Comment developper un tel parcours une fois la ligne d’arrivée franchie ? J’aurais tellement envie de répondre directement à toutes les questions et tous ces petits moments de stress que je vivais sur le moment.

Je vais vous raconter au fur et à mesure et tâcher de garder les surprises, il en sera de même tout le long de mon chemin.
Encore une fois, pardonnez mes fautes d'orthographe, je les corrigerais au plus vite sous quelques jours, je manque de temps et l'internet est archaïque !!



La veille du départ, le jeudi 5 Novembre, la tension monte. Je sais qu’il me reste encore (et toujours) masse et masse de choses à faire.

Du rangement m’attendais, du linge, une valise et un grand repas; s’agissant de ce coté « préparatifs » , il fallait aussi que je trouve du temps pour moi et mes proches, le maximum, car ce jour était le dernier avant le 20 Décembre pour mon couple, je n’avais pas non plus la moindre idée de la prochaine fois que je verrais my Sweet Pie, Eva, qui nous quittera elle même pour un long voyage en décembre, avant de revenir je-ne-sais-quand, peut être avant mon déménagement, peut-être après ? Car la vie suis son cours.

Tout le monde connait ce sentiment de flottement et d’excitation mêlés à une petite angoisse propre aux veilles de dépars. Aussi la raclette devait être prête, les invités rassasiés et heureux pour ce dernier dîner Français avant un petit moment.


Quoi de plus simple pour profiter du moment présent au maximum que de ne pas dormir ? Posé devant la TV a attendre, attendre de partir à la gare, attendre de retrouver mon petit chez-moi spirituel, à des milliers de kilomètre de ma vie active, attendre de dire aurevoire.



A 5h00 le 6 Novembre, il était enfin temps de rejoindre à la Gare de Nantes Emilie et sa famille. Notre train décollerais à 6h00. Un ultime moment pour s’embrasser, un mauvais café dans les mains, une note de piano et il fallait embarquer, Quai 2, notre TGV attendais, vrombissait. C’était sans compter les retards de la SNCF, mais passons, 20 mn ce n’est pas la mort.

En deux heures, soit une arrivée a 8h45, nous étions les bienvenus à Montparnasse; une pose café afin de se mettre en contact avec Marion qui nous attendrais pour 13h15 à la Défense, et nous y étions.

Je passe les détails, Métro, métro, métro, Défense, repas fort agréable dans un burger King bondé des 4 Temps, quelques petites emplettes, de gros bisous échangés avec mon amie et il était temps de repartir, direction Châtelet pour prendre le RER B qui nous emmenerais vers CDG, d’où nous attendrais une navette afin de rejoindre l’Hotel dans les environs.


Honnêtement je n’ai pas vraiment envie de détailler cette partie, pour le moins insignifiante, du voyage. Les choses deviennent drôle à partir de l’avion.



Le samedi 7 Novembre, durant notre vol pour Mumbai, je demandais au stewart s’il savait si les bagages en soute devaient être récupérés à Mumbai, ou étaient directement transférés à Calcutta. Durant mon enregistrement, l’hotesse m’avait dit que « peut-être » je devrais les récupérer ; or si il y a bien une chose que je déteste, c’est « Peut-être », oui, ou non, mais bon sang soyez clair les gars !

Le Stewart après recherches m’a confirmé que nous devions récupérer ces sacs à Bombay, et les remettre durant notre « check-in » pour Kolkata (je vais utiliser les deux noms heh) . Il me confirmais ce que je redoutais, l’aventure Indienne commencerait sur les chapeaux de roue. Emilie ne comprenait pas vraiment ce petit stress qui me traversait avant l’aterissage, j’ai pris garde de ne pas trop lui parler de ce qui nous attendrait à l’aeroport, histoire d’au moins rigoler pendant la course, car ca promettait de ne pas être triste.

Et en effet, quelle course !

