. Par contre le Chaï brulant, un bonheur, même si nous rêvions à voix haute de litres d'eau glacé. (A suivre, fin de la première partie (nb : je fatigue et j'ai un train à prendre))
Jaisalmer ‐ 19 oct. 2014

Comment écrire au présent ce que j'ai vécu il y a quatre jours en ayant en mémoire tout ce que j'ai vécu par la suite ? C'est une gymnastique mentale difficile et vous en comprendrez vite les raisons. Mon train est arrivé effectivement à 5h45, à la gare des dizaines de rabatteurs/chauffeurs de Tuk-Tuk, pancarte à la main, prêt à une course gratuite pour peux que je choisisse leur hôtel et surtout (!!) le Safari proposé par le-dit hôtel (souvent hors de prix). Il faut être conscie [...]
nt de cela dès la gare, une course gratuite est alléchante, mais il y a toujours anguille sous roche. J'en étais déjà conscient et on m'avais de nouveau prévenu à Jodhpur que le niveau était relativement élevé ici question marchandage de tuk-tuk. J'ai finalement trouvé un chauffeur, facilement, qui m'emmenerait à mon hôtel. Le détail amusant est que désormais, pour moitié, les rickshaw ont laissé place aux grosses jeeps. C'est dépaysant, je me sens directement implanté dans un tout nouveau décors, une toute nouvelle ambiance, prêt à emmagasiner de nouveaux souvenirs...Et encore, le mot est si faible... C'est dans une nuit d'encre et la fraicheur que je rejoins mon hôtel, perché dans les murailles de la ville fortifié de Jaisalmer, cité au milieu du désert du Thar. Une cité dont la situation stratégique, comme étape quasi-obligatoire des grandes caravanes de l'Inde vers l'Occident, a permit sont rayonnement jadis, que la colonisation Britannique et l'industrialisation ont mené au déclin. Jaisalmer, la cité d'Or. C'est une vieille ville cernée de 5 km de murailles et une centaine de Bastions ; mon hôtel est au sommet d'un de ces bastions, classé à la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. L'hôtel Surja est endormi, hôtel ou "bastion" d'hôtes ? La frontière est fine, je parlerais d'auberge. Je suis à leur porte, et ne m'attend pas à une telle vision. Je réveille le boss qui dormais sur un canapé dans la salle de réception sur le toit. Il confirme ma réservation rapidement. Je n'ai plus qu'à attendre le levé du soleil. Comment dire ? J'ai été pris par surprise. L'astre qui s'élève en plein coeur des éoliennes au loin, une point de vue magistral, à cela je me suis dis "Demain, debout 5h45, il faut que je photographie ça ABSOLUMENT", je n'avais jamais vu ce genre de levé de soleil, notre étoile était si pâle, qu'on distinguait à l'oeil nu et sans protection la fameuse tâche noir à sa surface. En quelque minutes cet astre endormis presque lunaires prenait la couleur de la fournaise qui m'attendais à Jaisalmer. Mon point de vue, si haut, surplombant la nouvelle ville extérieur, me plaçait à la hauteur des oiseaux et des chauves-souris qui volaient à quelques mètre de mon nez, soit environ quatre-vingt mètres au dessus du sol. La perspective qui s'offre à moi est magistrale, la nouvelle ville, le palais des Dames, la cité d'Or et le désert du Thar. Les éoliennes offrent une vision cinématographique, tout est si dense et si riches, mes yeux ne savaient pas ou naviguer à cette vue ; La gare, les havelis, les châteaux d'eau, les taudis, boutiques et vieilles masures, les routes sablonneuse, c'est tout un écosystème humain et naturel dans mon champ de vision, en un seul clin d'oeil. Avec le soleil, c'est toute l'équipe de l'auberge qui s'éveille. Je vois ces trois petites têtes dépasser des murets des terrasses, de derrières les banquettes ou des enclaves au murs. Trois gosses, d'à peine dix-huit ans, dont la chambre est cette terrasse, à même le sol, à la "belle-étoile". Naresh chaudhary est un jeune Népalais originaire de Katmandou, c'est ma première rencontre de l'équipe, un gamin dans la lune, toujours souriant, il semblerait avoir usé et abusé du Bhang Lassi tant il peut être distrait, employant un anglais très résumé , une vrai tête d'ange, et son coté paumé le rends terriblement attachant, le genre de môme que t'as envie d'avoir plus tard. Le second s'appelle Sameer, il a le même âge, soit dix-huit années imprécises (je dirais moins pour chacun d'eux, mais j'ai l'impression que dix-huit ans, la majorité, sonne mieux pour eux), mais au visage plus sérieux, plus dur et fermé; c'est un garçon du désert ; Lui et son collègue Askar, le troisième garçon, trente kilo tout mouillé, font parti de la même tribu, de confession musulmane, travaillant pour cette auberge depuis des années. C'était plutôt cocasse de voir Askar réveiller Naresh à (petits) coup de pompes; réveiller se gamin qui restera endormi tous les jours que les dieux font. J'assistais à tout ça, plus rien ne m'étonne, c'est une première matinée plutôt sympa qui s'annonce, conclusions vites confirmées. À 8h30 se point un grand gaillard, chapeau de cuire à la Crocodile Dandy sur la tête aux cheveux bouclés, Kurta blanche, pantalon d'Ali Baba, un visage blème aux traits fin, dont une petite barbe se dessine, transportant avec lui dans son étui à l'épaule sa flute Bansuri. Chris, vingt-trois ans et un jour de moins que moi, Sud-Africain; et premier nouvel acolyte de la journée fit son entrée, encore endormi d'une journée bien remplie. Se joignent à lui Janine, autre Sud Africaine, pimpante, à la voix mélodieuse, douce et suave, souriante jusqu'au tremolo de son accent; la trentaine révolue (je ne me souviens plus exactement de son âge, n'ayant pas de détail mnémotechnique à retenir); et Rishi, un Sadhû Irlandais dans la fin de la trentaine, aux cheveux long, blond, en chignon, la barbe longue et hirsute, ayant toute sa vie tatouée symboliquement sur ses bras et (je pense) sur le reste de son corps ; Grelots aux pieds, pantalon de toile bouffant, Kurta orange, bracelets, chapelets, tout font de lui le pure exemple du mec qui s'est laissé prendre dans la chaleur Indienne, durant ces quatre mois de périple, il a emmagasiné sur lui toutes ses trouvailles, fruits de ses divagations éthiques et spirituelles, un bonhomme très intéressant. Ces trois là m'inclueront à leur groupe pour la journée, comme si j'avais toujours fait parti de l'équipe, ce groupe déjà mixé au travers des routes, rencontre hasardeuse signant de profondes amitiés. Ils disent que me rencontrer, c'est le karma, nous sommes tous des solitaires que le destin Indien à lié sur notre chemin. Douché, propre, changé, deux crèpes au miel dans le bide et un bon bidon de Chaï liant tout ça, je m'apprête à découvrir avec eux la ville qu'ils connaissent déjà par coeur. Je ne quitterais pas Janine d'une semelle tant son aura force à la suivre, nous nous arrêtons au fameux Bhang Lassi (dont la spécialité est justement le Bhang Lassi, un Lassi à base de dérivé de Marijuana) ou cette dernière a besoin de sa "médecine douce" de la journée. Je la regarde déguster cet onctueux lassi de fruits et de saveurs enivrante, je ne suis pas tenté, si ce n'est par le goût; les effets ne me procurent plus aucun plaisir, et je ne veux pas prendre le risque de m'abandonner complètement à la folie Indienne, mais à la tête de Janine, il devait être très bon pour qui saurait le déguster et en profiter à sa juste valeur. Devant cette masure peu engageante, Rishi déguste ses Grenades et ses Orange, tandis qu'un Sadhû vénérant Shiva m'appelle, il souhaite m'offrir un bracelet de chance et me bénir (contre quelques roupies évidemment), pour le geste je lui file ses quelques roupies, je prend sa chance et sa bénédiction et m'offre aussi une très jolie photo. Nous nous enfonçons dans le dédales de rues de la ville, la première ville depuis le début de mon voyages qui possède des allées de grands pavés jaunes (oui comme dans le magicien d'Oz), les murs, le sol, les briques, sculptures, tout semble d'or ou de sable; cette ville est un véritable mirage au milieu de ces terres désolées. C'est une ville pas très difficile à apprivoiser, moins de monde, l'air y est plus chaud mais paradoxalement plus respirable. La population est elle aussi à l'image du même désert qui les accueille, dur et aride , mais au coeur fondant. C'est ici que nous trouvons l'origine de nos gypsys et autres roms tant décriés de par chez nous; un groupe de six femmes m'interpellent à la porte de la citadelle, elles vendent des bracelets d'argent douteux, mais "comme je fais de belles photos" elles m'en offrent un en cadeau, leurs enfants sur les genoux, réclamants des bonbons que je leur offre avec joie, un homme assis à leur coté, jouant de la Sitar pour appâter les touristes, volontier badins mais attachants. Dans les rues une boutique de vêtement "de seconde main", des vêtement déchirés, défoncés, des guenilles, pour quelques roupies. N'osant pas leur dire non, je prétexte une recherche d'argent à un distributaire pour m'échapper de leur entrave sympathique mais mercantile. Il me font cependant promettre que je reviendrais leur acheter leur froc à 100 roupies....Quelle erreur, je ne pouvais que leur donner leurs 100 roupies, une promesse étant ce qu'elle est, et en digne représentant je me devait de faire honneur à mes origines (et puis merde c'est 1,50 le pantalon...) . Plus loin une vrai échoppe de toile tissée, en coton, très solide et très beau tissu (nb : Vous constaterez que c'est le moment shooping, car je n'ai rien à me mettre pour le désert, je devais donc trouver des vêtement amples, mais léger pour mon aventure du lendemain), je craque pour une belle kurta sable pas chère et un pyjama de la même couleur. Janine et moi avions littéralement dévasté sa boutiques, partout au sol des chemises ,pantalons, kurta longues, kurta courte, de telle ou telle toile. Finalement il aura eu son affaire (et moi aussi), pour fêter cela, ce digne bouddhiste appelle un gamin dans la rue qui faisait la manche. Ce petit approche alors de la boutique, le vendeur lui ordonne avec force de monter sur le scooter de son collègue. "Pour ma première vente, j'offre une tablette de chocolat à un gamin et je lui demande de me ramener des fleurs pour une offrande", ce gamin crève la dalle à ramené le butin qu'il dévorait des yeux, la monnaie, et ne s'attendait pas à recevoir ce chocolat si savoureux à ses yeux; c'était Noël. Le marchand lui demande de m'en offrir un carré, ne voulant pas en manger je lui propose de le garder, mais le petit refuse et insiste. Un échange bien symbolique. Happy Diwali. Nous nous promenons, avec le reste de notre équipe toute la journée. Jouant avec les enfants dans les ruelles, les petits me sautent dessus, j'avais été acheté un énorme paquet de bonbons, ça me fait tellement rire de les voir en réclamer, encore et encore, singeant leurs copains à qui fera la plus belle pirouette pour en mériter un, je les distribue par cinq. De bien belles photos, les passants m'interpellent pour que je prennent leurs gosses aussi, en demandent plus sur ma ville, mon travail. Les anciens assis contre les murs observent les yeux taquins, l'un peignant de ses doigts sa moustache blanche, l'autre, celui que j'appellerais Gandhi veux poser aussi, un beau portrait en marque le souvenir. Le coucher de soleil sur Jaisalmer ne devais plus tarder qu'il était temps de rejoindre notre bastion, moi libre de quelques dizaines de bonbons mais pleins de photos, d'enfant rieurs ,déguisés, de rues d'or et de vénérables anciens, d'un sadhû un peu escroc et de gypsies rieuses. Sur la terrasse du fort, un musicien chantera pour mes compagnons et moi, avec son harmonium. Un moment hors du temps qui annonce de la plus belle des façons mes aventures demain. Avant de partir me coucher, je m'isole sur une banquette à regarder l'horizon depuis la terrasse; Sameer me rejoint, il me demande d'où je viens, la discussion démarre, nous en venons à parler de lui, il ne sait ni lire ni écrire, ou très peu, il balbutie dans ces domaines. "Tu veux que je te donne quelques trucs pour apprendre ? - oui ! - Va me chercher un papier et un stylo" Sur une feuille je trace les petites lignes, et commence à écrire l'alphabet, en Italique, en majuscule et minuscule, et lui fait des lignes pour qu'il recopie. Je lui fait répéter les lettre, puis je lui demande de me déchiffrer le menu du restaurant. Il y arrivera ! D'abord les lettres, puis les syllabes, et les mots, plus difficilement. Je lui ai dit qu'il fallait qu'il apprenne à réécrire la grille et qu'il s'entraine tous les jours, et qu'il déchiffre le menu et le réécrive, car il le voit tous les jours et connais les plats et donc leur prononciation. Ses yeux s'éclairent, avant de ressombrer : "je n'aurais pas le temps - Même quelques minutes le soir avant de te coucher ! - Trop de travail ce sera difficile, j'essaierais" Dramatique, ce mec est malin et plein de ressource, mais voila, il bosse comme un dingue, se lève, se couche, se lève, se couche, peu de temps (et encore "peu" c'est encore trop) libre. J'espère qu'il y arrivera. En tout cas ça m'a picoté le coeur de me dire que j'avais au moins aidé à ça, si peu, mais c'est mieux que rien. Finalement j'ai passé une partie de la soirée, seul, avec les trois gars, on rigolais, ils m'invitent a manger de leur repas, je me suis arraché la langue, au moins ils se seront bien marrés, et je suis allé me couché, heureux, ça commence à devenir une habitude. Mon hôtel à organisé un trek dans le désert ; habituellement les gens demandent une journée, parfois une nuit, je demande trois jours et deux nuits, un chameau, un chamelier, du Chaï et de belles étoiles. Mes voeux seront exaucés. Et si seulement vous saviez à quel point.. Mais ça, c'est pour un autre commentaire.
Jaisalmer

Je quitte Jodhpur, avec joie, excité par ce qui m'attend. Jodhpur aura été une belle étape de pause, une citée au cachet remarquable, aux rues uniques et aux tons variés. Ma Guesthouse à aussi évidemment participé à l'enchantement, une équipe très gentille, un point de vue phénoménal dans une quartier pittoresque, calme et peu commerçant, un luxe à 500m du fort. Vous vous demandez si j'ai réussi à trouver un chargeur de macbook pro ici ? (ou pas ahah) Je vous répondrais que [...]
oui, j'ai réussis, dans le fin fond du trou de Jodhpur. Ca m'a couté 100 balles, ça fait très mal, mais pas le choix pour continuer mon récit. Me voilà donc prêt pour rejoindre la Ville des sables, la cité d'Or, Jaisalmer, via le train nocturne de 23h45 à Jodhpur. Les gares ne me font plus peur question orientation j'ai choppé le coche (surtout y aller en avance et avec les infos de son train en poche !), et j'avais décidé de passer une bonne nuit, j'avais donc acheté une chaine et un bon cadenas pour attacher mon sac sous les sièges (mon matos restera mon oreiller et je dormirais quand même d'un seul oeil, on ne sait jamais). Mon arrivée à Jaisalmer est pour 5h45, à la clef, un levé de soleil en plein désert.
Jodhpur ‐ 18 oct. 2014

