Il est 17h45, j'atterris à l'Aéroport de Delhi, sans me douter une seconde de ce qui m'attend. Je savais que ce serait galère de prendre ses marques mais là ?! Je reprend dans l'ordre.
Première "bonne nouvelle", il fait 38°, le soleil et le ciel sont cachés par un épais brouillard de chaleur et de pollution, c'est très impressionnant, je devrais vraiment songer à arrêter de fumer dans ces situations, mais tant de stress dans l'avion, trop difficile de s'en empêcher ! 
La première étape dans l'aéroport une fois traversé l'immigration, était de retirer du cash, pas de bol ça marche pas, super, je ne peux payer que par carte, et quand on connais les commission des banques à chaque transaction, bonjour.

Donc après avoir lamentablement échoué dans mon objectif numéro un, me voila à rechercher comment me rendre à mon hotel. Après tout ce que j'ai lu de-ci de-là sur internet, je m'attend à la foule de rabatteurs et autres arnaqueurs à n'attendre que moi et ma légendaire naïveté, ça tombe bien je suis prêt. Je vais donc au comptoir pour demander un taxi "Pré-payé", pas de soucis, je dis que je veux aller à Paharganj à l'Hotel City Star, on me dit ok, c'est 1000 roupies (15€ environ), chèèèère, et quand on vois le résultat...

Le taxi arrive, je monte et on décolle, première bonne nouvelle : Pas de ceinture à l'arrière, cool ça va me permettre de me prendre la circulation Indienne et toutes les émotions qui en découlent de plein fouet, autant dire que les 45 mn qui me séparent de mon hotel n'ont pas été tristes; et je klaxonne et je klaxonne encore et moi je prend sur moi.... Au moment de me demander précisément ou était mon hotel, je sors ma feuille de route, et donne l'adresse complête, qui vraisemblablement n'étais pas au goût de mon chauffeurs...et le calvaire commence... ce dernier m'emmène dans un coin absolument dégeu car il voulait me  faire profiter des super tuyaux (gratuit !!!) d'une agence de tourisme...Prend moi pour un con mon gars je te vois venir...Arrivé dans cette fameuse agence, en train de me demander dans quoi je m'embarquait (la nuit tombant par dessus le marché), entre "take a sit" et "no problem" je tiens le coup devant leur arnaque (non l'hotel n'existait plus, me dit un interlocuteur du-dit hotel au téléphone (pour vous dire à quel point ils vont loin)), mais je ne me laisse pas embobiner, et leur raconte que "mon frère est arrivé à l'hotel une semaine plus tôt, il m'y attend donc qu'il ne fallait pas me la faire", surtout que ces pauvre niaids avaient mis l'adresse sur google map. Je m'en suis servi pour leur dire "je veux aller là, basta, sinon je change de taxi". Ils ont vu que je ne lâcherait pas le morceau et ont abandonnés...et m'ont abandonnés par la même occasion...Prétextant une rue trop étroite, me confiant à un gentil tuk-tuk qui saurait se faufiler, et qu'il paieraient en plus ! Quelle gentillesse ! ahah (prenez moi encore pour un con allez allez).

Du coup le Tuk-tuk démarre, je me demande ce qu'il va m'inventer, absolument certain que j'étais tombé dans un vrai traquenard. Et effectivement, ça n'a pas tardé ; "je ne peux pas t'emmener il y a des travaux du métro, l'hotel est fermé", et là, comprenant que je ne pourrait rien tirer, je lui dit qu'il m'emmènerait ou que je sautais et trouvais ailleurs. Il ne flanche pas et persiste dans ses explications fumeuses. Alors, foutu pour foutu, et complètement perdu dans le bidonville, je saute du tuk-tuk, avec mes valises, au milieu de la circulation. Super, il fait nuit et je ne sais pas ou je suis, en plein Delhi, pas d'internet, de téléphone, ou de carte. Le première doigt de pied sur la terre ferme d'une chaussée défoncée, j'avais déjà foule de rabatteurs à me coller pour me proposer de m'emmener ou je voudrais. Je ne veux pas continuer le cirque et prend les choses en mains...Je trace ma route, suivis par la nuée qui m'appelle toujours, paniqué intérieurement, abrutis par les klaxonnes, les sollicitations, les mendiants, les mutilés, l'encens qui sent extrêmement fort dans la figure, tout est réuni pour littéralement paniquer...mais il faut tenir bon, et je ne peux compter que sur moi, alors je marche et marche et entre dans le premier magasin qui ressemblait à un H&M et qui avait l'air "normalement tenu" , la sécurité me demande ce que je veux (avec tous mes sacs j'ai du faire peur), je leur explique, ils m'envoient vers un jeune vendeur, extrêmement gentil, il me fait m'asseoir avec ses collègues derrière le comptoir, et appèle mon hotel après une recherche sur google. Sauvé, l'Hotel m'envoi quelqu'un dans les 15mn. En attendant on me propose des verres d'eau (que je refuse poliment prétextant un mal de ventre, n'étant pas suicidaire). Et voila que mon sauveur reçois un appelle, m'emmène dehors rechercher mon chauffeur, qui était là, à 50m, une écriteau marqué "Hotel City Star" à la main. C'est bon, l'affaire est réglée, et le sentiment de soulagement qui me traversait alors était assez incroyable. 

Forcément, comme on dit, "chat échaudé craint l'eau froide", mon  affaire m'avait donc transformé en véritable paranoïaque à l'affut de la moindre arnaque, j'arrive à mon hotel à 20h00 environ, 2h30 de pure cauchemar, si court mais si long à la fois. Cependant le personnel de l'Hotel à su me rassurer, le réceptionniste, un Sikh, a su trouver les mots, et m'a clairement dit que maintenant je serais traité comme un dieu. Et c'est le cas...Ce que je retiens c'est à quel point le fait de garder son sang froid dans ce genre de situation est le meilleur des secours, car à la moindre panique, c'est fini, j'étais bon pour prendre un vol retour, finalement je vis cette expérience très bien, avec décontraction et beaucoup d'humour, c'est sur que je m'en souviendrais de mon premier jour en Inde.