Arrivée à 0h00 Mumbai, notre vol était programmé pour 2h30, nous avions donc deux heures pour :

-Descendre de l’avion (nous étions au fond, super)

-Passer l’immigration (car pour entrer dans le Terminal des vols « intérieurs » il fallait entrer en Inde et donc passer l’Immigration)


-Récuperer nos bagages.

-Faire le check-in du second vol

-Trouver comment rejoindre le Terminal de Transit 

-Déposer nos valises

-Passer le security-check 

-Embarquer.


Evidemment ce n’était pas drôle si je ne devais ajouter que nous devions faire tout cela en moins d’une heure trente. Facile n’est-ce pas ? 

Et en effet, simple ça l’était ! …..non non, on parle de l’Inde là, ils ne connaissent pas ce mot.
Dès la sortie de l’avion, je demandais à la demoiselle qui nous souhaitais la bienvenue de l’autre coté de la passerelle si nous étions dans le timing pour le second vol, cette dernière me répondais :

« huuuuuuuh, maybe (petit hochement de tête), difficult ! »

Emilie ne savait pas encore ce que ce voulait dire pour un Indien « huuuuh maybe », mais elle a vite comprit à ma tête et à la vitesse de mes foulées que ça ne voulais pas dire quelque chose de très positif, en effet, ça voulait plutôt dire « c’est chaud les gars ! vous êtes cuit » ou en d’autre termes « FONCEZ !!!! MAGNEZ VOUS !!!! »
C’est exactement ce que je lui ai dit après ça, on allait devoir vraiment aller en vitesse, et donc evidemment traverser les loooongs couloirs et tapis roulant de l’aeroport, dépasser les autres passagers tous calmes et aux mouvement si lents, et trouver au plus vite la zone d’immigration.



La zone d’immigration était si grande, une vingtaines de guichets alignées, qui devaient traiter l’arrivée d’au moins deux ou trois vols, soit entre deux-cent et trois-cent personnes, attendant, patiemment, que leur heure vienne….Oui mais nous nous n’avions pas cette patience, et ces bonhommes derrière le comptoir semblaient prendre un malin plaisir à reeeeegarder le passeport, véééééérifier la concordance entre le visage et la photo, vééééérifier les information, reeeeegrader de nouveau la concordance, prendre la pose « je fais caca » pendant 2 minutes sans un mot, avant d’apposer le précieux Tampon sur la page voisine du Visa.


Il devait y avoir une trentaine de personnes dans la file devant Emilie et moi, autant dire, beauuuuucoup de temps.

C’est au bout de 45 minutes que notre moment était arrivé, même speech, même regard autoritaire-pour-faire-peur-mais-dont-je-ne-suis-pas-dupe-car-c’est-juste-pour-faire-flipper-le-touriste, et un bon coup de tempon. Il fallait alors vite trouver la zone ou étaient déposée nos valises, les pas devenaient des enjambées, le temps filais, nous croisions les doigts pour récupérer nos sac rapidement, ou en tout cas les récuperer.

Il fallait suivre tout simplement le panneaux « national-transit » pour trouver le comptoir de Check-in, ou deux Indiens typiquement indiens (trrrrrrèèèèès calme et cooool) m’invitaient à percer le film de protection de mon bagage de soute pour y déposer les deux bouteilles que j’avais acheté en duty-free et pourtant parfaitement scellée dans un sac, avant d’enfin envoyer nos valises sur le tapis roulant.

« Mettez vos valises là, le check In est sur le comptoir à coté !
-Mais…Dans ce cas autant les mettre directement sur le tapis du comptoir ?
-Nan nan t’inquiète !!! 

*tic tac tic tac, le temps passe trop vite pour ce genre de scène bien trop longue !*


On s’approche du comptoir :
"Oui c’est pour …. Le vol pour Kolkata ?! Oh god, c’est juste !
 