Aujourd'hui je vous conte mes journées d'hier et d'aujourd'hui, avant de vous donner rendez-vous dans le Désert. 17 Octobre 2014 Aujourd'hui, je suis heureux d'avoir passé le cap d'une nouvelle semaine en Inde sans mal de bide ou Tourista. Je me suis peut-être réjouis trop vite, mon intestin a, je pense, poussé un coup de gueule à mon saut du lit qui signifie la fin de la fiesta, on va se calmer un peu sur la bouffe de la rue et retourner à des modes plus "safe" pendant quelques jour [...]
s. Heureusement comme tout bon garçon organisé, j'avais prévu la totale pour mettre un coup de frein à ce qui annonçais un mal d'enfer. Je crois que j'ai échappé belle. Mon objectif de la journée, et ce malgré mon mal de ventre qui langui, est de visiter et photographier le fort Mehrangarh, ce joyaux construit dans cette même roche sur laquelle il semble majestueusement reposer. Il faut comprendre que cette fortesse qui surplombe la ville de ses plus de 120 mètre est l'un des plsu grandes d'Inde, et la vue depuis ses bastions vertigineuse. 500 ans et toujours dans un très bon état. Une bête comme ça ca se mérite, et me voila à monter les interminables "rues" de son enceinte afin d'accéder au Palais principal à l'intérieur même du fort. Essouflé, dégoulinant, les jambes sur le point de tomber toute seule, ne me manquais qu'une seule chose avant de songer à m'évanouir : Que la billetterie ne soit pas à l'entrée du palais. ....Etttttt.....effectivement, elle était tout en bas... On m'a donc sagement recommandé de faire demi-tour, de tout redescendre pour aller chercher un billet. Comment dire...le "ohhhh noooooon" inaudible devait tout de même se ressentir à des kilomètres à la ronde tant ma frustration était fort. Mais me revoila à redescendre...Puiiiiiis reeeeeeemonter... J'avais même plus envie de savourer la visite, car pour combler le tout, ce sont 40 petits écoliers qui font la queue dans chaque salle pourvisiter eux aussi..Je ne me vois vraiment pas attendre 2h pour faire une pièce, non, je sors vite de ce palais, ce qui m'interesse ce sont les murailles, qu'on me refuse car en réhabilitations. Je dois donc traverser tout le fort en long pour rejoindre le temple dédié à Shiva à l'autre bout pour pouvoir caser mon appareil à travers une minuscule meutrière : J'avais rêvé mieux, mais bon, la vue est sensationelle et les photos plutôt jolies avec tous ces oiseaux, car oui, les piafs c'est par milliers qu'ils survolent l'enceinte, une vrai joie pour les yeux, mais tout autant d'épée de Damoclès pour qui se mangera leur repas de la veille dans la figure. Je me recueille au temple le temps d'une petite pose spirituelle avant d'affronter les bruits et la poussière de la ville en dessous et me voila reparti en quête d'une nouvelle mission. Malheureusement et ce même après avoir fait 30mn de Tuk-Tuk je ne pourrais accéder à l'un de mes petits rêves : photographier l'intérieur du Palace Umaid Bhavan qui a notamment servit de décors au somptueux film "The Fall" de Tarsem Singh , je ne devais vraisemblablement paraître assez friqués au yeux de son altesse le Maharaja Gaj Singh vêtu de mon simple pyjama blanc et de mon petit t-shirt. Qu'à cela ne tienne, il aura pas de belles photos pour faire sa com' (oui on se rassure comme on peux). Ma promenade dans les rues s'achève au soir par une nouvelle recherche de mon auberge, décidément je crois que je n'y arriverais jamais. Mon ventre va mieux, mais je suis épuisé. Je vais me coucher tôt ce soir. ------------------------------------------------------ 18 Octobre Mon ventre semble me pardonner, un peu, mais la clim' elle m'en veux décidément, c'est partiellement congelé que je me réveille à 7h du matin. Ça tombe bien j'avais une forte envie de marcher, je trouve que je manque de photos portraits. Pourtant je ne pourrais pas sortir au grand air avant 8h00...Avant que mon voisin m'ouvre la porte de ma chambre, la chaine extérieur s'étend miraculeusement coincée dans son pieu...Oui ça n'arrive qu'à moi je sais. Et j'ai eu beau gueuler à la fenêtre aux passants de m'aider, d'appeler quelqu'un de mon auberge, rien n'y faisait, ils faisaient comme si c'était rien et devaient croire à un canular (tu m'étonnes, qui sérieusement, s'est déjà retrouvé coincé dans sa chambre d'Hotel a cause du chaine déjà difficile a placer quand on est face a elle alors de l'intérieur ?!). Bref, je reste et resterais Jérôme et le destin me le rappelle ahah. Bon sortir de la chambre : Check. Que voila une journée qui commence bien. J'arrive à négocier avec l'Auberge de faire le check-out à 22h00 et ainsi de ne pas avoir à tout empaqueter alors que mon train est pour cette nuit. En parlant d'empaquetage justement, je dois me délester d'une partie de mes affaires. Ayant eu l'intelligence, que dis-je, le génie d'avoir pris un avion allez qui accepte plus de poid que les vols intermédiaires, et étant un garçon organisé, j'avais évidemment rempli mon sac, c'est parfait, me voila donc avec 10kg en trop et tout autant de puissance 10 en euros à ajouter à la note si je commets l'erreur de me pointer avec tout ça aux aéroports. Je dois donc prendre tout ce dont je n'ai pas besoin pour le réexpédier en France, or je ne sais pas pourquoi mais Jodhpur me donne un peux plus confiance sur leur système de poste que mes villes futur. C'est donc parti pour la mission "Main Post Office". Et que dire ? C'est à faire une fois dans sa vie, mais juste une fois hein ! La bureaucratie dans toute sa splendeur, vous n'aimez pas en France ? Venez en Inde et la paperasse Française vous paraîtra aussi simple que poser votre nom sur un autocollant. Alors : La Poste Indienne pour les nuls : Etape 1 : Faire peser et vérifier le contenu de l'envoi Etape 2 : Trouver un tailleur qui veuille bien vous emballer votre paquet, dans un carton, puis dans une toile cousue, elle même scellée par plusieurs cachet de cire, eux même protégé par un autre paquet en carton. Etape 3 : Aller au guichet, refaire peser. Etape 4 : Remplir 4 papiers identiques pour la douane (avec tous les détails que vous pouvez imaginer) Etape 5 : Si vous avez oublié un élément, retour à l'Etape 1 Étape 6 : Croisez les doigts de pieds, priez, dansez la rumba, faites un calin à votre colis car vous ne le reverrez peut-être jamais mais vous allez quand même prendre le risque}}}} Le mec de la poste était tellement blasé qu'il n'avait même pas remarqué que son stylo qu'il m'avait prêté avait réattérit dans la poche de sa chemise, c'est dire à quel point ils sont stressés là dedans. C'est donc 1h30 que je perds pour envoyer un colis de fringue de 8Kg. Oui je n'aurais pas cru le dire un jour, mais la France c'est Usain Bolt à coté ahahah Je repars donc, une bonne première chose d'accomplie, ma vrai promenade peux enfin débuter. Que dire ? Les rues m'offrent de belles histoires, les enfants viennent d'eux même à ma rencontre. JE marche pendant des heures à discuter, balbutier plutôt un semblant de conversation avec ces petits qui ne parlent pratiquement pas anglais, j'arrive au moins a connaître leurs prénoms, ce qu'ils font, et à rigoler de leurs différentes bêtises. Certains sont des "petit éboueurs", soit extrêmement pauvres, ils n'ont que le tri des déchets pour survivre, et c'est une petit garçon et sa petite soeur dont je donnerais à peine 8 ans qui m'accompagnent lors de mes déambulations, avant de me quitter, fier de leur photos, et heureux de ne pas avoir passé une nouvelle journée ignorés. Je ferais le long des rues de la vieille ville, pour me retrouver sur les voies rapides plus "commerciales à l'occidentale". Diwali approche et comme à Noël chez nous, toutes les devantures, les étals, les magasins se sont parés de décorations, de bougies, de guirlandes, et les choix sont subitement passés des stickers aux pétards et autre feu d'artifice par exemple. Je sens que mon périple lors de Diwali s'annonce mémorable, car je sens une ferveur et un entrain comme on en connait rarement. Les familles sont de sortie pour acheter les cadeaux et autres petits présents à la hauteur de leur maigre budget. Les sourires sont présents où que je regarde. Les marchands parfument de leurs plus bons encens les rues pour cacher les odeurs de crasse. Les maisons sont repeintes; c'est le moment du grand ménage, des préparatifs avant cette fête dont je vous reparlerais le moment venu. C'est entre les "Happy Diwali" et les "Namaste" que je déambule, le sourire aux lèvre, conscient que je vie encore des moments rares. Une Omelette Massala avalée et me voici en route pour la direction des taudis des quartiers est. Je veux faire du portrait et forcer ma chance, je vais donc là ou le bonheur est gratuit et ou la moyenne d'âge descend en flêche. Traversants sur la passerelle d'un étang urbain, zigzaguant entre les explosions non-identifiées au sol, je suis accosté par des tous petits qui veulent que je leur donne un cadeau (vous voyez le genre ?), ce qui tombe bien, ayant prévu le coup et m'étant donc procuré une vingtaine de chewing-gum à 1 roupie l'unité. Je savais qu'il aimeraient, et je ne voulais pas les acheter à coups de roupies. Fiers de leur "cadeau" il me laissent m'approcher et les photographier, des regards perçants, de vrai miroirs. Ils en voulaient d'autre, mais je leur ai fait comprendre qu'il n'y avait pas qu'eux. Et justement, au loin j'aperçois une autre bande de gosse qui jouent au cricket. D'abord amusés de me voire débarquer (je suis le genre de gars qui doit être rare dans le coin), ils essaient d'abord de me narguer, puis, e voyant riant aux éclats posé sur mon épave de voiture, ils m'oublient un temps et s'adonnent à leur jeu préféré. Je ne peux pas vraiment parler de cricket, car ils n'en ont que les battes et une simple rue pour jouer. Derrière une balançoire, des grands assis à chiquer leur tabac. Puis après avoir fait entendre mes encouragements "allez ! un beau tir !" "oh nan c'est quoi ça !" "superbe !!!", ils finissent par accepter ma présence, en me proposant de jouer, et en souhaitant jouer les divas devant mon appareil, chose que je me fait un plaisir de capturer. Je fini de distribuer mes bonbons, ils sont ravis, et moi aussi, on aura tous passé une très belle journée. Le chemin du retour est comme tous les jours, je m'y fait : une chemin de croix ou je suis incapable de me repérer, non je vous jure, essayez pour voir. Mais finalement j'y arrive tant bien que mal. J'aurais marché toute la journée, pris de belles photos, fait de jolies rencontres, distribué quelques sourires que j'aurais recueillis au centuple. Une bien belle dernière journée que voici. Si ce n'est mon chargeur d'ordi qui ne fonctionne plus, il faut donc désormais que je me magne à trouver une autre chargeur....Et allez trouver un chargeur de Macbook Pro ici vous ? ...hum....
Jodhpur ‐ 16 oct. 2014

 A mon réveil je suis un peu blasé pour tous vous dire, je suis encore sous le coup de la vieille, un départ vraiment difficile. Mais la beauté de la Haveli qui me sers de guesthouse me fait reprendre le moral doucement. Cette Havéli de vieille de plusieurs siècles est tenue par une famille, grande famille, j’ai vu tous les garçons qui bossent, mais pas de parents, ou ils sont ? Je sais pas ahan. Je vais en apprendre plus le long de mon petit séjour, je mènerais l’enquête « qui [...]
que quoi donc ou ? » ahahah La Haveli est construite sur plusieurs niveaux, un grand salon avec une balancoirs, des divans, un jeu d’échec. Une première terrasse qui me mène a ma chambre ave une vue magnifique sur la ville Bleu, une seconde terrasse au sommet du battement avec une vue encore plus belle sur le fort, et les pourvurs ouest de Jodhpur, j’attend impatiemment le coucher de soleil, je sens que je vais passer un bon moment.   Comment vous décrire cette ville ? En tout cas la « vieille ville » que j’ai visiter aujourd’hui. Je peux comparer cela pour les nantais à un Bouffay géant grand comme Nantes, pleines de ruelles et de boyaux, des étals par milliers, tous le long de toutes les routes et de toutes les ruelles, des echoppes, des echoppes, des echoppes, de jouet, de bouffe, de thé, de balais, d’épices, de thé, de thé, j’ai oublié de dire de bouffe ? De bijoux, de vetements, de vêtement chip, de vêtement chères, de tissus, de…….Je ne peux vous faire toute la liste, mais croyez moi, il y a tout. Ma route m’amène dans une petite ruelle ou des enfants qui sortent de l’écolee m’emmennent, ces jeunes gavroches s’amusent de pouvoir me faire aller ou ils veulent. Puis il me disent « attention il y a des chiens méchants ici » Je ne sais pas à quoi m’attendre, je verrais bien. Eh bien oui, Jodhpur sera mon premier face a face avec les chiens errants un peu plus vilains que la moyenne. Le long de la ruelle les petits et moi apercevons une chien dégommés par je ne sais combien de bagarres, de coup de pompes et de roues de rickshaw, il est pas content. Les petits détalent comme des lapins me laissant face à l’animal pas plus large qu’un lévrier mais aux crocs bien aiguisés. Je fais demi tour calmement, je sais que si je cours, je suis foutu, et de toute façon s’il avait eu la rage, j’aurais déjà été croqué, donc je la joue zen, je fais demi tour, il me suis, et abandonne. Au sortir de la ruelle ce sont feu autres chiens pas content de me voire qui sont apparus. Toujours calmement, je passe à coté d’eux, ils ne me font pas peur, mais je ne suis pas rassuré pour autant, ils ont l’air d’avoir la dalle et je n’ai pas envie d’être le quatre heure. Finalement je quitte ces ruelles, je crois avoir trouvé la bon stratégie, on verra.   A ma sortie du boyaux, un rickshaw passe, il me demande si je veux monter, ok, je dois aller sur la place de l’Horloge, réputée pour son marché ouvert, ses badots, son omeletteshop et ses lassi. Trois jeunes enfants sont assis a l’arrière avec moi. Mon chauffeur les ramenez de l’école, c’est mignon à voire ce chauffeur brutos qui dépose délicatement ses deux petites filles et ce petit garçon, leur tend leur sac en leur disant aurevoir le sourire aux lèvres. Lorsque je suis le dernier à bord, il retire la grille de protection pour enfants, et les auto-tamponnauses redémarrent. Well, j’ai l’habitude maintenant, et puis il est plutôt marrent ce chauffeur.  La place du marché et quantité d’étals s’offrent à moi et a mes déambulations.  Un tailleur m’appelle, charismatique, je m’approche, il me fait s’asseoir (scénario habituel), mais je tiens à vous faire partager ce qu’il m’a dit, je n’aurais pas pu mieux résumer moi même.  « Quelles sont les trois questions que te posent un marchand en Inde ?  1 / D’ou viens tu ?  2 / Combien de temps ?  3 / Quel est ton hotel ?    De quel pays viens et combien de temps leur permet de jauger si tu reviendrais les voire s’ils te vendaient une camelote, si tu reste deux semaine, c’est jackpot.  Quel est ton hôtel ? C’est pour jauger la taille de ton porte monnaie, les affaires sont plus intéressantes si tu es dans un hotel à 25€ la nuit (ou beaucoup plus) qu’a 3€. Avec ces trois question le marchand a toute ta carte d’identité et est prêt à passer à l’offensive.   Alors que répondre pour les perdre ?   Où ? New Delhi, Ambassade Française, depuis 3 ans.  Quel hôtel ? tu ne t’en souviens plus.  Et ne pas oublier de dire « si tu me vends une daube je reviens, te baffe et récupère mon argent, e là tu pourras commencer les affaires ».   Ce type avait déjà tout gagné chez moi, il était encore meilleur vendeur que la moyenne. En faisant comme s’il était de mon coté, il attire la sympathie et le porte feuille qui va avec.  Suite à cela je suis reparti faire le tour de la place de l’Horloge. Les enfants veulent que je les prenne en photos, les marchands sont souriants, les femmes resplendissantes, je ne pourrais vous décrire toutes les couleurs étalées sous mes yeux.  Que trouve t-on sur cette fameuse place ? L’omelette Shop, réputé dans le monde entier, ou un papy prépare des milliers d’omelettes a bord de sa carlingue en métal à l’hygiène douteuse. Je ne peux pas y couper, il faut que je teste. Je prend une Omelette Cheese Massala….Et Un pur moment de bonheur, bénis des dieux. Entre deux tranche de pain, mon estomac est heureux.  Alors je prend la direction du fameux « Meilleur Lassi du Rajasthan » et…pareil…en gros, un bon délice tout ça.  Un jeune vient à ma rencontre alors, et nous faisons le tour de la place ensemble, me fait découvrir quelques étals, je ne me souviens plus de son nom, il est venu faire les marchés avec sa famille pour Diwali. Il est étudiant, et serait content de me montrer son école. Malheureusement le temps joue et si je ne veux pas manquer le coucher de soleil de mon Auberge, je dois rentrer au plus vite, et je ne veux pas prendre de Rickshaw, non je dois essayer de retrouver seul mon chemin à travers ce labyrinthe. Comment vous dire ? J’étais pommé, complètement pommé. Je demande mon chemin, on me dit à droite puis a gauche, puis demi tour. Finalement je fais une pause à l’étal d’un vendeur de Chaï, je me brule la langue, un pétard explose, je suis surpris et me renverse du chaï bouillant sur le bras, tout vas bien, je sens que cette journée aura une place de choix dans la journée du « n’importe quoi mais j’adore ça ». Au bout d’une heure trente de tours et détours, je retrouve miraculeusement ma maison d’Hôte. C’est Ko que je vais prendre ma douche pour descendre diner. Internet fonctionne enfin, et je peux reprendre le fil de mes récits.   Le coucher de soleil qui se laisse deviner à l’horizon du sommet de mon hotel est magique, une vue extra sur la ville Bleu. Tout est parfait, mon appareil photo est là pour me le reconfirmer le nuit venue.   Que dire ? L’aventure n’attend pas. Le sommeil lui m’appelle, ce soir je dormirais bien, je l’espère.
Jodhpur ‐ 15 oct. 2014

