Magnifiques lotus survivants de la boue des marais, merveilleux jasmins parures ou offrandes. 
Durant un mois j'ai appris à vivre avec les fleurs.
Dans ces semaines, j'ai apprécié, je me suis laissé vivre, j'ai respiré ce que mes yeux ne voyaient pas : De la paix, de la sérénité.
J'ai été touché par la sagesse, j'ai humé le parfum de l'Inde, Inde de mes rêves. Modestement je n'ai fait qu'y goûter, ne pouvons prétendre digérer tout ce qui fait la beauté de la culture, de l'humain, de l'enfant. Le contacte, celui qui je n'avais pas il y a deux mois, celui que je n'ai pas recherché pendant longtemps ; Qui aujourd'hui ravive mon regard. वन्दे मातरम् । Vande Mataram, 

Comme le chrysanthème représente la vie, là bas ; De retour chez moi, je me sens dans une toute nouvelle ville, un tout nouveau pays, dont je n'attend que ces contacts. Fort de ces bonheurs éphémères, je me dois de leur faire honneur et de ne pas les laisser faner. 

Je reçu de modeste, très modestes inconnus, la plus profonde amitié, le plus simple de partages, le plus complexe des échanges ; celui que l'on explique pas, qui ne passe que par des liens invisibles, de liens d'argents, de diamants et d'émeraudes, des liens de fleurs et de soie, des liens de coeurs et d'âme. 
"Hâte toi de bien vivre, et songe que chaque jour est à lui seul une vie, que tu nais en te réveillant le matin, et tu meurs en t'endormant le soir" disait Sénèque. Jamais je n'aurais mieux compris ces paroles qu'en vivant pleinement cette expérience hors du commun. Qui m'a plus apporté que je ne l'aurais jamais prévu. J'avais soigneusement préparé ce voyage, tous ses tenants, ces aboutissants, sans me rendre compte et n'ayant conscience que je connaîtrais cent fois, mille fois, l'Impromptu. Je ne suis pas celui qui pleur d'un rien, pourtant j'ai pleuré, je pleure encore, touché, embroché, poignardé par la puissance de tout ce nouveau tourbillon à l'intérieur de moi. De mes plus obscures peur, en l'autre, en la solitude, en l'insécurité et en moi même. Je ne pensais pas partir et rencontrer mon père en chemin, pourtant c'est le cas, depuis un mois, j'ai fais sa connaissance, j'ai ressenti son amour, dans la distance. Jamais je ne pensais être bouleversé par l'autre ou plutôt si, par son malheur, mais pas par le bonheur qu'il irradiait, occultant complètement l'instinct primaire de la pitié. La pitié que je n'ai jamais vécu, même dans les plus sombres rues, ou sous la crasse se cache les étoiles. Je ne retiens des enfants éboueurs que le regard et le sourire qu'ils m'ont offert, gratuitement, avec la plus douce des malices. Aussi simplement que la joie m'animait lorsque j'offrais des bonbons aux enfants, qu'ils s'en délectaient, ou le remerciement n'était pas celui que l'on attend, finalement ce n'est pas un merci que je voulais, je ne voulais que plus de joie, c'étais moi qui les remerciais d'être, de vivre ou survivre, et de m'apprendre comme il est bon d'adorer le simple fait d'offrir un bonbon, d'en offrir des centaines, des milliers, pour tout autant de pétales d'amour que je recevais bien que je ne les attende pas.

Comme un chrysanthème représente la mort, ici ; la mort que j'ai affronté, l'agonie, la souffrance.

 L'impuissance de certaines situations n'étaient que proportionnel au courage et au fatalisme des ces hommes et femmes qui incinéraient leurs enfants, leurs frères et soeurs, leur pères et mères. La mort n'est qu'un début, bien que la perte de l'être cher, son souvenir, anime peine, souffrance, dans tout ce qui fait l'humanité du deuil. Dans les larmes qui nous relient tous à notre conditions, eux comprenaient que derrière le rideau se trouvait la fenêtre; eux m'apprenait qu'il était humain d'égoïstement pleurer nos proches parceque c'est nous qui ne sentirions plus physiquement leur présence, mais que le plus saint était de les laisser partir, sereinement ensuite et libérer cette âme et cette énergie, qui servira à alimenter ce qui fait la beauté du cosmos. Aussi difficilement qu'un gamin qui pourra libérer ses derniers soupirs sur un trottoir de Delhi, je ne pouvais qu'affronter, impuissant devant fatalité, il fallait accepter son envol vers les sentiers fleuris d'une plus belle vie. J'apprenais à humer le parfum de l'invincibilité de l'âme. Je ressentais dans les ferveurs de toutes les religions ce qui lie l'humanité et sa foi en la mort. Cette naissance dans l'immortalité, que je ne prenais avant qu'avec dégout ou pitié, j'en comprenais l'aura et l'importance qui l'entourait. 

Le chrysanthème solaire, parures des offrandes dans les temples, couronne mortuaire ou collier de vitalité, la représentation de la perfection et de l'immortalité. Mon vrai face à face avec le karma, sa croyance, son intérêt, son apprentissage. Celui de faire le bien pour faire le bien. Apprendre avec ces gens qui m'ont tant touché, qui m'ont transmit de leur karma, qui me l'on fait sentir, comme tout autant d'épines qui ont percés mon esprit cartésien. Ces pygmalions, ces maîtres, faisant de moi le plus heureux des élèves, pourtant le plus insoumis devant la fatalité et le plus imbécile dans sa quête d'un science infuse, c'étaient eux qui m'ont appris à être modeste, et de juste aimer l'autre, sans interférer dans se qui fait sa vie, juste de lui offrir un peu de l'aura, et de passer le relais au monde. En Chine je prenais conscience de la difficulté d'offrir l'amour lorsque l'on ne veux pas le recevoir, pourtant malgré que l'on fasse parfois fasse à des murs, ce sont tout autant de remparts sur lesquelles ces ondes positives peuvent rebondir, touchant autrui, quiconque sera prêt à les accueillir.  Que l'on soit pragmatique ou que l'on ne crois pas en ces théories, le plus simple est de se dire : Qu'ai-je à perdre à offrir le bien ? Et même si je ne gagne rien, qu'est ce qui m'empêche d'offrir, gratuitement, du bonheur ?  Pourquoi devrais-je fuir la fatalité de mon être perdant mon temps dans une quête inutile quand je peux utiliser cette énergie pour continuer de grandir ? 