-Je sais ! (donc magne toi bordel !)
-ah mais dépechez vous !!! 
-Bah, et le Check-in ?
-C’est déjà fait pas besoin de le refaire !
-……… (Ok Jérome, ne cherche pas à comprendre) Par où du coup ?!
-Je vais vous montrer, il faut prendre le bus ! » nous mentionne un des deux types (mon coeur s’arrête à ce moment)


Le mec nous emmenais alors à l’escalator d’ou il nous expliquait dans un anglais rudimentaire que le bus/navette traversais une partie de Bombay pour rejoindre le second Terminal (et donc franchissait le traffic routier urbain…J’en rigolais déjà).

Devant nous, un bus, lequel ? le notre ! je n’ai pas cherché à savoir si il s’agissait vraiment de lui, je savait juste qu’il partait et je commençais déjà à courir, Emilie avec moi, me retournais et lui criait alors : 


«C’est le notre ?!!!!!

-yeah yeah (petit hochement de tête et l’allure toujours coooool relaaax) »
 Nous franchissions alors les portes automatiques et les gardes qui les sécurisaient, sans même nous préoccuper de ces derniers (il faut pourtant habituellement montrer pattes blanches pour sortir d’un aéroport en Inde mais nous avons fait de ces gardes durant ce bref instant nos plus fervent supporters « yeah yeah come on !! noooo ! on this way (par là !!!) »)
Et enfin nous sautions à l’avant du bus, les passagers (tous Indiens) nous regardaient, ébahis, se demandant bien ce qui avait pu nous arriver à nous, les étrangers.
Le bus allais traverser une portion du périphérique de Bombay, avec tout ce qu’il comporte de Tuk-Tuk et de « n »importe-quoi » qui me fait tant aimer ce pays. C’est encore essoufflé que je dis alors à Emilie, toute aussi essoufflés, les yeux écarquillés devant le spectacle que nous offrait la route : "Bon et bien voila, bienvenue en Inde !" 
 








Nous avons finalement réussis à franchir toutes ces étapes juste dans les temps, c’était fastidieux, c’était rapide et lent à la fois, ce coté aigre-doux que j’aime avec ce pays. Compliqué mais étrangement simple à la fois, il suffit d’imposer les choses, de tracer la route et de ne pas trop réfléchir.

Notre avions décollais dans les temps et attirerais également dans les temps, à quatre heure cinquante du matin du dimanche 8 novembre. 

Autant dire que je n’avais pratiquement pas dormi de tout le vol, me remettais la veille d’une nuit blanche et que j’allais tenir un bout de la journée en Inde de façon un peu abrutie.

Nous récupérions nos sac sans encombre et engagions notre sortie de l’aéroport de Kolkata.

Mon ami, Sourav, sa famille étant nos hôte durant cette semaine dans le Bengale, nous attendais, on ne peux plus clairement, pile en face de la porte de l’aéroport; à sa vue, une forme de soulagement, et aussi une immense joie. La fête pouvait commencer !


Le premier contact restait tout à fait humble et pudique, mais le sourire voulait tout dire. Emilie était naturellement bien plus timide que moi, elle était évidemment un peu perdue dans cette cohue de taxis, de klaxons et de monde face à l’aéroport, pour moi la route était vide, pour d’autre elle aurait semblé pleine. L’air chaud étouffant nous fouettait le visage, avec cette odeur caractéristique de pollution, d’humidité et de saleté; Sourav nous dirigeait alors auprès d’une petite gargote ou il nous offrait notre premier Chaï du voyage, comment décrire ma joie de retrouver cette boisson que décidément je ne saurais realiser aussi bien.



Nous dégustions notre thé en attendant que le taxi arrive, avant de grimper, et de rejoindre notre lieu de vie durant cette première semaine Indienne.
« Ne cherche pas la ceinture, il n’y en a pas » je disais à Emilie sans même regarder mais devinant qu’elle recherchais la ceinture à l’arrière du taxi. Effectivement, elle la recherchait activement, cela mettait fin à cette quête bien vaine. 
Sous les vrombissement du taxi au travers du traffic, nous rejoignons notre foyer, Beleghata Main Road, à l’est de Kolkata.