C’est donc le coeur serré que je quitte la ville bleu, lourd de souvenirs, d’histoires et de sentiments, de sensations et d’odeurs, de petites routines et de grandes rencontres. Jodphur m’attend avec je l’espère, les même promesse. Mais ce qui était pour moi une possibilité m’apparait comme une évidence. Il faut que je revienne, au plus vite, bientôt.  Désormais m’attend une longue route en bus et si vous voulez une drôle d’histoire, je vous laisse déguster :  A b [...]
ord d’un bus bondé, je m’attend à passer 6 longues heures dans le rang du fond, mon compagnon de siège est un Catalan, un peu perdu dans son aventure mais plein de souvenir en tête lui aussi. C’est serré comme des sardines que nous ferons le chemin, ayant du nous presser à monter comme des dingues, nos sacs n’auront pas trouver le chemin des soutes, non, ils seront avec nous, finalement n’est-ce pas plus mal ? A ma droite donc mon camarade Catalan, à ma gauche un Indien de la toute dernière fraicheur, vous savez, ce genre de mec qui s’extasie devant les progrès de la technologie, exhibant fiermant son vieux Nokia couleur, qui faisait MP3 !! Et vidéo !!  Cet homme ne parlant pas anglais va sortir de sa poche nombre de choses à me faire découvrir, tout fier qu’il est de rencontrer des étrangers. Il sort d’abord de sa poche un baumes d’huiles essentielles, me le montre et le sourire aux lèvre avant même que je dise « no thanks » me badigeonne le front, le nez, la figures de 3 litre d’huiles. Je n’arrive pas a respirer, ça me brule, mais je prend ça comme un cadeau de départ..Je garde le sourire, je me dis que je vais me marrer pendant ce voyages. Il sors alors de sa poche magique une boites de graines qui ont trainé je ne sais ou sensé favoriser une bonne digestion, cette fois je ne fléchis pas, je ne sais pas ou ça a trainé son truc, j’ai 6h de voyage, j’ai pas envie de prendre le risque de tenir dans un bus sans toilettes. Au bout de 15 mn il abandonne de me donner sa graine, tout l’arrière du bus, les hommes, les femmes, et mon camarade de traversée sont exposés de rire, je passe vraiment pour une expérience zoologique intéressante pour cet homme visiblement très enthousiaste à mon égard. Puis il sors de sa poche un petit flacon de parfum jaune, il me le fait sentir, ça sent fort un mélange de fleurs et de pisses, j’imagines que c’est riche en ammoniaque son truc vu l’odeur et la couleur. Qu’a cela ne tienne, il me vide le contenu sur mon épaule gauche, me badigeonnant vigoureusement de parfum, colorant au passe ma kurta.  Une fois les cadeaux de bienvenu échangé, il allume la musique et se lance le défi de me faire aimer Bollywood, ça ne me fait pas trop de mal, j’adore ce style musical…Mais le téléphone à 5cm des oreilles à fond, tout de suite j’adore moins. Et pourtant il tiendra…3 heures…le bras levé, prèt de mon oreille, souriant et me regardant, moi qui fait semblant de m’endormir pour qu’il s’arrête….il ne s’arrêtera pas. Ce n’est que vers 20h00, 6 heures après qu’il descendra, 20 mn avant mon arret final. Je suis donc sourd, badigeonner de parfum qui pue, a moitié défoncé à l’huile essentielle, tout va bien les gars, j’arrive. Un constat en tout cas : les vieux téléphone tiennent vraiment question batterie, pas de bol, il en avait deux ,donc quand l’un s’était éteint, il s’est remi avec le second. Finalement ce voyage n’aura pas été triste de ce coté.  Et que dire du bus en lui même ? Un douzaine de rangs, un colonne d’une place, et une colonne de deux place, je suis tout au fond, place 29; pas de clim; au sommet, des box qui servent de cabines pour les passagers ayant une place « sleeper », des boites tupperware en somme a rendre claustro le moins claustro d’entre tous. Le long du couloir, des échelles pour accéder aux dites cabines.  Vous vous souvenez d’un vieux dessin animé, le bus magique ? Ce bus qui virevolte, saute et tressaute comme un bus gonflable ? Et bien la même. Pour les plus anciens, imaginez le cousin de la Coccinelle Choupette en version Bus Indien. Un tappe cul, une montagne russe, une machine à laver, je pourrais continuer les métaphores toutes la nuit pour vous faire imaginer la route et cette conduite. Toutes les 15mn un énorme trou vous fera manquer de peu le plafond, vous décollez littéralement. Personnellement ça me fait marrer, si seulement ça ne faisait pas autant mal au cul.  Une courte pause de dix minutes à mi-chemin et nous voila repartis. Ces 6 heures auront été longues pour mes fesses, mais courtes pour moi qui ai, tout de même, réussi à dormir plus d’une fois. L’arrivée à Jodhpur se fait avec la crainte d’avoir le coccyx pété, mais non, en fait il a juste pris très cher.  Mission Tuk-tuk a l’arrivée, mon camarade Espagnol hésite, moi je saute dans le premier venu, « combien ? 200 ? Non 100, aller sinon je vais voire ton pote j’ai pas le temps et j’ai la flemme de marchander ! Ok ? Bon allez go ! » C’est vers la vieille ville que nous nous dirigeons. Me voila Ville Bleu, à demain.   
Udaipur ‐ 14 oct. 2014