Autant que faire se peux, arborer ce qui fait les fleurs de l'humanité.
En draper son aura de la joie et de la paix que forment leur pétales. Dont la fatalité est leur sucre ce qui sera leur miel. 
De ce mois je n'en retiens que leur subtile odeur.

J'emporte avec moi ce que tant de gens honorent.
Un cadeau insoupçonné, en seulement cinq semaines.
Pourtant dans ma vie désormais , je porterais, et offrirais, des chrysanthèmes d'or. 

वन्दे मातरम्
सुजलां सुफलाम्
मलयजशीतलाम्
शस्यशामलाम्
मातरम्।

शुभ्रज्योत्स्नापुलकितयामिनीम्
फुल्लकुसुमितद्रुमदलशोभिनीम्
सुहासिनीं सुमधुर भाषिणीम्
सुखदां वरदां मातरम्।। १।। वन्दे मातरम्।

सप्त-कोटि-कण्ठ-कल-कल-निनाद-कराले
कोटि-कोटि-भुजैर्धृत-खरकरवाले,
अबला केन मा एत बले।
बहुबलधारिणीं नमामि तारिणीं
रिपुदलवारिणीं मातरम्।। २।।
वन्दे मातरम्।

तुमि विद्या, तुमि धर्म
तुमि हृदि, तुमि मर्म
त्वम् हि प्राणा: शरीरे
बाहुते तुमि मा शक्ति,
हृदये तुमि मा भक्ति,
तोमारई प्रतिमा गडि
मन्दिरे-मन्दिरे

त्वम् हि दुर्गा दशप्रहरणधारिणी
कमला कमलदलविहारिणी
वाणी विद्यादायिनी,
नमामि त्वाम्
नमामि कमलाम्
अमलां अतुलाम्
सुजलां सुफलाम् मातरम्।। ४।।
वन्दे मातरम्।

श्यामलाम् सरलाम्
सुस्मिताम् भूषिताम्
धरणीं भरणीं मातरम्।। ५।।
वन्दे मातरम्।।

vandemātaraṃ
sujalāṃ suphalāṃ malayaja śītalāṃ
sasya śyāmalāṃ mātaram ||vande||

śubhrajyotsnā pulakitayāminīṃ
pullakusumita drumadala śobhinīṃ
suhāsinīṃ sumadhura bhāṣiṇīṃ
sukhadāṃ varadāṃ mātaram || vande ||

koṭikoṭi kaṇṭha kalakala ninādakarāle
koṭi koṭi bhujair dhṛta kara karavāle
abalā keyano mā eto bale
bahubala dhāriṇīṃ namāmi tāriṇīṃ
ripudalavāriṇīṃ mātarām || vande ||

timi vidyā timi dharma tumi hṛdi tumi marma 
tvaṃ hi prāṇāḥ śarīre
bāhute tumi mā śakti hṛdaye tumi mā bhakti
to mārayi pratimā gaḍi mandire mandire || vande ||

tvaṃ hi durgā daśa praharaṇa dhāriṇī
kamalā kamaladaḷa vihāriṇī
vāṇī vidyādāyinī
namāmi tvāṃ
namāmi kamalām amalām atulāṃ
sujalāṃ suphalāṃ mātaram || vande ||

śyāmalāṃ saralāṃ susmitāṃ bhūṣitāṃ
dharaṇīṃ bharaṇīṃ mātaraṃ


Mère, je m’incline devant toi !
Riche de tes courants rapides,
Brillante de l’éclat de tes vergers,
Fraîche de tes vents de délice,
De tes sombres champs ondulants, Mère de puissance
Mère libre !

Gloire des rêves de clair de lune 
Au-dessus de tes branches et de tes courants altiers ;
Vêtue de tes arbres en floraison,
Mère, dispensatrice de bien-être,
Riant faiblement et doucement !
Mère, je baise tes pieds,
Toi qui parle faiblement et doucement !
Mère devant toi je m’incline.

Qui a dit que tu étais faible
Quand les épées jaillissent dans des millions de mains
Et quand des millions de voix grondantes
Crient ton nom de rivage en rivage ?
Je fais appel à toi, Mère et Déesse,
Détentrice d’une force incalculable,
Toi qui protège et sauve !
Je m’incline devant celle 
Qui met en déroute ses ennemis
Et qui toujours reste libre !

Tu es la sagesse, tu es le dharma,
Tu es notre cœur, notre âme, notre souffle,
Tu es l’amour divin, l’élan sublime
Dans nos cœurs, qui vainc la mort.
Toi la force qui anime le bras,
Toi la beauté, toi le charme,
C’est ton image divine que nous adorons
Dans tous les temples.

Tu es Durga, Déesse et Reine,
Avec tes mains qui frappent
Et qui brandissent des épées brillantes,
Tu es Lakshmi sur son trône de lotus,
Et la Muse de toutes les inspirations,
Pure et parfaite, sans égale,
Mère je te salue !