Vous constaterez que le rythme des actualisations de mon journal est moins régulier que la semaine dernière. Ceci pour trois raisons : J’ai écris un long article qui m’a pris du temps et que (si ce n’est déjà fait) vous pouvez consulter dans ce même journal dans la rubrique « articles » (a droite de l’icône « photos » en bas à droite de la page); d’autre part je me suis occupé de beaucoup, beaucoup de photos : S’agissant d’un voyage photographique je dois gérer ce [...]
tte priorité, en diffusant mes photos elles même à un rythme régulier, je m’excuse d’ailleurs de ne pas pouvoir les mettre en ligne ici pour le moment, le wifi particulièrement lent m’empêche de mettre en ligne dans le journal, vous pouvez retrouver mon album de voyage sur ma page Facebook « Roger Ht » dans l’album public « Namaste ! ». Enfin dernière raison : j’ai beaucoup plus pris le temps de vivre à Udaipur, me laisser filer, tout en vivant de sacrées expériences que je vais vous compter ici. Préparez vous, il y aura de la lecture.  Nous y voici donc : Udaipur Partie 2 13 Octobre 2015.   Commençons par le commencement, n’ayant pus développer les bases dans la première partie, je vais m’en charger ici. Je réside dans l’Hotel Lac Pichola, un ancien Palais d’un blanc éclatant donc les balcons et la magnifique terrasse supérieur donnent sur le Lac, le fabuleux City Palace et la fameuse Haveli au bord de Gangaur Ghat qui a notamment servit de lieux de prise de vue pour une scèn du film Bollywood (excellent soit-dit en passant) : Ram-Leela.  J’ai déjà mes petites habitudes, tous les soirs à 20h00 je me rend au restaurant de la Terrasse, et suis place sous un baldaquin, ou, allongé sur le matelas moelleux, noyé dans les coussins, j’assistes au coucher de la ville face à moi de l’autre coté du lac. La vue est magnifique, le jour vous verrez les enfants plonger dans le lac, le soir, un magnifique coucher de soleil duquel la ville se parera de ses plus beaux diamants de lumières. Quelle chance.  Il s’agit donc vraisemblablement d’un hôtel de bon standing. Ma chambre est propre, spacieuse, tout est au top, donnant sur la charmante cour intérieur du Palais, au premier étage (chambre 112 précisément). Si ce ne sont les lieux, ce qui est à retenir c’est le staff, extra, vraiment; pour en avoir parlé dans mon article, certains liens se sont tissés entre Kamal et Shelendra, deux jeunes serveurs, qui avaient assistés amusé et un peu hébétés devant ma sortie nocturne avec les filles, dès lors, et du fait qu’ils nous avaient raccompagnés à leur hô tel, j’avais franchis la barre « Client-employé » pour entre dans la case « backstage ». Et depuis, ce ne sont plus des employés à mes yeux.  Vous remarquerez qu’ici les liens se font à vitesse rapide, l’attachement est fort et bref, la relation nouée est durable et vaut autant que des années d’amitié au pays, comme toujours, le karma, l’entente, la confiance et l’intéressement à l’autre permettent cela ; le dépaysement agit de façon (si positivement pris) à être beaucoup plus sensible à l’autre et à sa personne, et cela se ressent.   Ce lundi 13, je souhaite aller à la campagne, voire une autre facette de l’Inde, que les villes cachent soigneusement sous une montagne de déchets : les gens qui vivent à la dure, sans touriste pour venir justifier un maigre salaire. J’ai donc pris un Tuk-Tuk avec pour objectif : Tiger Lake, à 30 mn d’Udaipur. Sur le chemin, une fois franchis les lourdes portes de bois et de métal des murailles qui cerclent la Ville Blanche : des villages, des quartiers entiers de masures blanches, décrépies ou inachevées (je vous avais déjà dit qu’ici rien ne parait fini, sinon à l’arrache, un coup de mortier, on bouche le trou et on met un pot de fleur sans fleur ? ). Pour tout vous dire je ne m’attendais pas à une partie facile, le contact avec les personnes vivant dans les campagnes est difficile à obtenir, et cette intrusion dans leur cercle est vécu d’autant plus inapproprié que mon chauffeur de tuk-tuk bien que sympathique pense pouvoir me dégoter de jolies photos « souvenir » en alpaguant les gens au bord de la route pourvus qu’ils portent de la flotte ou des bottes de pailles. J’étais un peu consterné. Posés à une sorte de buvette qui tenait sur du bric et du broc, un chaï à la main, je suis au milieux des hommes durant leur break du midi; les regards sont lourds et suspicieux, un détail m’amuse cependant : Les pattes d’eph’ sont toujours à la mode ici.  Mon chauffeur me demande pourquoi je ne les prend pas en photo, n’ayant visiblement pas compris l’intérêt de la chose, je lui répond : « Je ne prend pas des gens qui ont le regard noir ou vitreux à mon égard, je veux des photos qui racontent une histoire, pas une belle tête bien pauvre à accrocher à mon mur », je crois que là il a compris. Nous nous dirigeons vers le lac, les chiens errants dorment sous les belvédères, la promenade est douce, je remarque deux jeunes du café qui semblent surpris de me voire là, ils me sourient, la voila ma photo, il fallait que je prennent leur patte d’éléphant. Je sens que la chance me sourit, sur le chemin du retour, une petite famille me regarde, un des gamins de 45 cm de haut joue/travaille à tailler des rochers avec un maillet de pierre, je l’impressionne, il n’ose pas me regarder dans les yeux et se détourne à mon approche. Son grand frère à peine plus haut arrive en courant, curieux de me rencontrer, s’arrêtant net à 2m de moi. Personne ne parle Anglais évidemment mais l’échange se fait au regard, eux sont étonnés avec leurs yeux, et je parviens à les faire rire avec les miens. Leur mère portant un panier lourd de pierres se joint à nous, elle est belle dans son sari bleu, son époux ne la quitte pas du regard. Une bien belle famille unie qui sourit à mes photos et surtout à moi même, une ligne direct vers leur coeur à travers leurs yeux.  Une femme au loin m’appercoit, une tante ? Une soeur ? une voisine ? S’approche de moi en riant, et me faisant comprendre que « business is business », il fallait bien un bakchich pour un si beau visage ? Je suis contre l’idée, mais elle me fait tellement marrer à singer mon rôle de photographe en riant avec les puits que je me libère de dix roupies rien. Elle s’éloigne, je reprend une photo, au loin elle se retourne au bruit de mon déclencheur, et semble hurler de rire en disant que je traduirais par « oh non pas encore ! allez allez raboute ! » , cette fois je ne lâche pas, je ne suis pas un tiroir caisse, la photo est un art, et l’art est gratuit, et je ne veux pas participer à ce genre de « tu payes contre une photo », je pense qu’elle l’a compris et me laisse reprendre ma route.  Le temps était venu d’assister au coucher du soleil du haut du Palais des Moussons au point culminant d'Udaipur, à km au Sud-ouest de celle-ci et à environ 1000m d'altitude. Le Palais a notamment servit de décors pour la demeure de l'antagoniste principal de James Bond dans Octopussy. Sur un des flancs de la montagne, une billetterie. Mon chauffeur m’attendra ici bas. Je vais donc prendre un ticket pour le taxi (une jeep qui fait l’aller et retour toute la journée), sur le ticket, en Hindi « Non responsable en cas d’accident », bien, me voila rassuré, quand je vois le pic qui s‘offre à moi, cela me semble encore plus « mal-aux-doigts-de-pieds » qu’à Jaipur. Mais bon, il faut bien en passer par là. Et effectivement, la Jeep carbure a mort dans des épingles de 90° au dessus de 350m de précipice sans bordure, sur une chaussée large d’une voiture et demi. Je ne vous détaillerais pas ma tête à ce moment là je pense que vous imaginez bien cela tous seuls, heureusement, j’avais attaché ma ceinture, j’étais le seul sur cinq…Au moins on se rassure comme on peux.   Au sommet le spectacle était grandiose. Le palais en friche et plutôt en ruine offre deux balcons en son sommet aux perspectives extraordinaires. Au Nord, Udaipur, la Ville Blanche, au Sud, les Mont Aravelis, ces imposantes montagnes rondes qui semblent se chevaucher comme des dunes de pierres et de plaines verdoyantes. Le coucher de soleil se fait attendre, le guide de « Shakira » m’explique les lieux, je lui donne son bakchich, il est content, il s'en va et je peut apprécier la vie dans le calme et une grande sérénité.  Des jeunes de Calcutta se joignent à moi et lancent la conversation, ils ont annulés toutes leurs autres visites rien que pour ce coucher de soleil.Mais le jeux en vaut la chandelle....Mais tellement...  Sous la chute de l’astre, la brume s’élève au loin dans les monts, la nuit apporte avec elle des teintes d’or, d’azur et d’argent, les monts s’endorment un a un, les oiseaux volent à l’Horizon participant au bal. De l’autre coté Udaipur s’éveille, la blancheur éclate sous les lumières de la ville, le City Palace prend ses couleurs du soir. Quelle majesté que ce point de vue. Une émotion intense me traverse, j’ai l’impression de planer sans rien fumer, je n’arrive pas à croire ce spectacle, je suis à 15 000 km de chez moi et j’assiste à ça. Vraiment, un moment inoubliable (détaillé dans mon précédent article) .  Le moment est venu de rejoindre le plancher des vaches après cette belle excursion, il faut retourner à l’Hotel. A 20h00, heure précise, je suis prêt à mon rituel du jour, mon baldaquin m’accueil comme si l’on ne s’était jamais quitté, les gars aussi, plus de Sir, juste des Tchek. Je suis encore estomaqué et charmé par mon aventure de la journée. Cette nuit je dormirais 10 heures.   ------------------------------------------------ 14 Octobre   Je me lève, et je me bouscule, oui il est tard, il est midi, et je dois me magner j’ai des trucs à faire. Aujourd’hui c’est le moment de se promener plus en amont dans la ville, je veux faire le tour du lac à pied, où ? Je ne sais pas, mais je veux marcher et voire ce que je trouve en route.  Sur le chemin (rudement long) je m’arrête pour discuter avec les gamins qui sautent dans le lac, a coup de cigarettes j’en apprend plus sur eux, soit pas grand chose, ce sont des jeunes qui vit à l’école et se baignent l’après midi dans une eau bleu mais dégeu. Non le plus intéressent est que je n’avais pas vu tous ces gens qui faisaient leurs ablutions et se lavaient eux aussi à coté, caché sous les arbres, des jeunes, des moins jeunes, ça grouille de vie sur cette portion du lac du quartier des tailleurs de Gangaur Ghât. Je tente la photo, le soleil est trop fort à cette heure, je leur dit que je repasserais dans la soirée.   Au moment de quitter les lieux je trouve une « French Backery », tient tient, on va voire ça et peut être se marrer un peu. Si vous aviez vu leur « Chocolatine », vous auriez comme moi éclaté de rire. Ils sont vraiment à l’arrache ceux la. Alors le Pain au chocolat a la Francaise par les Indiens (de cette boutique en tout cas) : Une brioche avec du « nutella » au milieux. Je vais voire le gérant et lui conseil de changer l’étiquette par « pain au chocolat », ca fait plus vendeur et plus français que le vieux chocolatine nordiste. Et lui conseille aussi de faire des pâtes feuilletés au passage, mais bon, ça fera rire d’autres français au moins. Il a en tout cas noté le nom, on verra a ma prochaine visite s’il a effectivement changé. Bon j'ai tellement rigolé que je lui en prend un (50 roupies ca va), et vais le balancer aux gamins, ils auront leur quatre heure comme ca. Puis je continue ma route.   Sur le chemin je croise des gamins des rues, des femmes en saris au gilet orange qui passent le balais sur une route propre et déversent les quelques cochonneries qu’elles trouvent pas loin à coté …sur une route déjà bien crade. Les marchands locaux sont partout ,ceux là sont roots, hygiène zéro , mais qu’est que ça fait envie ! Les beignets frits de la toutes première saveur, les bonbons aux épices, les grenades a profusions sur les étals et charrettes de bois. Au loin un homme tire l’eau du puit ; me voila tout prêt du lac, toujours aussi illuminé par ces scènes de vie d’ailleurs et d'un autre temps. C'est alors que j   ’ai un aspiration toute neuve : Je veux prendre un cour de musique.  Je rebrousse chemin et remarche une dizaine de km A 200m de ma chambre, une petite salle qui ne paye pas de mine, un fabriquant d’instruments de musiques, du tablas au bansuri en passant par la sitar, il est multi-usage et extrêmement doué, il joue pour le Radisson le soir et donne des cours la journée. Il veux m’apprendre les tablas, ce sera pour une autre fois, non moi je veux apprendre la flute bansuri.  Le Bansuri est une flute de bois ressemblant à une flute traversière, en bambou, avec six trous. Je vois a sa tête qu’il aurait mieux fallût que je choisisse les tablas, mais que voulez vous, j’aime le challenge. Après avoir lamentablement tenté de sortir une note de cette flute, son aide pour la placer comme il faut devant la bouche, il se résigne a me faire apprendre les notes et un morceau sur une flute à bec en bambou, à 6 trous, bon c’est tout de suite moins exotique, le challenge est moindre mais au moins je connais les notes. Pendant une heure je jouerais avec lui, en harmonie. "TE TE TE !!!  - Yes I know !!!!"  Voila comment résumer ce cours. Je connais le morceau, il me donne une flute, je devrais m’entrainer. Une bien drôle de soirée s’y reportant s’annonce. A la sortie mon professeur me demande une cigarette, je lui en offre une, à sa tête je crois que j’ai pas choisis les meilleurs, il ne la prendra pas. Non il va chercher en face une de mes nouvelles révélations de voyage : De petites cigarettes roulées dans du laurier séché tenu par un fil de couture, les Bidi, 15 roupies le paquets de 30, autant dire qu’a 60 roupies le paquet de clopes degeu, j’ai choisis mon camp, c’est meilleur, ce mélange de tabac et de laurier dans une fumée suave. Ca y est, je suis un Bidi's Man.  Suite à ce cour, le soleil est sur le point de se coucher, je dois aller prendre les enfants en photo. Je traverse le pont piétonnier de pierre ou quelques vendeuses de sac ont trouvé un lieu idéal pour accoster le bado. On ne m’accoste même plus, non, on me propose des chaï et on me demande si je veux m’assoir pour faire la causette. Un homme sans jambes veux fumer quelques bidi avec moi, je m’assois avec lui et profite du moment, sans échange de paroles, juste quelques regards, un grand sourire de sa part que je lui rend avec plaisir, puis le moment est venu ,le soleil arrivant au bout de sa course, l’heure d’or débute. Une fois au bord du Gangaur Ghât, je remarque que ce sont plus les mêmes gosses, mais d’autres un peu plus jeunes, et plus excités, qu’à cela ne tienne, je m’assois au bord et les regarde faire les cons. Deux grand pensent me choquer en montrant ce qu’ils ont entre les pattes pendant qu’ils essorent leur caleçons, je leur dit dans un éclat de rire « mais vous croyez quoi les gars ? J’ai la même aussi ! » , ils sont espiègles et cherchent à choquer l’ étranger, pas de chance c'est pas une zigounette qui me choquera . Deux tout petits d’à peine 10 ans attirent mon attention, avec leur lunettes de soleil trois fois trop grandes mais au regard à faire fondre un miroir se cachant derrière ; ils ne parlent pas beaucoup, il suivent les jeux de leurs copains, il essayent de montrer qu’ils sont de la bande avec leur timidité propre et une profonde gentillesse. Ils veulent que je me joigne à eux dans leurs plongeons. Je ne suis pas suicidaire, mais j’avoue que la tentation est grande. C’est lorsqu’ils me voient fumer mes bidi que deux des moins jeunes (tout est relatif) commencent à vouloir m’en prendre. Ils essayent toutes les façons de m’amadouer, des yeux de chaton gros comme ca, au petit sourire en coin. Je suis catégorique « t’as moins de 15 ans mon gars ! Je ne cautionne pas ça, tu rêves », ce petit jeux durera une quinzaine de minutes jusqu’à ce qu’ils comprennent que je ne céderais pas et demandent à un adulte de s'en charger, je lui refuse aussi sachant qu'il les donnerait aux gosses. Quelques photos intéressantent découleront de cette rencontre, surtout de ces deux petits. Je retourne récupérer ma Kurta, recousue dans le bon sens, et m’apprête a prendre une bonne douche avant d’aller manger. A l’hôtel on m’accueille comme un prince Kamal et Shelendra m’attendent, ils me disent « C’est ta dernière soirée ! Oh nan ! on viendra toquer a ta porte vers 23h quand on aura fini ok ?», pas de problème les gars je vous attendrais .  Je suis le premier arrivé au restau, tout le monde défile en rang d’oignon pour me demander ma journée, de belles tranches de rire quand il me voient incapable de sortir un son de ma flute. Je demande alors à tour de rôle : "Et toi tu sais y jouer ?  -Oui bien sur !"  Ils s’emparent un à un de la flute et tentent de sortir un son, devant mon amusement et leur échec, chacun soufflera dans tous les trous en espérant qu’un miraculeux son sorte de cette machine. Ils la tiendront en l’air, en angle droit, a l’envers, mais inutile. Lorsque le patron du restaurant nous rejoins, mort de rire, lui c’était le boss et il le montrerait :  « Laissez moi faire, je vais vous montrer " *poin poin poiiiiiiiiiin* Pas de chance, souffler dans le trou ne suffit pas, lui aussi ne sortira pas un son, sous les rires de tous, en particulier du mien. Finalement un des garçons y arrivera, puis je retenterais moi aussi, et enfin ENFIN j’y arriverais, CA Y EST j’y arrive ! Ahah Ils ont les boules, c’est moi qui arrive a jouer de leur flute, décidément je les surprends.   A la fin du diné l’un des gars ayant repéré mon petit numéro pour amadouer les filles (le coup du jeune solitaire seul a sa table devant les autres en train de boire son thé) me dit d’aller boire mon thé devant la table de deux filles arrivée alors. Je m’exécute, ça promet d’être marrant. Mais c’est tout un bus de Canadien qui se joignent a ma table, noyant ma solitude dans un flot de rire gras parfumés de Gin et de Whisky. Et en plus ils me font la causette pour me raconter ou leur bus les a emmenés, d'un point à un autre comme des puces. Ils ont choisit le voyage sécurisant, je peux les comprendre, mais c’est dommage ils passent à coté de tout. En tout cas Echec et mat, je n’aurais pas eu une nouvelle rencontre avec deux jolies Indiennes. De toute façon je dois aller préparer mon sac et attendre les gars.  Comme promis ils viennent me chercher. Kamal est a une heure de ses 20 ans, Shelendra à l’aube de ses 18. Nous allons marcher, de l’autre coté du lac au bord du Gangaur Ghât, pour nous asseoir face aux flots devenu noirs. Nous discuterons pendant une heure de tout et de rien, surtout de tout. Je leur demande combiens d’heures ils travaillent, les deux plus de 40h en trois jours pour 4000 roupies (même pas 70€), je ne suis malheureusement pas étonné. Dans leur pays point d’ascenseur social possible : "Tu gagne quedal, tu te maries, tu touche une maigre dote, tu fais des gosses, qui ne gagneront quedal, et ainsi de suite." Eux rêvent de grandeur. « J’apprendrais le Francais et je viendrais travailler dans les restaurants en France », Shelendra est moins optimiste, il a beau avoir 17 ans, il est déjà blasé « Je suis fatigué, de ce rythme, de cette vie », je lui fait comprendre que s’il tient se discours à 17 ans, c’est la corde au cou qu’il fêtera ses 25 ! Il doit se battre pour ses droits d’Hommes, exiger le droit à la réussite par tous les moyens possibles : « J’essaierais -Non n’essaie pas ! Fait le ! -Oui c’est vrai, je le ferais » les yeux étincelants. J’espère qu’ils réussirons, j’espère aussi que nos frontières ne seront pas plus fermées qu’elles ne le sont déjà, ce serait catastrophique pour ces jeunes qui ont faim d’apprendre, de s’élever socialement, pour retourner dans leur pays afin de justifier d’une plus haute positions et de tirer un maximum de leurs expériences.  Nous rigolons des filles, des injures dans nos deux langues, Kamal veux faire de la gonflette et peine à faire trois pompes, je lui conseille dans faire 3 séries de 20 pour voire un résultat, il le fera, j'ai sa parole ahah  Au moment de partir Shelendra me dit qu’il viendra toquer à 9h00 pour me montrer son Udaipur à lui, à moto, nous irons voire où une partie sa famille habite, et me montrera ce que je n’ai déjà vu.  Il est 0h30, l’heure de se coucher pour eux, car leur journée de demain est bien remplie. Nous nous saluons avec une poignée de main pleine de sentiments. Je suis survitaminé et profondément sonné par cette soirée, riche en émotion et découvertes. Un vrai ascenseur émotionnel que ce voyage, mais toujours le même constat : Si ce ne sont les mots, ce sont les yeux qui parlent. Ce soir j’aurais eu les deux. C’est moi qui ne les remercierais jamais assez. ----------------------------------------------   15 octobre   A 7h30 je suis au taquet pour préparer mon sac, ranger ma chambre envahie de bouteilles d’eau et de paperasse, les cordons USB sont partout, elle a vécu cette chambre. Je vais prendre un thé en bas, avant de remonter écrire un mot à l’équipé en charge des chambres qui me traitent comme un roi depuis mon arrivée, sans attendre rien en retour si ce n’est mon plus grand respect et mes remerciements sincères. Je croise Kamal à la réception, il me dit qu’il faudra qu’on se voit dans les jardins vers 12h00 avant mon départ.   Shelendra me rejoint à la terrasse à 9h30, ponctuel. « Prêt mon gars ? » me dit-il. Et comment ?!  J’enfourche la moto et nous voila parti dans une découverte d’Udaipur à la Shelendra. ({les règles de la moto en Inde : Ne te tient pas au conducteur, ne te tiens pas du tout pour garder l’équilibre, contracte tes fesses qui seront les suspensions qui te maintiendront en vie }}}}} Il ne roule pas vite « Je ne veux pas que mon ami termine son voyage à l’hôpital », mais 60km c’est déjà pas mal sur ces routes pleines de bosses, de trous et de gens. Il me montre les différents lac d’Udaipur, là ou habitent sa famille (l’autre partie étant à Jodhpur), sa petite copine est sa voisine d’en face. Il prévoit de se marier dans 3 ans maximum, et compte bien me voire parmi ses invités. Kamal aussi veux se marier dans trois ans, je leur ai conseillé la veille de choisir la même semaine comme ça je pourrais participer aux deux ahah.  Nous rejoignons les campagnes, nous tournons, et finalement me dépose à l’hôtel ou travaillent son père et son grand frère (le propriétaire de la moto). Revigorés de 2 litres de flottes, et prêt à la course qui nous attendent nous repartons après qu’il m’ai présenté son grand frère qui, me dit-il, a hâte de me revoir. Il est 11h00, nous sommes dans la vieille ville, je dois aller chez le tailleur récupérer mes costumes, faire le check-out à l’Hotel pour être a 13h00 a la station de bus. Shelendra m’accompagnera pour tout cela, pressant le tailleur de coudre les quelques boutons de ma veste qu’il lui reste à faire. Au moment de payer, le lecteur de carte ne marche pas, et nous voila à courir dans les ruelles d’Udaipur à la recherche d’un distributeurs disposant d’assez de fonds. Mon camarade est mort de rire car j’emprunte des ruelles qu’il ne connaissait pas lui-même, je lui dis que je n’ai pas pris les chemins standard durant mes traversées de la ville Blanche. Finalement je trouve mon distrib, mes sous, et nous voila reparti. Je paye et nous retournons à l’hôtel. Tout s’accélère, mon chauffeur de tuk-Tuk de l’avant veille ne m’a pas oublié, m’accoste pendant notre course « Heh je t’ai pas oublié, tu fais quoi ? » (« J’AI PAS LE TEMPS ! ») - euh je me trace je suis dans les starting block !!!!! -ok bah je t’attend là pour aller a ton bus !!! -ok ok ! ciao ciao (traduction "ouai ouai c'est ça")»  A l’hotel le check-out est fait, il est 12h30, il est temps de prendre mes affaires, dans le petit jardin de la cours intérieur du palais Kamal et Shelendra m’attendent. Il est temps pour Kamal de dire aurevoir, il me demande une nouvelle fois d’être présent pour son mariage, il continue de dire que « nous nous reverrons en France hein ! nous nous reverrons ! Prend soin de toi surtout », je le remercie avec émotion (non je n’ai pas pleuré, restons dignes) et lui réitère mes conseils «C’est surtout toi qui dois prendre soin de toi, bas toi pour tes droits, 4000 roupies c’est quedal !! », nous nous séparons par une accolade pleine de joie et de peine. Le moment est venu de se quitter, et c’est pas facile, pour casser cette ambiance lourde et n’aimant pas les aurevoirs triste, je lui dit au loin « n’oublis pas ! 3 séries de 20 pompes tous les soirs et toutes les filles françaises seront à toi ! ». Il éclate de rire « Je m’y met ce soir !! » Shelendra m’accompagne jusqu’au bus ou il l’attendra avec moi. Il saute sur un Rickshaw, monnaye la course à 100 roupies et nous voila reparti, mon lourd bardage a dos. Il me quitte à l’hôtel de son frère ou il dois rendre les clés de la moto avant de me rejoindre. A la station je patiente sur les banc de l’agence qui s’occupe de mon voyage, mon ami revient et attend avec moi. Et nous discutons pendant une demi heure :  « Tu ne fumes pas parceque ton père te cognerait si tu fumais ? -oui, mais il fume lui et bois, il bois beaucoup, il dépense une grosse partie de l’argent que je lui donne avec mon travail en alcool (nb : je comprend encore plus le background de ce garçon)  -Il est violent quand il bois ?  -Oui  -Tu t’es déjà fait battre ?  -C’est pour ça que je ne vis pas avec lui.  -Pourquoi n’arrête tu pas de lui donner cet argent si c’est pour qu’il boive ? Tu travailles trop durement pour cela ?!  -Je ne sais pas, c’est mon père, je dois respecter mon père, je dois l’aider »  Les fameuses règles de la famille Indienne. Il me raconte cela pendant qu’une petite fille essaye désespérément de me soutirer quelques roupies. Je ne peux pas craquer, malgré l’extrême difficulté de la situation. On ne peux cautionner cet état de fait ,et donner à tous, c’est donner une excuse à l’Etat de ne pas se bouger, l’argent atterri généralement dans les poches des chefs de cette mafia de la misère. Face à cela,  Je réitère mes encouragements à ce qu’il se tire d’ici, il mérite tellement mieux...  Il m’offre ses lunettes de soleil tachetées genre mamie, je les accepte avec plaisir,   quand le chef de l’agence nous fait comprendre que le bus est en panne à deux heures d’ici, la une nouvelle course commence, et c’est Shelendra qui ferai le tour de la place et des agences en courant à la recherche d’un autre bus pour moi, il en trouve une plus loin, je le vois payer et remplir les papiers, puis il revient à tout vitesse « ton bus est pour maintenant ! vite ! » Il s’empare de mon sac, moi de l’autre et nous voila a courir à travers la place, je saute dans le bus, j’ai a peine le temps de lui dire Aurevoir, nous nous séparons sur un grand sourire « CHECK ON FACEBOOK ! »….T’inquiète mon gars, je checkerais, on se reverra.   Me voila revitalisé pour poursuivre mon odyssée. Je ne peux m’empêcher de penser a mes deux amis, dans quoi je les laisses. je reviendrais à Udaipur, c’est sur, et pas qu’une fois. 
Udaipur ‐ 11 oct. 2014

Ce commentaire parlera de mes deux premiers jours à Udaipur, en effet, je n'ai depuis hier après midi (le 11 donc) passé que quelques minutes dans mon hôtel, le temps de me doucher et c'est tout en fait...En fait, je n'y ai même pas dormi...Non je n'ai pas dormi dans la rue non plus. Mais dans un endroit plus improblable. Je commence par le commencement. Mon train de Jaipur - La Rose vers Udaipur - La Blanche devait arriver pour 22h45, bon, il est arrivé à 0h00, j'ai eu le temps de discu [...]
ter sur le quai (car oui j'avais anticipé ! ...en fait non pas du tout, j'ai demandé autour de moi), un gamin qui attendais son père me demandais d'où je venais, je lui ai parlé de chez moi, c'était sympa, il était émerveillé, moi moins, j'étais fatigué. Les trains de nuit en Inde sont très pratiques, les trois quart des wagons sont des trains couchettes. Il vous faut imaginer des rangées de bancs le jour, convertis en banquettes la nuit (une au niveau du toit, celle qui compose le dossier, celle qui ne bouge pas) , tout du long du wagons, en plusieurs compartiments de deux colonnes se faisant face. Quoi c'est pas clair ? Oui je sais, je vais prendre en photo tout ça. Le gros problème dans ces trains est qu'à chaque stations, les portes grandes ouvertes amènent leur lot de marchand, de vendeurs de bouffe pas chère (et ça c'est cool, prenez le risque de chopper un mal de bide, c'est souvent excellent), les Chaï-men et les pickpockets, y compris la nuit. Il est donc conseillé d'enchainer ses bagages sous la première banquette, ou se trouve une grosse rampe métallique. Evidemment j'avais des cadenas, mais pas de chaines. J'ai donc du dormir avec mon gros sac de voyage à mes pied, en dessous en fait, et mon sac photo en guise d'oreiller. C'est donc en sandwich, planqué derrière un rideau qui me coupais de la clim, que j'ai tenté de dormir. Autant dire extrêmement mal, je crois même que je me suis fait mal à la machoire. Pour la petite anecdote drôle qui montre à quel point les indiens sont sans gènes, et curieux, : plus d'une fois j'en ai surpris à ouvrir discrètement mon rideau pour voir "l'Européen" qui se cachait derrière, je les grillais et ils fermaient vite avant de détaler, ils s'attendaient à voire quoi les coquins ? ahah. Mais ces trains restent pratiques pour ceux ayant la présence d'esprit d'avoir une chaine et un cadenas (a code bien entendu, chose que je n'ai pas non plus, je suis trop à l'arrache), sont fournis draps et couvertures (je conseille le duvet léger ou le sac de viande en toile cependant) car l'idée de dormir la tête à même la banquette qui a accueilli je ne sais combien de postérieurs n'est pas vraiment ragoûtante. Après 8h de voyage délicieux (tiens d'ailleurs j'y ai rencontré mes premiers cafards-chats (oui ils étaient énormes), j'étais tellement blasé que je n'ai même pas réagis à leur escapade sur le mur à 15 cm de mon nez) , je suis parvenus à Udaipur - La Blanche. Udaipur est ce genre de ville extrêmement touristique construite autour d'un lac sur lequel sont bâtis de magnifiques palais (dont un est aujourd'hui un hôtel de luxe), un endroit prisé des lunes de miel. Autant dire que je vais croiser du touriste, ça c'était l'hypothèse, et maintenant après deux jours je peux dire que, oui, j'en ai croisé, et c'est vraiment lourd. Pourquoi ? Car l'afflux touriste rend les locaux encore plus sur les crocs, tout cet argent les enrages. Attention ils restent extrêmement gentils, comme à Jaipur, mais je retrouve un des cotés négatifs d'Agra, ils jouent les marchands de tapis, c'est plutôt ennuyeux pour quelqu'un qui veux du portrait intéressant. Mais bon, je ne veux pas me prendre la tête, Udaipur est mon étape "respiration" avant de rejoindre le Désert dont les portent sont à quelques kilomètres et les paysages montagneux tout autour font de cette ville un lieu extraordinaire pour qui voudrait photographier de magnifiques paysages urbains ou naturels, les panoramas sur les palais au bord de l'eau et les montagnes sont à couper le souffle. Il fait toujours aussi chaud, le lac semble pourtant rafraichir l'atmosphère. Il est donc moins pénible de déambuler dans les rues. A Udaipur, les spécialités sont "les fringues", kurtas, Pyjamas, Saris, articles de cuir. Tout est beau, mais tout est cher, il y a tant de pigeons que le marchandage est beauuuucoup plus difficile. Bon ce n'est pas grave, je m'y attendais aussi. Il faut dire que, étant la sorte de Ville des Tailleurs, se faire faire un costumes ou une robe sur mesure est réellement moins cher qu'ailleurs. Personnellement j'ai craqué, je voulais un costume, bon, j'en ai marchandé deux pour le prix d'1 donc ça va, avec les 2 chemises offertes ? Quoi je suis sans pitié ? J'ai du batailler une heure pour marchander le tout ! Vous comprenez donc que ma journée s'annonçait relativement "zen", pas d'enquête dans les bazaars, juste de la photo "sur le pouce", de la photo "coup de coeur". Je devais absolument travailler sur mes photos et écrire, chose faite. Et je voulais surtout me reposer, car mon dos ne tiendra plus longtemps à ce rythme, et je ne suis là que depuis une semaine ! Après mes quelques escapades à travers les ruelles qui serpentent autour du lac Pichola, j'ai souhaiter me poser à l'Hôtel, profiter du coucher de soleil sur la terrasse, me faire plaisir et m'offrir un bon dîner. Mon Hôtel, est un ancien Palais, tout de marbre, d'assez haut standing (mais pas chère du tout, genre la nuit moins chère qu'un Formule 1 miteux hein), avec un restaurant au sommet ou les baldaquins nous font passer pour des maharajas. Cet hôtel est génial, les pieds dans le lac, il bénéficie de la meilleur vue d'Udaipur, à mon goût : un ghât d'où les enfants se baignent, une vue sur les temples, et sur le Palais du Maharana (Maharajah, dont la famille vie toujours dans une partie du Palais, et qui dirige encore la ville ). En définitive donc ,j'adore cet hôtel, j'adore cette vue, magique à la tombée de la nuit, un délice photographique. L'équipe est jeune est très sympa avec moi, entre jeunes on se marre bien. Prêt à allez dîner, plutôt motivé, je suis allé prendre ma douche avant de retourner au sommet. Arrivé au second étage, je suis attiré par une femme, magnifiquement vêtue d'un saris noir brodé d'or; je la salue du "Namaste" et entame la discussion. Elle me dit qu'elle pratique les massages Ayurvédique (à vos souhaits, j'expliquerais la médecine Ayurvédique dans un article au plus vite), je suis tenté, mon dos me faisais souffrir, et puis après tout je suis en vacance, combien ? 500 Roupies la demi heure ? Bon ok c'est parti. Elle appelle un de ses employés, et me voila allongé sur le ventre ,huilé, et pressé comme un torchon, en fait je comprend pourquoi je ne suis pas trop fan des massages, je n'arrive vraiment pas à me détendre, j'ai trouvé le massage des jambes affreux tant j'avais envie d'exploser de rire, mais au niveau du dos...Il me dit merci. Donc enfin prêt à aller dîner, on me dispose sous un baldaquin pour moi seul, allongé sur le matelas, la table au centre, je pouvais admirer le paysage changer de couleur au coucher du soleil, prendre ses lueurs dorées et regarder ces gamins plonger dans le lac à l'eau plutôt suspecte, une visions apaisante et vraiment sympa, beaucoup de joie sous mes yeux. Le temps enfin que les plâts arrivent. Et quels plats... c'est en tailleur, que je déguste mon repas Rajasthani que j'avais commandé. Un repas végétarien, l'entrée est une assiête composées de plusieurs paaner (sorte de Mozarella à l'Indienne à la texture proche du toffu) sur lesquelles sont disposés tomates, poivrons, oignons, tout ce que j'aime !!! Et ouai, j'ai adoré (oui maman). S'en est suivit un riz aux pois, aux épices Massala, et une sauces au Paaner riches en poivrons et petits piments, très bon aussi. J'avais commandé environs 5 cheese naans (des petites galettes au fromage) afin de bannir les couverts de ma vue. Oui je l'ai joué a fond et c'est bien normal, il faut savoir apprendre à manger à l'indienne aussi ! Sinon point d'assimilation. Le rappel du jour : Ne manger qu'avec la main droite, la gauche est impure, il faut donc éviter au possible de toucher les aliments, c'est un peu compliqué au début mais on s'y fait très vite aidé des naans et chapatis}}}} Le désert était un Lassi à la banane et un Thé Massala (Un Chaï sans sucre, un peu plus épicé, trop bon, de toute façon moi et le thé, c'est une grande et belle histoire). C'est donc parfaitement repu que je me lance dans une session de photos, en fait je voulais juste paraître accessible pour aller facilement vers les gens. Il y a des touristes mais étonnement ce sont surtout des Indiens qui fréquentent le restaurant, d'une classe plutôt élevée (je dirais haut classe moyenne / Classe aisée) gages d'une excellente bouffe, j'étais content de l'avoir voir mon constat confirmé. Bon c'est cher, mais c'est abordable si on est Français, largement même, et ils se foutent pas de nous, les plats sont plein, aller leur parler de nos assiettes gastro et vous verrez leur réactions....En fait non n'en parlez pas, ils seraient capable de diviser les quantités par deux et garder le même prix ahah Faire la conversation avec les jeunes serveurs, leur demander si ils comptaient faire la fête le soir était pour moi assez drôle, car j'avais envie de m'amuser un peu, d'aller avec des jeunes, où je ne sais pas, mais j'étais carrément motivé. Ces derniers me disaient qu'ils finissaient à minuit et allaient dormir. Bon je ne sais pas pourquoi mais je me doutais que je n'aurais pas beaucoup l'occasion de sortir le soir ici....Mais voila. Trois charmantes demoiselles venu du Gujarat (vous savez ? L'état ou l'alcool est interdit) pour se "débrider" on remarqués mes incessants allés et venus sur la terrasse avec mon appareil photo. L'une d'entre elle Aishani est venu à ma rencontre et ma invité à me joindre à elle pour dîner. What ? Une fille ? La vingtaine ? Mignonne ? Indienne ? Avec ses deux copines ? M'invite à les rejoindre moi ? ....ok j'ai pas réfléchis deux secondes. Et la à commencé une excellente soirée impromptu. J'aurais pas cru prendre de cuite en Inde, ça me paraissait difficile seul, je ne suis pas ce genre de personne qui bois seul dans son hôtel..Mais j'aurais réussi à prendre une cuite ce soir là ahah. Mes hôtesses sont des étudiantes, elles veulent lâcher du lest, s'encanailler, et faire la fête. J'ai du taper dans l'oeil pétillant de l'une d'elle. Je leur ai fait part de mon étonnement que des femmes indiennes invitent un homme européen inconnus à leur table, elle disent que j'ai l'air gentil (mais encore ?) et que je suis seul (de la pitié ?) , elles me font goûter les plats les plus épicés de la carte, je survie. Et me proposent de terminer la soirée avec elles dans leur hôtel. Au moment de quitter la terrasse, il était trop tard pour regagner l'autre rive à pied, elles étaient pas en sureté. Les gars qui avaient fini leur service étaient en bas à rigoler entre eux et me vois débouler avec mes trois nouvelles copines. Comment vous décrire leur tête ahahah ? Je me souviens avoir dit à mon serveur à qui j'avais demandé s'il voulait allez faire la fête avec ses pote : "Tu vois ? je vais faire la fête ce soir ;D", son oeil malicieux en disait long, on était sur la même longueur d'onde ahah. Le Tuk-tuk n'est jamais arrivé, il faudrait pourtant regagner l'hôtel, à pied donc. Deux des gars se proposent de nous accompagner. Elles acceptent ces deux "bodyguards" avec leur "frenchi bodyguard" et nous rejoignons leur chambre ou la soirée battra son plein, tous les quatre. Je n'en dirais pas plus, pour le reste il y a Mastercard ;) -------------------------------------------------------- C'est un réveil ce dimanche 12 plutôt brumeux. Je dois regagner ma chambre pour prendre une douche, et acheter quelques cigarettes. Ashani, Ankita et "Princess Daisy" m'ont invité alors à me joindre à elles pour le petit déjeuner. l'une d'elle était encore plus embrumée que moi. C'était mignon. Nous avons donc déjeuné et nous sommes préparer à visiter le City Palace, merveille architecturale à la vue splendide, des balcons aux sculptures prodigieuses, d'une richesse et d'une finesse fabuleuse. Je ne regrette vraiment pas mes visites. Et ces demoiselles me font la visites, elles sont au petit soins (autant dire ce qu'il est). Ces deux journées ont fait office pour moi de "week-end" ou je n'ai pas cherché à comprendre quoi que ce soit, bien que j'ai toujours appris énormément de choses, avec mes trois camarades. Deux journée ou mon seul objectif était de souffler, de prend soin de moi et de me faire plaisir, et autant dire que tout est parfaitement passé. J'ai encore fait la connaissance de superbes personnes, qu'il faudra que je revois. Je pensais que les Indiennes étaient difficiles à approcher, c'est le cas, mais ces trois là sont vraiment des perles. Je suis prêt à allez dîner de nouveau après les avoir quitté, elles regagnaient le Gujarat ce soir avant de s'envoler pour Calcutta fêter Diwali. Elles auront beaucoup appris des français (so gentlemen), et j'aurais beaucoup appris des Indiennes.
Udaipur
Jaipur ‐ 10 oct. 2014

Couché à 3h30, levé à 8h10, tout va bien j’ai l’habitude. Doucement je me rend compte que je m'étais endormis très facilement avec mes bouchons d’oreilles : La chambre se trouvant en face du chemin de fer, pensant être suffisamment tolérant pour m'en passer, mais en fait non haha, c’est la première fois que je les sors mais dieu merci ils ne m’auront pas servit à rien ! Je monte sur la terrasse au dernier étage, le tenancier m’accueille avec un grand sourire, me demandant [...]
si je souhaite déjeuner, et comment ? Il m’a préparé un bol de céréales aux yaourt, fruits et miel, saupoudrés de noix de coco et de grenades c’était comment dire sans me répéter ? Une tuerie, à tester chez vous, lâchez vous sur les fruit de la passion, mangues, pommes, mélanger avec un peu de corn flakes et du fromage blanc, soupoudrer le tout de grenades, de poudre de coco et de miel !! Ceci accompagné d’une omelette aux poivrons, un Chaï et d’énormes toast beurrés à la confiture, royal quoi, nan franchement j’adore cette guesthouse !! Le tenancier me prévient de m’attendre à rencontrer de belles personnes, il me fait un point sur les us et coutumes du Rajasthan dont Jaipur – La Rose – est la capitale. Une discussion très très instructive, je peux reprendre par Coeur ses dires tant ils étaient sincères prononcés avec un sourire jusque là : “Ne sors pas avec tes sacs et tes cachettes, laisse tout dans la chambre, n’emporte que ton appareil photo dans un petit sac, sors avec un coeur souriant, apprend à obtenir ce que tu veux avec le sourire et gentillesse, soit ferme, avec le sourire, approche toi des gens sans te méfier, les gens ici ressentent ceux qui leur apportent un vrai respect, et tu récupereras cela au centuple, ici c’est le royaume du Coeur”. Que dire face à cela ? J’ai pu m’en rendre moi même compte, encore une fois, un bien belle surprise, je n’avais choisit de rester qu’une journée à Jaipur, grand mal m’en a pris, cette ville est fantastique. Mon Tuk-Tuk devait m’attendre à 9h30, finalement il ne viendra pas et mon hôte appellera son chauffeur attitré qui ne parle pas anglais et ne drive que les locaux. Avant de partir il me montre une carte de la ville et me note les différents lieux incontournables, leur prix “Indien” en Tuk-tuk, et divers conseils. J’en ferais bon usage. Je lui ai demandé ou étaient la vie, la vrai, et pas celle en plastique devant les monuments ! Il m’a dit “Johari Bazaar, pas de touristes, des indiens”, il pensait que je voudrais voir les monuments avant tout, si il savait ce qui m’attendrait (et moi aussi si je savait….je me serais levé encore plus tôt…). Hier à Agra je voulais voire les gens à l’ouvrage, mon tuk tuk n’a comblé que la moitié de mes attentes; mais bon je reste Français et comme on dit “on n’est jamais mieux servit que par soit même”, donc je vais de mon propre chefrentrer dans le tas aujourd’hui et retourner un peu ces paquets de crasse (car oui ca reste dégeu, et encore, il y a du progrès hein, mais ça ne se ressent même plus, sauf à divers endroits vraiment hardcore, mais la ville rose en elle même est en soit bien plus charmante et belle qu’Agra ou Delhi, et les Rajput…..Les Rajput….Ces gens sont extraordinaires… Je suis donc déposé au Johari Bazaar, et je décide de ne prendre aucun chauffeur durant la matinée, je trainerais dans les ruelles, sans aucune attente, ne rien acheter, juste m’approcher des locaux à l’ouvrage, les couturiers, les bijoutiers, les papeteries, les confectionneurs de naans, les étalages de fruits, d'épices, de fruits et de légumes, les potiers, et que dire ? Enfin ENFIN je touché à du pur sang, et c’est un vrai bonheur car en plus ils kiffent mon Pyjama, donc lancent des discussions/ou sont très ouverts à mes approches, les photographier est d’une facilité déconcertante (vous vous en rendrez compte), et ils sont tellement gentils, après je suis naïf ou non mais c’est parfaitement saint de prendre quelques dangers, de suivre les gens sans savoir leur objectif final, et aujourd’hui ça ne m’aura qu’été profitable. Dans le Bazaar je croise un mec qui me demande si je fais partis de ces touristes qui achètent des bijoux made in China, justement pas du tout, je lui explique que je ne veux rien acheter, juste voir des gens . Il me dit qu’il travaille pour une coopérative de joaillerie qui aide les artiste à garder leur travail et affronter la mondialisation. Bon son petit discours j’y crois moyen, je sens l’entourloupe, mais ce n’est pas grave, je lui raconte des bobards aussi pour accèder aux coulisses, je lui fait miroiter que je travaille pour le Guide Lonely Planet et que je suis à la recherche de vrais échoppes, et cherche à rencontrer l’artisan local. Il sauté à pied joint dans la brèche que j’ai ouverte et m’envois avec un de ses gamins dans un coin plutôt flippant. Vous savez le genre de ruelle sombre parmi un labyrinthe, derrière les échoppes, prendre une maison, puis une autre, atterrir dans une rue intérieur, prendre un escalier, puis un autres, se faisant de plus en plus noire; je ne suis pas rassuré, mais bon, il faut savoir ce que l’on veux, soit je la joue à fond soit je retourne dans un marché de souvenirs. Dans une pièce de “l’appartement/taudis”, j’assiste à la confections de chaines en argents, par 3 gamins ,genre la vingtaine pour le plus vieux, qui semble le plus habile, 18 pour son second, et 13 ou 14 pour le dernier qui lime des outils. C’est une pièce misérable, ils sont à même le sol sur une sorte de table en bois défoncée, les outils sont rouillés, mais la maîtrise de l’ouvrage est spectaculaire. Je prend quelques photos. Les gens font de la peine, ils sont habillés de guenilles. Je ne vois pas ou est l’esprit cooperative, bon, je m’y attendais, ca me permet d’imaginer tout autre chose et d’assister à quelque chose de bien plus souterrain : Le travail des jeunes exilés ruraux . Je suis médusé. Quand je tente de leur parler, il me font comprendre qu’ils ne parlent pas anglais, vrai ou faux? J’ai des doutes, ce que je sais c’est qu’à chaque fois que je pose une question, mon accompagnateur téléphone au boss qui répondra à leur place. La loi du silence est suspecte chez moi, et je ne peux pas croire aux monde des bisounours que le mec m’a servit sur un plateau. Mais ce n’est pas grave, je fais comme si j’étais stupide, ça me fait prendre des photos et une nouvelle histoire à raconter, tout en expliquant ce qu’il peux se cacher derrière les bijoux de Jaipur, la capital de la Joaillerie indienne. Après recherches et questions dans le quartier, il s'avère vraisemblablement que ces jeunes venu des campagnes extrêmement pauvre cherchant du travail sont payé environ 400 roupies par jour, à raison de 12h00 de travail journalier. Je quitte la fabrique, soulagé de ne pas avoir été ligoté et enfermé dans une malle, et je suis raccompagné au shop du boss, il tente de me vendre ses trucs, mais je ne marche pas dedans, il est plutôt gentil il n’insiste pas trop, non il me donne tous son carnet d’adresse afin de lui envoyer les photos et es futurs article de mon prochain guide de voyage !!!!!!! (Et c’est le moment ou je rigole intérieurement) Je les quittes et continue ma promenade dans le bazaar. Je vais à la rencontre d’autant de monde que possibles, marchands, enfants, femmes, artisans, j’assiste à un festival de connaissances noyé dans la bouse. C’est extraordinaire. Et pour dire à quel point les Rajput sont géniaux, je me suis pris plusieurs fois à sourire comme un noeud et a dire bonjour…A pratiquement tous les gens que je croisais ahahah Car ici les gens sont bien élevés, un regard, un signe de tête en échange d’un sourire ou d’une salutation, c’est impressionnant et enivrant. Fort de ces quatre heures de marche dans la bazaar, je continue ma promenade en direction du City Palace, je ne suis à Jaipur qu’une journée je me dois tout de même voire quelques beaux exemples d’architecture, et que dire…Je vous raconte. Sur mon chemin un jeune chauffeur de Rickshaw vient me vendre son itinéraire touristique, bon, je suis médisant, j’ai les yeux un peu plus gros que le ventre et marchande un prix vraiment minuscule, je lui laisse m’amener au Fort D’Amber et au Jal Mahal, un palais au milieu d'un lac. J’accepte, pour 18 balles les 4 heures de conduite et les nombreux km qui attendent mon jeune chauffeur.. Sur le chemin pour le Jal Mahal, ce dernier me propose un truc de fou, que j’hésite à accepter, mais bon, on est des fous, on est des dingues, c’est la fête….Attention mesdames et messieurs, maman ne lis surtout pas ce passage : j’ai conduit un Tuk-Tuk pendant une quinzaine de minutes sur la voie rapide. C’était une tentation bien folle, mais c’était difficilement refusable, enfin quoi je ne pense pas avoir l’occasion de voire se reprsénter cela deux fois dans ma vie !!! (Mais bon on est jamais sûr de rien ici) L’entente avec ce garcon de 25 ans grandis, nous commençons a rigoler, je me dis que finalement il les mérites ses 20 balles, et ce n’est pas fini. Il s’appelait Manjur. Arrivé au palais sur le lac, il va voire une femme pour lui prendre un sachet de pain de mie, il me demande de m’approcher du lac, sous mes yeux des centaines de poissons argenté brillant au soleil. Il les nourris, et me conseil de faire de même; il me dit que “c’est pour obtenir la chance de Dieu”. Je m’exécute, en échange je lui fait un petit cours de photo particulier, il est ravi, il se marre bien, bon la photo est pas top top mais au moins on aura échangé un moment vraiment sympa. Sur le départ il dit qu’il aimerait me montrer le Fort des Tigres, Nahargarh. Il me dit que c’est dans les montagnes, une des routes les plus dangereuses de la région ou un accident à lieux tout les jours (sympa, je suis hyper rassuré), mais il me dit que c’est un pilote. Bon aujourd’hui j’ai décidé de jouer les fous jusqu’au bout, grand bien m’en a pris. Nous avons escaladé la dizaines de kilomètres de route défoncée en libre accès vers le précipice avec son tuk-tuk. Plus on montait, plus je flippais et je me demandais ce que je faisais là, mais je gardais confiance en lui. Il me racontait que cette route étaient le meilleur moyen de faire disparaitre un cadavre…Bon finalement je ne savais plus trop ou était ma confiance sur le moment, mais ça n’a duré qu’une fraction de seconde avant qu’il ne s’arrête, me fasse sortir du véhicule et me demande d’admirer le panorama. Et là …Whaou. Whaou. Whaou. La plus belle vue que j’ai pu voire de toute ma vie, quel dommage de ne pas être là pour le couché du soleil qui dois donner quelque chose de vraiment extraordinaire ! Je mitraille mon panorama, je ne sais pas ce que ca va donner, mais j’ai la foi. Nous reprenons la route vers le Palais. Et quel Palais, c’est un véritable Palais perché sur la montagne, vous voyez la muraille de chine ? C’est la même à l’Indienne, avec un immense et sublime fort à son extrémité. La vue est scotchante, Majnur m’attend à l’entrée et je visite seul ce lieux unique et mémorable. Les gardiens de sécurité en quête de bakchich me font “visiter/déambuler/me repérer” dans le labyrinthe pour finalement accêder au toit, et ça y est, j’ai vu le nouveau plus beau panorama de toute ma vie. Je leur file 40 roupies et me tire de là le sourire aux lèvres et redevable infiniment à mon nouvel ami d’avoir insisté pour m’emmener ici. Sur le chemin il me raconte son histoire, il a 25 ans et est déjà marié depuis 3 ans, il a un petit garçon de 1 ans, il est issus d’une famille musulmane très pauvre et souhaite quitter l’Inde pour travailler dans un pays riche et subvenir aux besoin de sa famille, il rêve d’Europe, il rêve de France. C’est un peu avec le coeur serré que je lui dis que la France ce n’est pas un rêve, c’est un cauchemar pour les immigrés en quête d’ascenseur social ne parlant pas un mot de notre langue, difficilement performant en écriture et lecture. Il reste positif, et se prend à imaginer notre association dans une compagnie de tuk-tuk à Paris . J’explose de rire, car je me suis dit ça il y a deux jours ; c’est pas con mais il n’y en pas au pays, c’est tellement pratique et exotique, ça ferait un malheur (déposez les brevets avant que j'arrive messieurs dame) ! Nous nous mettons à rigoler de plus belle à imaginer les slogans, les décorations, et je me fait un malin plaisir à lui annoncer qu’il devrait malheureusement passer le contrôle technique et que c’était pas gagné ahahah Nous passons devant le Fort d’Amber, sublime, mais je n’ai pas le temps, je dois regagner la Guesthouse, j’ai le temps pour une photo panoramique et une petite photo avec mon futur associé qu’il tenait à capturer. Il me ramène sans encombre à la maison d’Hôte, d'ou je vous écris maintenant . Quelle journée….De mieux en mieux…. Et dire que c’était sensé être l’étape la moins intéressante que me réserve l’avenir ?! Finalement je ne me serais pas fait de cinema, pas le temps, dommage, mais je reviendrais, c’est sûr. Maintenant un fabuleux repas m'attend, avant de reprendre le train. Pendant le voyage qui s'annonce long je compte enfin passer des heures sur mes photos, j'ai trop hâte de les bichonner, j'en ai tellement de belles. C'est un voyage photographique après tout ! Mais il vaut mieux prendre le temps, que de balancer à l'arrache. Encore des rencontres géniales, une nouvelles adresse et un paquet de photos à envoyer !! info inutile du jour : Vive le Pyjama ! }}}}
Jaipur ‐ 9 oct. 2014

Je dois absolument commenter mon voyage de la gare à mon arrivée à la Guesthouse de Jaipur. Ce sera ici. Arrivé à 17h20 à la gare d'Agra Cantonment (CANTT), la gare centrale que j'avais rapidement traversé deux jours plutôt revenant de Delhi. Je devais désormais me débrouiller seul, pas de gentil mec pour m'accompagner, et là je comprend ma douleur. Tous les trains ont plus d'une heure de retard. Well... Mon train n'est pas affiché sur le panneau d'affichage ....Re-Well.... Le guic [...]
het des renseignements est prit d'assaut (une peu comme les guichets de la banque dans Marry Poppins)..Oh nooo....C'est donc comme une âme en peine que je m'apprête à enquêter directement sur le quai numéro 1 (il y en a 5 séparés par un passerelle dont la pente faisait bien 30° sur 25m, un véritable bonheur/supplice (au choix suivant que l'on pense perte de poids ou souffrant le martyre prit en sandwich par une telle bagagerie). Et le meilleur reste à venir. Quai numéro 1 (il est 17h25 t'as 15 mn pour trouver ton quai et ton wagon dans le cas ou le train arriverais à l'heure) : - Vous allez à Jaipur ? Vous avez une idée du quai ? -Oui ! C'est quai numéro 2/3 -Merci vous me sauvez la vie !!!!!!!! Arrivé quai numéro 2/3, 5 litre de sueur en moins, je rencontre un groupe de Sikh et connaissant leur extrême sens de l'entraide et du service je n'hésite pas une seconde à leur demander confirmation, et j'ai bien fait, l'un d'eux s'est empressé de chercher sur son téléphone ce maudit quai pour moi) : - C'est bien ici le quai pour Jaipur ? - *téléphone en main* Ah non c'est quai numéro 4/5 -Okayyyyyy Rebelote la pente, direction le dernier quai. Quai numéro 4/5 : *Euh c'est normal que je sois seul sur le quai parmi les mendiants et les rats ? allez on retourne faire grimpette $€*¶«¡Ç{«¶{“{‘ë«{‘“¡¶{ø¶«‘ø* Retour au Quai numéro 2/3 ou le Sikh me dit qu'il s'excuse mais le quai à changé c'est bien quai 2. De là un groupe de ptits jeunes vient à me secours ayant entendu mes différentes péripéties, certainement éclatés de voir ce grand con de blanc se faire les trois rampes, se liquéfier et être au bord de l'incident psychiatrique. L'un d'eux va justement à Jaipur et se propose de chercher sur son app mobile (que j'ai profité pour noter afin de la télécharger) mon numéro de wagon (B-1) et ma place (52 Up * Je vous expliquerais bientôt les petites choses à savoir quand aux trains, c'est toute une histoire aussi). Puis le train arrive, je suis devant, entier, mais allégé de quelques bon kilos de flotte. Résultat des courses de cette course ? Pourquoi se presser ? Il avait 1 heure de retard... (je n'ai pas de fusil et heureusement ahahah) Une fois à ma place, je fait connaissance avec mon voisin d'en façe, un jeune de 26 ans, Pratik, la meilleur rencontre de l'Inde, le mec le plus cool/drôle/sympa/tout de tout mon voyage. Une vrai belle rencontre ! on parle de nos différentes vies, nous échangeons tout du long du looooooong voyage qui continuera de prendre du retard en route. Pratik est papa d'une petite fille, marié depuis 2 ans, il est commerciale pour la fabrique de bijoux et bracelets précieux de son père (pensée pour Eva, j'ai pas eu le temps de lui chiner le bracelet de cheville, j'ai regretté car ils étaient magnifiques). Lui et mon autre voisin de compartiment Ramish, 49 ans, une autre belle rencontre. Ce dernier habite a Udaipur est m'a été d'un grand secours pour changer mes plans d'itinéraire, je vous en parlerais le moment venu. Pratik me parlait de la vie en Inde, d'abord comme s'il parlait pour parler (comme je l'ai déjà décris précédemment), mais il s'est rendu compte que j'était vraiment amoureux de ce pays et que je m'était renseigné sur les us et coutumes, de la musique, à la danse en passant pour Bollywood (et ce fier gaillard est un fan de bollywood, comme quoi ,merci de ne pas ce moquer, ce n'est pas une tare haha). J'ai été surpris face à sa non connaissance de l'Europe, dans un anglais impeccable (ou presque) il m'a demandé si la France était un pays ou une Ville ? Si Paris était une région de France ou le Pays de la ville de France ? Je lui ai parlé de Nantes, de ce qu'on y trouvais. Nous avons eu un débat sur le végétarisme, un immense froid s'était fait sentir lorsque je lui ai dit que j'adorais le poulet...Avant d'apprendre qu'il habitais le Gujarat...Un petit état dans l'extreme centre-ouest de l'Inde à la frontière Pakistanaise, principalement végétarien (comme partout en Inde mais cet état bat les records) ou la consommation d'alcool est interdite en hommage à Gandhi et réputé comme un État très pieux et "sage". (Ca ne les empêche pas d'aller faire la fête à quelques kilomètres de la frontière de l'État et quand je dis la fête c'est l'orgie de whisky hein) Nous échangeons non stop pendant prêt de 4heure du voyage (4h00 les 200 km, je suis en train je vous rappelle ahahah), nous nous sommes liés d'amitié en fait. Il projette de venir découvrir la France à la seule vue de l'Eléphant de Nantes. Ok défis relevé, le choc des cultures sera au moins aussi intense pour lui qu'il ne l'est pour moi ahah. Arrivé à Jaipur nos chemins se séparent, il doit prendre un nouveau train et moi trouver un Rickshaw pour regagner ma Guesthouse, autre excellente surprise que je vous raconterais demain. Je dois absolument me coucher il est 3h13, je n'en peux plus ,mais je ne dois pas prendre de retard dans tous les domaines.
Agra

Je crois que ça devient une habitude presque inquiétante mais je n'ai toujours pas réussis à dormir plus de 5h30; je crois que c'est psychologique, j'aimerais faire la grasse mat', mais j'ai tellement hâte chaque matin de faire tant de choses que je me réveille une heure plus tôt pour écrire, m'occuper des photos (mine de ça s'accumule !) et faire toutes les formalités (retirer par-ci, vérifier les itinéraires par là, faire la causette avec les gars de l'hôtel (je suis toujours le [...]
premier levé en même si c'est mon deuxième jour chez eux, ils ne me demandent même plus ce que je veux commander à table, c'est un Chaï et une bouteille d'eau qui m'attendent ahah) J'ai du organiser mon check-out de l'hôtel (j'avais un rdv pour 9h30 donc Check-out à 9h00), faire mon sac, désespérément léger mais désespérément plein (c'est un mystère ? Pour moi aussi...), préparer tous les papiers, ranger un peu (bon je ne suis pas obligé mais je suis un garçon bien élevé et même si j'ai une chambre poisseuse je me refuse à la laisser dans un pire état). Ceci fait je suis prêt à partir pour ma grosse promenade de la journée qui s'avérera riche en surprises, bonnes comme mauvaises, mais toujours enrichissantes. Ne me manque qu'un paquet de clope à allez chercher dans le quartier. Là, surprise numéro 1 : On ne m'accoste plus énormément, les marchands de ma rue on du comprendre que je n'étais pas là pour de la consommation attrape-couillon de Taj-Mahal dit "en marbre" mais taillés dans de la pierre de savon. Ils ont essuyés suffisamment de refus clairs et précis qu'ils n'essaient plus, ça tombe bien je reste détendu du coup. Oui chose bonne à savoir si vous visitez Agra : Si l'on vous propose des sculptures de marbre, pis encore des mini Taj-Mahal, ne vous faites pas avoir, il est absolument impossible pour eux de sculpter si finement un mini Taj dans un si petit bloc de marbre qui est une pierre extrêmement dure, donc ne craquez pas, en fait n'achetez rien à Agra, à part des fringues peut-être, mais MARCHANDEZ ! Divisez les prix par deux, mieux ! Par trois ! ils seront encore gagnant mais au moins vous ne passerez pas pour des arnaqués}}}} Il est exactement 9h28 (oui je m'en souviens j'étais en train de courir sous le cagnard pour préserver ma réputation de garçon ponctuel) et je viens de conclure fièrement mon plus beau marchandage ; 40 roupies la paquet de clopes (soit 0,51€), la veille 75 et 120 et le premier jour 200 ...Il y a du progrès ! ahah Je suis donc prêt à rejoindre Raj, mon chauffeur de la journée, il m'avait emmené la veille au soir à la Yamuna et nous avions conclu un marché; je le paye chichement si il m'emmène voire des trucs moins bidons que ses boutiques de marbres et autres attrapes touristes, souhaitant quelque chose d'instructif (de toute façon il était prévenu, en dehors d'une tenue je ne comptait rien acheter, donc il pouvait faire une croix sur ses commissions) Raj m'a marqué, c'est le premier parmi un bon paquet de chauffeurs de Rickshaw dont je me souviens du prénom. Il doit avoir dans la quarantaine (il apparait en photo dans un de ses rétros dans mon album), filou et enjoué, intéressé mais intéressant. Pourquoi ? Car, c'est de bonne guerre, il cherche à gagner sa journée, je suis fair-play je lui ai fait passer 2h de course hier pour 120 roupies (1,55€), donc je suis parfaitement conscient que malgré sa promesse, il essaiera de toucher ses commissions. Mais d'un autre coté, nous avons discutés prêt d'une heure à bord de son Rickshaw, un Chaï à tomber qu'il nous avais offert dans une échoppe ou même clochard je n'irais pas mettre un pied. Son histoire est bouleversante, il est issus d'une famille très modeste, est un ancien alcoolique repenti de peur de détruire sa famille et sa vie, il n'a pas bu une goutte d'alcool depuis 1 ans (et ici le Whisky est aux marchands ce que l'eau est aux "touristes"). Lorsque je lui ai dit quel était mon objectif photographique, et s'il avait une adresse mail ou postale pour que je lui envois les photos de lui ou prise à bord de son épave, il m'a raconté qu'il ne savait ni lire ni écrire, qu'il avait apprit l'anglais à force de côtoyer les touristes ; Alors là chapeau, mais j'avais remarqué que les Indiens étaient très très forts en langues (il doivent souvent jongler entre l'Hindi, l'Anglais, leur dialecte local et les dialectes alentours (soit une langues différente tous les 40 km environ en dehors des grandes villes pour un total de plus de 800 langues et dialectes), autant dire que ce sont des champions programmés dès leur naissance. Mais ce n'est pas tant le fait de faire face à Raj, illettré et ses anecdotes qui m'a étonné, c'est de discuter avec. Comme les lépreux, tu sais que tu vas en croiser en Inde, en voire un tendre son bras décrépis à 30 cm de ta figure dans le train le premier jour, ça fait quelque chose. Se rendre compte que l'on fait face à une tragédie, que l'on tiens une conversation tout ce qu'il y a de plus normale avec un type qui signe ses papiers administratifs avec une croix ; cet homme est tout à fait intelligent, fin et capable de stratagèmes qu'un mec d'Harvard ne pourrais imaginer trois secondes Seulement il n'a pas la base : l'écriture, la lecture, une boîte à lettre; et là tu te rend compte de ta chance, et ce ne sont pas tes parents qui te font la morale, c'est toi qui te prend une méga-baffe. Le délicieux Chaï insalubre terminé, il m'amène dans chez un vendeur de soieries et de fringues où vont se fournir les locaux (mon oeil). J'entre, je choisit une tenue, la plus simple possible, je veux un truc ample et léger (ceux qui ont déjà voyagé dans les pays très chauds et poussiéreux comprendront sinon vous vous en rendrez compte au fil de mes récit du pourquoi), mon choix s'arrête sur un Pyjama blanc (une tunique, pas un truc à carreau, même si s'en est le lointain descendant) très simple et un pantalon de toile, une écharpe Pashmina beige à mettre sur ma figure afin de me préserver un maximum de la pollution pendant mes voyages en tuk-tuk à venir (car oui je reste un mois quand même, je ne veux pas chopper le cancer que certains mettent 45 ans à développer en un mois). Raj me laisse pendant 45 mn avec le marchand, devant honorer une autre course avant de revenir me chercher. Pendant ces 45 minutes j'ai avant tout cherché à comprendre les conditions de travail du vendeur, s'il était le chef, combien il gagnait, ses marges, bref creuser un peu sous cette coquille de marchand de tapis, comment il se fournissait, les conditions de travail de la chaine de production. Ce sera l'objet d'un prochain ! Il a essayé au début de me demander si je voulais faire plaisir à ma mère, ma soeur, et voyant que j'était déterminé à ne rien acheter, juste apprendre, nous nous sommes assis et autour d'un Chaï avons discutés de tout cela. Le vrai échange était lorsqu'il me demandait mes conditions de vie en France, parler de ma famille, de mon travail, combien coutait un coiffeur/le salaire moyen; il a été plus que choqué d'apprendre que nous gagnions autant chez nous et que nous n'arrivions pas à en vivre; que les jeunes quittaient leurs parents de plus en plus tard par exemple. J'aurais autant appris que lui il faut croire ! Raj est revenu me chercher, sa mission, un atelier de tissage de tapis, et un sculpteur de marbre. Je n'en dirais plus je réserve ça pour l'article à venir très bientôt. Un peu fatigué devant tous ces échanges (car mine de je ne suis pas anglais, eux non plus donc 7 heures de dialogue non stop ça use) il me ramène à l'hôtel ou je lui dis adieu. (pour l'anecdote il est parti pisser presque sous mon nez, m'a tendu la main, j'ai tapé son épaule, je suis sorti du Tuk-Tuk et il m'a retendu la main...je ne pouvais pas refuser à mon grand désespoir. En sachant que l'on chope les pires saloperies au simple contacte "lèvre/verre d'eau mal lavé" je n'osais imaginer les germes X 1^10000 que j'allais chopper ici ahahahah) . De retour à l'hôtel ou je ne pouvais que squatter le jardin faute de chambre, sans internet car pas de courant (évidemment s'eut été trop beau), j'ai partagé la table de deux amis voyageurs, français eux aussi, nous avons passé un moment à discuter et rigoler des plus plus gros délire que nous avions vécu depuis le début de notre voyage, échangé des tuyaux, et en seulement quelques jours (vous constatez vous même avec mes pâtés) il y a de quoi papoter. J'ai déjeuné vers 15h00 avec eux, végétarien (d'ailleurs ça me fait penser que je mange végétarien depuis trois jours, des oignons, des poivrons, beaucoup d'oignons et de poivrons, et j'adore trop, donc désolé maman mais le problème c'est la recette hein pas le produit ahahah). L'heure défilant, je devais trouver un nouveau chauffeur pour rejoindre la gare d'Agra CANTT afin de rejoindre la ville de Jaipur et débuter l'Aventure Rajput, le coeur de mon voyage et une de ses raisons d'être. En chemin je profite des quelques maigres sollicitation pour jouer vraiment mon salop et négocier un prix dérisoire, je sais je suis mauvais, mais je me suis fait trop arnaquer le premier jour, je dois me venger et ils sont plein aux as sans le dire alors pas de pitié), le premier jours pour le même trajet je me souviens avoir payé 250 roupies, ici j'avais vu gros, j'ai annoncé que je mettais 40 roupies (conscient du dérisoire de la chose), ils ont pas aimé, mais ils ont craqué à 60 roupies, bref, winner c'était le prix que je m'étais fixé hehe J'embarque direction la gare, pour une nouvelle aventure que je vais m'empresser d'écrire après avoir corrigé les grosses fautes. Astuce du jour pour de futur voyageurs en Inde : Négocier un Tuk-tuk règle numéro une : rentrer dans un tas de chauffeurs, annoncer son prix, les voire rigoler et dire impossible en faisant mine de se détourner, dire avec calme que "boarf, tanpis y en a un qui voudra bien prendre ce prix, c'est le prix que j'ai payé la dernière fois", vous vous écartez de la foule d'un pas lent et léger, triomphant car l'un d'eux viendra à votre rencontre quelques dizaines de mètres plus loin pour poursuivre la négociation en énonçant des montants tout de suite plus intéressent, vous descendez de 10 roupies et généralement vous n'êtes pas loin du prix que vous vous êtes fixé, soit 4 fois moins chère que le premier jour ou vous vous êtes fait pigeonné ! }}}}
Agra ‐ 8 oct. 2014

Levé aux aurores afin de rencontrer la perle de l'Inde avec Matthieu, un camarade de voyage. Je n'ai pas trouvé le sommeil avant minuit, réveil difficile mais pas tant que ça en fait, d'habitude je me réveille pas avec si peu de sommeil, sauf lors de grandes occasions, et si celle ci n'en est pas une immense, je ne sais pas ce que c'est ahah Il a fallut trouver une sorte d'office de tourisme gouvernementale à 500m de notre hôtel afin de récupérer le précieux ticket. Les lieux n'ouvrent [...]
leur porte qu'au levé du sommeil ,soit 6h12 très précisément. - Sur le chemin nous croisons déjà foule de tuk-tuk à vélo qui veulent nous alléger de 200 roupies pour parcourir ces pauvre 500m, autant dire une vase blague, nous ne négocions pas, nous voulons marcher. Nous passons devant une académie médicale d'aide aux lépreux, finalement c'est peut être cliché mais encore un nouveau retour à la réalité du pays. Peu de personnes dans l'office, nous avons été directement au bureau et avons pris notre ticket pour 750 roupies (plus 75 pour un appareil photo), c'est le monument le plus cher d'Inde et est prêt de 10 fois plus cher pour les touristes étrangers que pour les locaux (oui c'est scandaleux mais bon c'est jamais que 7,725€ pour la Taj Mahal hein ,ça serait petite frappe de négocier un prix là dessus.) Notre billet acquis nous nous dirigeons vers la porte Est (a 15m de l'Hôtel) pour commencer la queue déjà bien remplie (une cinquantaine de personnes, soit environs 15 mn, oui les gardiens sont relativement performants, ça change. La queue est divisée entre le rang des hommes et celui des femmes. Ça tombe bien on est deux mecs et c'est la file qui avance le plus vite !!! Entrés dans les locaux, il faut traverser une immense cour avant d'accéder à la fameuse porte qui donne sur le Taj et ses Jardins, et que dire si ce n'est : Scotchant. Oui mesdames et messieurs, encore un récit ou le type va dire son éblouissement devant le Taj, mais c'est un fait (et René est d'accord avec moi). Il semble flotter dans les airs du fait de sa surélévation, comme un mirage; Quand on vie le Bagdad de la sortie on est encore plus scotché par ce contraste absolument incroyable. Finalement ce n'est pas tant la visite en elle même qui est dingue, la beauté des lieux tout le monde la connait et tout le monde la reconnait, non c'est le contraste extrême entre dehors et l'intérieur, en l'espace de quelques mètre on passe du chaos total à la sérénité, ou le bon goût et la minutie sont de mise, ou tout est fini à la perfection (perfection envahie par la tourisme de masse mais pas trop ressentit tôt le matin). La visite nous prend 2 heures, j'essaie de prendre des photos plus ou moins "cliché" (ne pas partir avec ma carte postale du Taj serait à mon avis vraiment stupide quand il est là offert sur un plat. (Bon 825 roupies quand même mais ça les vaut quand on voit le prix du Palais de Versailles !) Suite à cela nous nous enquérons d'un endroit ou prendre notre petit déjeuner. Nous apercevons à quelques mètres, dans ce quartier (le notre en fait) un hôtel-restaurant qui semblait sans chichi et qui annonçait une magnifique vue sur le monument. Alors oui la vue est magnifique, mais 3/4 d'heure pour un Chaï, un Lassi (sorte de lait fermenté sucré qui fait office de yaourt à boire absolument délicieux (quand c'est bien préparé) et un porridge pour moi, une omelette, un porridge et un chaï pour Matthieu. Et quand on a vu la gueule du porridge, plus proche des oeufs de lymphes blanc noyé dans un lait plus que suspect, nous avons vite pris la poudre d'escampette. Et il a essayé de nous faire payé son porridge le type !! ahah ils sont dingues ! Se poser à l'hôtel par la suite pour admirer les premières photos était reposant au possible sous cette chaleur infernale, jusqu'à ce qu'il y ai une coupure d'éléc' signalant la fin de la récré, plus de ventilo, de net, et rebonjour la transpiration et la moiteur. Nous sommes donc allés en quête d'un Rickshaw afin de nous emmener à la gare de Red Fort, ou se trouve à coté (d'ou le nom) le fort rouge. Toujours ce bordel incessant, on fini par s'y habituer, c'est vraiment drôle parfois, moins quand tu comprend que les jardins extérieur à l'enceinte du Fort sont à la fois les chiottes publiques (enfin façon de parler ce sont les locaux qui les considèrent comme), la décharge (le paradoxe c'est que les choses sont triées, genre un gros tas de semelles, un gros tas de papiers, un gros tas de "jesaispasquoietjeveuxpaslesavoir") et le jardin d'enfants. Bref c'est encore un dépaysement, mais bon qu'y pouvons nous ? On ne peux que rigoler, jaune ou non, mais on rigole quand même, et la frontière est particulièrement ténue pour le coup. La visite du Red Fort s'est déroulée...Comme un voyage en enfer. J'étais pas dedans, trop de touristes (Indiens), trop de monde, trop chaud, j'avais tout mon bardage, pas de flotte, j'ai cru que j'allais me prendre une insolation tellement je me déséchais et tellement je ruisselait de tous les pores de ma peaux (et je n'était pas le seul) Note : Si vous allez en Inde et que vous êtes du genre propre sur vous, sachez que vous essaierez le premier jour de prendre 5 douches, puis le deuxième, et puis vous abandonnerez lamentablement, c'est crasseux mais tu sors propre de la douche 5mn après il faudrait déjà y retourner ahah}}}} Bref un calvaire, mais quelques déconnades quand même avec mon compagnon de route ; voire un gardin/policier perdre toute crédibilité devant une bande de gamins en voyage scolaire qui montaient de part et d'autres du monument à tour de rôle pour lui faire perdre la face était vraiment délirant; (moins quand ils ont vu mon magnifique sac de matos, et 20 gamins qui vous collent le cul, ils ont beau avoir 13 ans, quand vous connaissez le matos, vous voulez juste partir en courant car ça pue le traquenard) Le Fort Rouge est une bâtisse réputée pour ses incroyable vue sur le Taj, que je me suis fait à coeur joie de capturer. Pour le reste Wikipédia est là pour vous ahah C'est en tant que pruneaux désechés que nous quittons l'enceinte pour rechercher un restau pour boire un coca (et un Chaï (vraiment trop bon ce truc) et une bouteille d'eau minérale) . Nous choppons un Rickshaw pas chère et sommes emmenés du coté de l'Église Sainte Marie, qui sur les guide parait au milieux d'hôtels mais qui est en fait en plein coeur du quartier....des garagistes (et je plaisante pas, des dizaines et des dizaines de garage/dépotoirs à épaves (transformée en épaves qui roulent), c'était bien drôle ça aussi (une petite pensée pour Antoine). Nous trouvons finalement un délicieux restaurant pas loin de là. (car oui j'avais pas faim mais en fait si j'avais trop faim quand j'ai senti l'odeur du plat commandé par mon collègue d'aventure, nous avons partagés...et tanpis pour le bide, c'était trop bon.) Retour rapide à l'hôtel ou un dernière clope met fin à notre éphémère partage d'aventure, Matthieu prend le train pour Jaipur à 17h45 . À son départ partagé entre la flemme (je suis debout depuis 5h00 dormis 4 heures) et le souhait d'aller voire le Taj du coté de la rivière Yamuna pour le couchez du soleil. Finalement je pars en quête d'un chauffeurs...Ca tombe bien il est 16h45 et j'avais dis à mon chauffeur d'hier que je serais sur place à 17h00, je l'avait oublié, pas lui...Étrange, enfin un chauffeur de Rickshaw qui respecte ses engagements ahah. Nous nous rendons sur les lieux, vingt minutes de route environs, passée pour les trois quart dans un bouchons infernale (je regrettais les fenêtres, mes poumons n'ont sans doute pas appréciés les gaz d'échappement en plein dans le nez en continu pendant 20 minutes). J'ai assisté dans ces embouteillages à un défilé de cas du plus drôle/surprenant ; Ca allait des deux gosses qui conduisent une charrette à cheval, ils devaient avoir 10 ans, à la famille de quatre sur un même scooter (bébé au volant évidemment), je pense que ce sont des exemples éloquents ? (j'ai pris une petite série de photos sur le sujet que je suis impatient de partager ici d'ailleurs). Je ne reviendrais pas sur la beauté du Taj, de l'autre rive de la Yamuna c'est toujours pareil, c'est surréaliste, et avec le ciel qui change de couleurs avec la fuite du soleil le Taj se pare de ses plus beaux tons. Environs 45 minutes après, le ciel nocturne arrivé, il était temps de rejoindre mon chauffeur qui m'attendait (il tient vraiment parole celui là). Retours à l'Hôtel d'où j'écris désormais tout en chargeant mes photos. Demain je veux dormir, réveil à 8h30 pour aller acheter quelques trucs à 9h30 et allez faire une session "portraits profonds" (Vous en saurez plus demain, je crois que j'ai déjà bien écris, je dois corriger les fautes maintenant ahah)
Agra ‐ 7 oct. 2014

Que de premières fois en ce moment ! non ne rigolez pas, c'est vraiment un truc de dingue, prenez un train à Delhi, vous comprendrez. J'ai longtemps imaginé le meilleur et le pire de ce "premier train/première gare", entre l'immensité des lieux, le bouillonnement d'une population qui se marche littéralement dessus, les odeurs, les rats, cafards, et enfin la crème de la crème de l'arnaqueur mondial (oui je vous le jure). Alors autant dire que je suis allé à reculons et ai pris des gants [...]
, dès le check-out de mon hôtel de Delhi, j'ai demandé (encore une fois) à la réception une ultime faveurs : m'expliquer comment prendre mon train, à leurs façon, car entre un guide de voyage et un Indien (en qui vous avez confiance sinon c'est autre chose) il vaut mieux écouter l'Indien. J'étais suffisamment organisé, le plus dur me dit-il, est de trouver le comptoir pour prendre son billet, c'est là que le touriste est complètement bouffé car, ce comptoir, il est perdu dans l'immense gare, et vous auriez 15 types en train de vous emmener vers leur comptoir maison duquel ne sors aucun billet, mais qui encaisse très bien les roupies cependant. Bref le plus dur, je l'ai évité, car j'avais déjà réservé via Internet et Cleartrip. Donc la réception m'a proposé de me confier à un de leur "gamin" qui m'emmènerait ....sur mon siège...dans mon train... Que demande le peuple ? C'est presque de la triche ! Mais croyez moi que lorsque j'ai vu le délire, j'étais bien content de tricher et de ne pas m'occuper de ça en solo pour la première. Ce n'est pas si compliqué en fait, il suffit de trouver son quai et y aller en traversant un sas de sécurité qui va passer vos sac et vous même au rayon X et portique (oui comme dans les aéroports) mais il faut se repérer et ça c'est une toute autre paire de manches. {anecdote croustillante : Lors du passage du portique je suis passé comme une lettre à la poste....étrange...car j'avais mon magnifique couteau suisse tout neuf à ma ceinture...un vrai gruyère la sécurité, ça fait limite plus peur qu'autre chose ahah}}}}} Après avoir remercié mon accompagnateur, j'étais prêt à enfin commencer réellement mon périple, et pas de raccourcis ou de gentil hôtel désormais, juste ma débrouille et ma patience. 3h00 de train avant Agra; Ce genre de train tellement fréquenté ou tu t'endors et tu te réveilles à poil (oui quand je dis qu'il y a des professionnels), donc je l'ai joué secure ; j'ai gardé mon sac photo (et tout le matériel qui va avec) sur mes genoux (25kg tout de même sur les jambes pendant trois heures avec deux personnes assise en face, c'était limite pire que les 10h d'avion ahah). Arrivé à la station d'Agra, je savais que je ne pouvais plus reculer, maintenant il fallait trouver l'hôtel par mes propres moyen, car ils ne m'emmèneraient personne (oui j'avais essayé en leur demandant au téléphone pour jouer un coup d'avance, et, niet). Je me suis donc exécuté, et dès la sortie de la gare j'ai cherché un Rickshaw, pas de taxi prépayé, la première fois m'a suffit et cette fois nous utiliserions mes règles : "Ok je dois aller à cet hôtel, je les ai appelé ce matin, oui monsieur il existent ils m'attendent, maintenant si vous ne voulez pas m'emmener pas de problème mais sachez que je ne paye que devant l'hôtel". Bingo, c'est parfait, 10mn plus tard j'étais a mon hôtel, pour 2€ la courses, plutôt bonne cette méthode, je crois que je vais m'y tenir avec le fameux "oui mon frère m'y attend". J'ai aussi remarqué qu'il fallait la jouer fine face a leurs questions pleines de sens "première fois en Inde ?" (traduction : "pigeon ou pas pigeon ?") ou "Quel est ton prix ?" (sous entendu : "Donne moi ton prix de toute façon ce sera au moins 50 fois plus que le vrai") et donc répondre "non je suis déjà venu trois fois, je connais la combine" et "Mon prix sera le prix de votre voisin que j'ai du quitter pour aller chercher du cash" (et inventer un prix un peu plus modique que la moyenne et commencer le marchandage) ça parait froid vu comme ça mais au moins je suis à bon port et les réponses sont plutôt magiques quand je recherche un peu de tranquillité !! Mon hôtel est pour ainsi dire "tout pourris", coupure d'électricité sur coupure d'électricité, le réceptionniste qui te rote à la tronche "bonjours comment ça va ?" et qui te montre une chambre aux draps plus que suspects (mon sac de viande va me servir yes !!), mais voila, je suis au coeur d'Agra, à 15m du Taj Mahal, et même si je ne le voit pas (je ne veux pas le voire d'ailleurs, c'est possible en marchant 5mn et en étant à l'affût mais je veux m'en prendre plein la figure demain). Non, ici c'est l'ambiance qui est idéale, comme à Delhi, c'est n'importe quoi, il y en a partout, mais c'est précisément le coté génial, tu peux te poser 1h sur le trottoir et voire la vie passer que tu t'ennuieras même pas ! Les gamins des rues à l'affût du moindre couillon qui voudrait bien leur demander le chemin et qui lui racontent n'importe quoi pour le simple plaisir de le faire se perdre dans le labyrinthe; les vendeurs de cigarettes qui tiennent des étals pharmaceutiques, les vendeurs de cailloux qui te font croire que c'est du rubis, la "beauté" extraordinaire des visages marqués par des années de pauvreté et d'errance à profiter de la moindre entourloupe pour gagner quelques roupies (car oui les visages marqués sont incroyables, le regard de ces personnes est riche en histoire, ces gens ont du vécu des plus difficiles et parviennent à rire aux éclats entre deux crachats), les gens qui se mouchent devant toi et qui se grattent le cul (et après on te dit "attention c'est mal vu de se balader en short") La mission du jour était de trouver de l'anti-moustique, car c'est la jungle ici, il fait 40, je suis dégoulinant de sueur (oui même avec une douche toutes les heures il faut s'habituer à la crasse car 10mn après vous suintez), et les moustique sont féroces (des missiles qui vous piquent à travers le Jean et autres joyeusetés). J'ai trouvé facilement tout ça dans une sorte de pharmacie étrangement mercantile posée sur un tas de détritus et de blocs béton explosé. J'ai fait la rencontre de deux jeunes camarades de route Français, plutôt paniqués, choqué que j'ai autant pris mon pied à Delhi, finalement moi qui pensais être anxieux, c'est le plus anxieux qui est le plus détendu !! Nous sommes allés manger un morceau dans une sorte de café au milieux du bazard, commander un naan (sorte de pain au fromage typique) et une omelette indienne (une omelette avec légumes et épices, j'aime pas les légumes, je supporte pas les trucs trop épicé, mais il est temps de monter l'expérience d'un cran et de ne pas jouer son petit Français MacDo), les oeufs je ne sais pas de quand ils étaient, mais c'était très bon, après 40 mn d'attente pour quatre naan, une omelette et deux assiettes de frites, il y avait vue sur la cuisine mais je ne sais pas pourquoi je ne voulais pas regarder les préparatifs !! Ces oeufs étaient excellents même ! Après pour voire le résultat quelque chose me dit que je n'aurais pas à attendre longtemps, ou pas, espérons que ce soit le "ou pas". Et me voila assis en terrasse de cet hôtel, qui malgré le coté "à l'arrache" dispose d'un wifi, seulement en terrasse et j'entends le Muezzin de la mosquée du Taj apeller à la prière du soir, c'est suréaliste et magique à la fois. Discutant avec un nouveau camarade de route Français aussi qui voyage en solo et qui reviens des montages du Nord. Il est 22h36 ici, je dois aller me coucher vite, debout 5h15 pour être devant le taj à 5h45 (c'est pas loin mais le monde entier se lève aux aurores pour être dans les premiers de la file, et même si je suis à 10m, la concurrence sera rude !!!) Je sens que demain sera à marquer d'une pierre blanche !!
Paharganj, Delhi

Première sortie de jour dans le quartier très animé de Paharganj. C'est crade, ça pue, mais c'est bouillonnant de vie, photogénique au possible; Je suis interpellé sans arrêt par la population, tout le monde me regarde, moi, le blanc, le seul parmi toute une foule, c'est vrai que je dois être un extraterrestre pour eux, avec mon appareil photo. Mais ils sont vite rassuré, car je sue autant qu'eux ahah Les chiens errants sont partout, rachitiques, les mendiants cotoient les jeunes enfan [...]
ts qui vont à l'école en uniforme. Toujours ces odeurs d'encens partout, ces klaxons, les mobylettes complètement blindées se faufilent dans les ruelles, je suis épié, on me suis parfois, je ne suis pas parano, mais je regarde dans le reflet des vitres et des voitures si on s'intéresse de prêt à mon sac à dos, et quand je vois que c'est le cas, étrangement je décide de faire demi-tour, et surpris, je vois les personnes qui marchaient si lentement derrière moi tracer leur route à l'opposé. Je repère vite les catégories de populations, les musulmans, les hindouistes, les sikhs ; les intouchables et le système des castes est encore bel et bien vivant, on les reconnait qui nettoient les détritus dans les rues avec un balais (ou presque) de paille par exemple, ou qui ramassent les bouteilles. Je ne croise que deux touriste dans toute la matinée, eh oui, je suis noyé dans les flux, et ça c'est cool ! Il n'est pas très compliqué de semer un conducteur de Rickshaw, ces derniers vous demande ou vous allez, et il suffit de rester courtois, calme, mais fermement et poliment décliner leurs offres, ils comprennent alors que vous savez ce que vous voulez et abandonnent. Je sais que nombre d'entre eux m'interpellent avec les fameux "Hello Sir, where are you from ?", et j'ai voulu m'amuser en allant de moi-même leur demander cela et casser ce cliché, finalement c'est le petit Français qui va allez harceler les Indiens ahah. C'était assez drôle de voire leur surprise quand c'était moi qui m'intéressait à eux et non le contraire comme habituellement. J'ai fait le chemin à pied avec plusieurs personnes, à chaque fois je leur demandait où ils allaient et si je pouvait marcher avec eux. Je leur demandait s'ils avaient voyagé, que pensaient-il de Delhi, leur vie en fait, j'ai des réponses basiques, mais je m'en moque, l'essentiel est de se fondre dans la masse malgré mon gros sac à dos, et de partager ces drôles de moments. Je traverse les routes bondées au risque de me faire écraser mais sans soucis, finalement ce n'est pas si effrayant, il suffit de choper le mouvement et y aller à l'arrache, et ça tombe bien, je suis plutôt doué dans le domaine !
New Delhi ‐ 6 oct. 2014
Colombo, Sri Lanka

Un vol parfait, deux places pour le prix d'une, la chance ! Atterrissage musclé et très impressionnant à travers une nuée d'orages de moussons, c'est bon je suis dans les starting blocks. 9h00 de transit avant le dernier vol à 14h10 (heure locale) pour Delhi !!!!
Eaubonne, France ‐ 4 oct. 2014

Me voici fin prêt, demain 12h15 départ pour Roissy Charles de Gaulle, envol à 15h00 !
Nantes, France ‐ 3 oct. 2014

Un point de départ si longtemps attendu, j'espère que tout est prêt, la tension monte !!